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PARIS. Zazie, 12 ans, descend du train avec sa mère qui la confie pour le week-end à son oncle Gabriel. La petite fille espiègle n’a qu’une obsession : prendre le métro ! Mais une grève vient de débuter et les grilles sont fermées. Alors que Gabriel pensait la faire rêver devant les plus beaux monuments de la capitale, il comprend vite que son week-end ne sera pas de tout repos. Sa nièce au sourire enjôleur va rapidement faire tourner en bourrique tout le quartier ! Les aventures zébouriffantes s’enchaînent tout comme les rencontres endiablées dans un Paris sans dessus-dessous !!

Découverte impromptue en famille. J'avais adoré le bouquin de Queneau, lecture un peu obligatoire du collège qui joue avec les mots, où une petite délurée jure comme une grande et bouscule un monde déjà bien chaotique au gré de ses rencontres avec des personnages loufoques. Ce surréalisme passe comme une lettre à la Poste sur le papier mais peut vite tourner au n'importe quoi total à l'écran dans un film qui se veut léger. C'est la limite mais aussi un indéniable tour de force.
Le film a été tourné juste après la parution du livre et fait le choix d'une adaptation très littérale. Les scènes s'enchaînent sans grand souci de cohérence avec des tenants et aboutissants pas toujours clairs, des personnages qui se séparent et se retrouvent on ne sait comment ni pourquoi, des décors qui se transforment pendant la scène, un mystérieux personnage qui change d'identité d'une scène à l'autre. Un mélange des genres parodique avec des passages qui tiennent du pur cartoon à la Tex Avery avec des gags en carton, d'autres très humour noirs ou bien plus poétique, tout ça avec un montage qui multiplie ses effets avec plus ou moins de bonheur. D'ailleurs, j'ai peu de points de comparaisons avec les films français de 1960 mais je me demande si Louis Malle n'avait pas explosé le record du nombre plans pour l'époque. Même sans rien comprendre, la frénésie a quelque chose d'hypnotique, la caméra bouge presque tout le temps, la moitié des plans sont accélérés et on a l'impression de déambuler en toute liberté dans le Paris de l'époque.
Difficile de dire aujourd'hui dans ce qu'on voit à l'écran ce qui est le reflet de son temps et ce qui est du domaine de la mise en scène mais au-delà du joyeux bordel c'est cette plongée dans un trou de ver spatio-temporel qui nous a scotchés. Un Paris bruyant, sale aux façades grises, chaotique, saturé de voitures, mais débordant de couleurs, de lumières, de vitalité, de gouaille, de véhicules invraisemblables, d'accessoires disparus, de gueules et de styles incroyables.

Là, c'est la famille provinciale qui parle, mais ça a bien fonctionné chez nous, ma fille qui n'a pas vu grand chose de Paris mais moi aussi redécouvrant même la Tour Eiffel, filmée ici dans une ascension élégiaque. Bref une belle surprise (surprise que ma fille ait autant scotché dessus surtout, elle qui forme un public particulièrement difficile), je me demande ce que les petits parigots pur jus en penseraient.

Souvenir d'un film hystérique et très agaçant. A part ça il ne m'en reste pas grand chose.

Clairement, on l'a plus regardé en mode capsule historique, commentant ce qu'on voyait et sans trop chercher à comprendre : "Tu vois, c'était comme ça dans les rues quand Mamie avait ton âge".

Alors qu'aujourd'hui, on voit plutôt des zizi dans le métro.

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