Forum de FilmDeCulte

Non mais ton message concerne la SF donc autant poster là-bas. Là c'est les "dernières lectures", en plus.

C'est là qu'on voit que Tom nous manque pour ranger tout ça.

Lu à 12 ou 13 ans, ne m'a laissé aucun souvenir, contrairement à La Fin d'Illa (1925) de José Moselli, dans la même collec et que je te recommande si tu tombes dessus aux puces.

Je n'avais jamais rien lu d'elle, et ai découvert ce livre (le second tome de ses mémoires, ou plus exactement sur l'histoire de sa famille) par hasard via une page citée dans le mobilier urbain de l'avenue Louise bruxelloise. Je ne m'attendais pas à aimer et à être fasciné par ses riches digressions (sur Rubens et les aspects proto-freudiens de la sensibilité baroque, sur l'athéisme, sur la signification de Rome pour la bourgeoisie du Nord, et même sur l'intrication entre sexualité et rapports de classes et la crise écologique) à ce point, même s'il y a à côté de vraies fulgurances d'écritures des préciosités et un orgueil familial peut-être trop vif et partiellement impensé qui confère au livre moins de recul (et d'humour) sur le snobisme de son milieu que chez Proust.

Bon livre pour cuver une dépression ou un rateau en en sortant peut-être moins con.

Et il y a un passage sur la catastrophe ferroviaire de Meudon raconté sur le mode d'un film de Cimino .

En plus je me retrouve totalement dans son regard sur les Flandres belge et française.

Tout pareil.

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Tennis de Table Bordeaux

Neuromancien / Comte Zéro / Mona Lisa s'éclate (1984 - 1986 - 1988)

J'aurais aimé découvrir ces romans de William Gibson quand ils sont sortis à l'époque, dans un monde sous Reagan et Mitterrand, en pleine Guerre Froide, avec un peu d'Apple et beaucoup de Minitel dans l'hexagone. C'est fascinant de voir à quel point le cyberpunk est présent dans nos vies aujourd'hui, dans la fiction comme dans notre quotidien. Je ne sais pas si j'aurais aussi bien compris ses romans si je n'avais pas fini mon adolescence avec internet, les téléphones portables, et Matrix (qui pour le coup, s'est fait plaisir sur Gibson). Au-delà de cet aspect précurseur de repère culturel, Gibson c'est une écriture un peu distanciée, qui effleure plutôt qu'elle ne fouille. Ce sont des contours d'une forme qu'on saisit par touches, pas de longues descriptions, pas de tutelle, il faut avancer. Ça peut déplaire, moi j'y ai trouvé beaucoup de personnalité, quelque chose de rugueux qui parvient tout de même à la beauté. Ça laissera une marque.

Pas mal , beaucoup plus singulier que je ne l'aurais cru (je ne connais pas Simenon), assez bien écrit et très travaillé par la psychanalyse, la freudienne comme la sartrienne (déjà "Malétras/mal ET traces"). Ce livre n'est pas vraiment un roman noir d'ailleurs, plus proche de trucs comme une version froidement anti-humaniste des Choses ou d'un Homme qui dort de Perec, en encore plus conceptuelle (un peu trop d'ailleurs).

Ce qu'aimer veut dire, Mathieu Lindon, P.O.L

Etrange de lire ce roman/mémoires. C'est écrit très simplement, avec légèreté presque, et pourtant ça se passe en plein pendant les années sida, et pourtant Michel Foucault est de toutes les pages...
Intéressant en tout cas, même si le côté "psychanalyse écrite" est parfois un peu trop évident.

Si tu as bien aimé, je te conseille la bio de Foucault par Eribon, ainsi que ce qu'il a écrit sur lui ("Retour à Reims"), dans une approche plus sociologique et, paradoxalement, plus sentimentale que le Lindon (qui ne m'avait pas trop plû).

Un peu de neige salie, roman (trop) cynique mais métaphysique sur la seconde guerre mondiale. A lire.

Euh la seconde guerre mondiale est étonnement absente du livre (ecrit en 1948 et censé se passer au Havre... qui avait été complètement détruite alors que le livre donne l'impression d'une continuité bourgeoise dans la vie du personnage et d'un tissus urbain où les différences de classes sont progressivement graduées depuis des lustres). Par contre il se positionne clairement par rapport à la Nausée de Sartre, et sans doute l'Age d'Homme de Leiris qui ont un rapport avec la même ville, et est très influencé par Camus aussi. Je ne pense pas qu'il soit une metaphore de la culpabilité collective de l'après-guerre ou de l'absurdité métaphysique de la guerre, la partie la plus irrationnelle du livre reside d'ailleurs dans un personnage de catholique martyr, à la fois banquier et pauvre comme Job sur lequel sont, peut-être transférés des préjugés antisémites sans beaucoup de recul.
Aucun événement historique n'est nommé à part assez finement le paquebot Le Normandie qui permet de dater l'intrigue à la fin des années 30.

Euh bmntmp mentionne un autre roman, "un peu de neige salie", qui apparemment est le titre d'un disque de euh... micro-bruit blanc de Bernhard Günter. On supposera donc qu'il voulait faire allusion à un autre Simenon, "La neige était sale", qui lui semble se passer pendant la seconde guerre mondiale, euh.

De toutes façons chercher la moindre espèce de précision dans ces chassés-croisés entre deux cuistres d'anthologie - qui deux fois sur trois confondent ce dont il parlent avec autre chose quand ils s'essaient à briller de tous leurs feux avec leur pagaille de références -, c'est comme chercher une aiguille de phono dans un peu de neige salie *, rhzz.


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Le pire c'est que je l'ai lu en anglais, où le roman s'intitule Dirty Snow
Il m'est arrivé d'écouter Bernard Günter en effet, merci de m'avoir corrigé.

Gravé sur chrome - William Gibson

9 nouvelles de William Gibson, deux ou trois co-écrites, toujours cyberpunk, mais pas uniquement. Toujours beaucoup de mélancolie, surtout autour de ces femmes qui s'en vont. Gibson a peut-être un problème sentimental. Ce qui est certain c'est que c'est très agréable à lire, ça peut être une bonne introduction au cyberpunk si vous craignez de vous lancer dans Neuromancien and co.