The Scythe-Meister a écrit:
Du reste, c'est passablement faux : non seulement les livres ne se donnent pas uniquement comme des témoignages, mais ils ont tous à des divers degrés des prétentions littéraires. Certains plus que d'autres, certes, mais Kerouac a d'évidence prétentions formelles. Il est curieux de vouloir retirer l'enjeu littéraire de ces écrits, enjeu qui est bien la seule chose qui pourrait les faire sortir de l'égoïsme scriptural qui est le leur et que tu prétends ne pas exister (c'est avoir une poutre dans les yeux à mon sens, mais bon). S'il y a une capacité à transcender cette "recherche" individuelle ou la dimension du "témoignage", elle est précisément dans la littérature, ou bien elle n'y est pas et le récit en reste à un stade individualiste.
Bon d'accord, je reconnais qu'il y a un enjeu littéraire, mais il ne me semble pas extraordinairement important;
par contre, l'enjeu idéologique est essentiel; tout un mouvement, dont on dépend encore aujourd'hui, est issu de là, et c'est de nos jours une convention "à la mode" que de qualifier ce mouvement d'égoïste (si c'est bien cela que tu veux dire, attention, j'interprète peut être mal ta pensée ), sous prétexte qu'il a montré l'importance de la revendication de l'individu et de ses exigences (alors qu' en effet les prédecesseurs parlaient de guerre, de grands systèmes, de dévouement, d'engagement,et de sacrifice ; cf comme le cite Azuma "Pour qui sonne le glas", trés intéressant sur la guerre d'Espagne et les volontaires qui s'y engageaient pour défendre les Républicains) .
Je ne comprends pas ta notion d'"égoisme scriptural".. Tout écrivain écrit pour être lu, donc pour sortir de son "moi", justement.
Autre titre possible (dans les auteurs antérieurs à Kerouac): "Gatsby le Magnifique", de Fitzgerald.