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MessagePosté: 25 Mar 2020, 16:52 
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Pas convaincu par le choix de Weir d'avoir casté Dominic Guard, 4 ans après The Go-Between. C'est nécessairement une volonté de sa part, il lui fait jouer exactement le même rôle de jeune homme appartenant à une certaine aristocratie, relativement réservé, obnubilé par la chose. Il aura appris des galipettes d'Alan Bates et Julie Christie qu'il y a du plaisir à la clé, une certaine transgression qui y participe également, et décide trop tardivement d'aller à la recherche de la belle Miranda qui lui a tapé dans l’œil... le pauvre prend malheureusement toujours trop de temps pour prendre ses décisions et se retrouve à arpenter les méandres de Hanging Rock bien trop tard.

Au-delà du clin d’œil un peu trop fortement appuyé que Weir fait à Losey en reprenant cet acteur, les deux films partagent beaucoup, ils se passent exactement la même année, sous la chaleur estivale et dans un milieu cossu dont le valet/fermier est l'expression la plus crue de la sexualité. Et au petit jeu des comparaisons je crois que je préfère toujours l’œuvre de Losey, qui loin de se cantonner à ouvrir le champ des possibles et cultiver ses mystères n'hésite pas à investir sans retenue son sujet.


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MessagePosté: 27 Avr 2020, 13:28 
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Coup de maitre. La voix off initiale parle de dream within a dream, et l'intention est claire, on va explorer notre inconscient. Le film sait se faire tout en évocations et suggestions, pour aborder la découverte de soi, de la sexualité et du rapport à l'autre, en allant jusque dans leurs aspects mortifères. C'est très riche, je le reverrai avec plaisir.
5-6/6


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MessagePosté: 25 Juil 2023, 10:52 
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Un peu déçu.

Le début est très bon. J'aurais aimé que l'on reste un peu plus qu'une demi-heure a Hanging Rock, mais après le film verse un peu dans le McGuffin dont il faut cuire les deux faces au barbecue (et le thème.musical de Zamphir -je comprends un peu les pubs téle de mon enfance- au départ beau mais exploité de façon mécanique participe à l'impression de cuisson de la semelle, de même ces plans sur les paréidolies du rocher).
J'ai trouvé que le film accumule les significations et atmosphères de façon un peu poseuse (en ce sens il vieillit bien et eet difficle' à dater) : on ne sait pas si c'est une métaphore de la sexualité qu'il s'agit ou bien de la présence coloniale qui a évacué le passé aborigène (obsédant mais tabou), pourquoi pas, mais le film essaie de relier de manière trop forcée les deux aspects dans les républiques des personnages eux-mêmes (les répliques sursignifiantes des meufs sur l'humanité comme fourmiliére qui les attend depuis un million d'années en finissant bien un jour). Mais le film ensuite s'efforce de diffracter cette surconscience, et présente comme invitations et réminesence ce qu'il explique clairement au début

De même pour signaler la relation amoureuse entre Miranda et Sara, la première lui dit très vite "il faudra apprendre à aimer d'autre personnes que moi, je ne reviendrai pas" sauf que justement leur relation ne consiste après-tout que dans cette phrase : la lucidité du secret percé est présentée comme la chose elle-même, c'est d'elle que devrait venir la séduction du regard du spectateur, sans beaucoup de réciprocité. Quoi, est-ce que les gens se suicident pour une phrase dans la vraie vie ?


Et en effet comme le dit (de manière détournée) Slacker il y a un côté un peu kitsch car le rocher n'est pas si grand que cela : il ressemble un peu à la grotte du Jardin Vauban à Lille (bien plus qu'aux Buttes-Chaumont) et on a l'impression qu'elles ne sont montées de 10 mètres à peine tout en susurrant des phrases étudiées à la Paul Valéry sur l'humanité si vaine vie d'en haut...

En somme, je trouve que le film aurait été beaucoup plus réussi s'il avait été joué par de vraies lesbiennes et par une vraie montagne.

Par contre je me demande si ce n'est pas une sorte de matrice de films comme Nope ou La Montagne, voire de certains Dupieux

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Erving Goffman


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MessagePosté: 02 Jan 2024, 00:12 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Par contre je me demande si ce n'est pas une sorte de matrice de films comme Nope ou La Montagne, voire de certains Dupieux

C'est surtout la matrice de Virgin Suicides, voyons.

Et sinon, comme quoi tout arrive, je suis plutôt d'accord avec Gontrand.
Je trouve vraiment que le film n'est jamais aussi réussi que dans sa première demi-heure, à Hanging Rock, avec son imagerie mi-peinture mi-porno soft à la David Hamilton, ses jeunes filles en dentelle au ralenti, innocentes et ingénues attirées par l'inconnu dans un monde où on doit attendre d'avoir dépassé l'endroit où bossent des ouvriers pour avoir le droit d'enlever...ses gants.
Cette fois-ci, Weir réussit davantage le portrait atmosphérique d'une communauté à part.

Et quand je vois les différents qualificatifs des avis dithyrambiques traditionnellement lapidaires du début de ce topic :
hal5 a écrit:
Chef-d'oeuvre poétique et hypnotique. 6/6
Art Core a écrit:
Chef-d'oeuvre absolu représentant un espèce d'idéal de cinéma dans ce qu'il a de mystérieux et d'inexplicable.
Cosmo a écrit:
Sublime et hypnotique. 6/6

Je trouve qu'ils s'appliquent à la première demi-heure mais pas tant que ça au reste qui concerne les réactions des autres et notamment "l'enquête" de Michael. Il reste des fulgurances
(Michael qui se perd à Hanging Rock, le harcèlement de la rescapée par ses anciennes camarades, la découverte du corps de Sara et l'annonce faite à une directrice déjà vêtue de noire et probablement coupable de meurtre, tout ce qui touche encore une fois à l'insondable)
mais dans l'ensemble, j'ai donc été moins convaincu par les deux derniers tiers, d'un point de vue "narratif" si je puis dire, même si le sous-texte, ou plutôt les sous-textes, de la répression sexuelle à la confrontation entre le vieux monde victoriens des colons et l'étrangeté d'une terre étrangère, aborigène, enrichit l'expérience.

J'ai d'ailleurs été abasourdi d'apprendre que l'auteure du livre original avait initialement rédigé un chapitre final en flashback qui expliquait la disparition sans équivoque en révélant que les filles étaient entrées dans une faille spatio-temporelle, niquant tout mystère.

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MessagePosté: 02 Jan 2024, 09:27 
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Film Freak dit vrai: la première moitié est la partie géniallissime.

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MessagePosté: 02 Jan 2024, 11:53 
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De mémoire, c'était surtout Innocence de Lucile Hadzihalilovic, qui en était très inspiré ?

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MessagePosté: 02 Jan 2024, 12:29 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Film Freak dit vrai: la première moitié est la partie géniallissime.


Il faut que vous voyiez Daisy Miller : l'époque de tournage, l'époque montrée et finalement la construction du personnage féminin (libre mais malgré tout anéanti par le désir qu'elle suscite) sont proches, mais Bogdanovich tient le rythme pendant tout le film. Il n'y a pas cette sensation d'éjaculation précoce (le vrai sujet filé par les métaphores du film qui sait...). Il est vrai que Cybill Shepherd en crinoline est un cran au-dessus des nymphettes post-synchronisées (et Barry Brown est excellent, Tarantino en parle bien dans son livre).

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Erving Goffman


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