Forum de FilmDeCulte

Touki Bouki en VO.



Mory et Anta, amoureux, rêvent de se rendre à Paris, et tous les moyens sont bons pour se procurer l'argent du voyage.


Les films Nouvelles vagues, mêmes juste affiliés, même non officiellement, même inconsciemment, même dix ans plus tard... bah je devrais faire guide touristique, en fait. "Alors sur votre droite vous avez un couple jeune de petites frappes typiquement indépendant, qui ont des poses et attitudes cool, et qui ne pensent qu'au fric. Admirez sur votre gauche le symbolisme abscons et son montage parallèle ostentatoire surligné six fois, que vient réhausser la caricature du bourgeois, ici dans sa variante blanc et pédé. Nous continuons le long d'un surdécoupage final chaotique et ivre, avec sa désillusion en pack si typique de la période. N'oubliez pas les éclats gore et cul, et la satire nihiliste qui uniformise et aplatit la tonalité de l'ensemble à une note unique." Il faudrait créer un label.

On va dire que c'est au moins l'occasion d'une redécouverte totale de Mambety, dont La petite vendeuse de soleil est à ce film ce que Téchiné est au cinéma expérimental... Ça se laisse regarder parce que c'est savant, haut en couleur et formellement costaud (là encore, on sent la ligne éditoriale Scorsese). Mambety a surtout une qualité propre : le mélange hyper aisé d'une approche assez brute, presque doc, avec une fantasmagorie libre. Les deux cohabitent sans le moindre souci, et dans les saillies de montage et les outrances, ça vise du coup un horizon finalement moins didactique que poétique (d'où, au milieu du bordel saoulant, de très jolies percées : la capture du héros au début, la ruine aux vautours, le passage sur la plage...). Mais globalement, le film donne avant tout l'impression d'avoir rempli le cahier des charges, en tombant gaiement dans tous les pièges de rigueur. Film rempli d'idées flamboyantes, mais film théorique et usant : on ne sort pas de cette impasse de la période qui réduit tout geste de réalisation à une démonstration de colère assez stérile, et dont le chaos distille l'ennui entre quelques moments de bravoure.

Ceux qui n'ont aucun problème avec les nouvelles vagues kifferont.


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Concernant le DVD (Coffret World Cinema) : Absolument impeccable, du superbe boulot, que ce soit la restauration ou la compression haute de gamme, ça fait plaisir.

bah poutain.

qué voilà un sujet pas sexy.

Vu hier soir sur Mubi et Tom va m'éviter de m'épancher tellement je me retrouve totalement dans ce qu'il en dit. Le film est totalement phagocyté par la Nouvelle Vague, surtout Godard en fait, on a vraiment l'impression d'assister à un mix entre Pierrot le fou et A bout de souffle. C'est assez triste parce que je pensais voir un authentique film sénégalais mais qu'au final, j'ai vu un film sénégalais vampirisé par le cinéma français de l'époque.
Alors là encore comme le dit Tom ça n'empêche pas les fulgurances et le film nous montre malgré tout une réalité quasiment invisible au cinéma. L'aspect brut et documentaire est sans doute ce qu'il y a de meilleur dans le film même si j'ai eu du mal parce que c'est sans doute le film que j'ai vu où il y a le plus de mise à mort d'animaux. Et les égorgements de vache en gros plans je peux vraiment pas.
Voilà je déteste cette expression parce qu'elle me semble méprisante mais j'ai eu l'impression de voir une "curiosité", un film africain à la mode nouvelle-vague française. Pas désagréable, quelques moments réjouissants, c'est visuellement très beau, très coloré (comme du Godard de l'époque en fait) mais je pense qu'il ne va pas m'en rester grand chose tant au final je trouve ça presque totalement vain.

3-4/6

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CroqAnimement votre