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Pendant la guerre du Viêt Nam, la préparation et l'entrainement d'un groupe de jeunes marines, jusqu'au terrible baptême du feu et la sanglante offensive du Tết à Huế, en 1968.

Découvert en VHS à 14 ans en même temps que Shining et Orange mécanique, c'est le seul des trois que j'avais aimé et même le Kubrick que j'ai le plus vu - les dialogues en VF faisaient partie du Rolodex de répliques cultes qu'on se récitait avec un pote - non pas que le film de guerre me parle davantage mais sans doute parce que le genre est codifié et plus identifiable et qu'outre sa violence probablement impressionnante pour un ado (à l'instar de ses vannes et autres scènes de putes qui tournent donc autour de la bite), c'est le film le plus accessible du cinéaste.

Bien qu'il circonvienne une structure en trois actes classique, se délestant de toute backstory pour ses personnages, pour attaquer le programme d'entrée avec la tonte des recrues avant une quarantaine de minutes sans temps morts, sans gras, sans respirations, et qu'un autre film aurait réduit à une séquence montage, le récit s'attache tout de même au parcours d'un protagoniste en la personne de Joker mais a le mérite de ne pas télégraphier son arc. Il y a quelque chose de presque documentaire dans le choix de faire davantage une chronique qu'une intrigue et le film parvient malgré tout à se démarquer de ses (illustres) prédécesseurs sur un conflit dont on avait plus ou moins fait le tour en montrant donc l'entraînement et en évinçant la jungle devenue synonyme des films sur la Guerre du Vietnam pour lui substituer ce décor final de ville en ruines. Ainsi, l'ensemble se fait donc davantage la peinture de la chute de l'Homme, de la déshumanisation des engagés au début (le lavage de cerveau étant plus convaincant ici dans sa véracité que la Ludovico Technique SF d'Orange mécanique) jusqu'à la destruction de la civilisation à la fin, le tout régulièrement parcouru d'une critique de la masculinité (le culte de la performance et de l'endurance imposé par le sergent instructeur, le discours récurrent sur le fusil qui est à la fois leur bite et "la seule chatte" qu'ils auront, les DEUX scènes avec des prostituées comme seule autre activité à part la mort en temps de guerre). Il y a une scène de mitraillage excessif dans le vide, on se croirait dans Predator (sorti la même année d'ailleurs).

La mise en scène, en apparence plus simple, épouse également cette rigidité militaire, cette répétition (le travelling suivant Hartman au début qui passe d'une rangée à celle d'en face dans un mouvement à l'identique, participant à l'uniformisation générale, à l'anonymisation des troupes, au-delà même de leur apparence), filmant presque exclusivement les personnages dans des plans à plusieurs, avec les gros plans comme seuls moment où un individu peut s'extraire de la masse, se soustraire à l'endoctrinement pour faire un choix personnel et humain (tuer Hartman, se suicider, mettre fin aux souffrances d'un ennemi).

Ce n'est pas le Kubrick le plus ambitieux et la démonstration peut paraître un peu simple mais c'est par conséquent l'un des plus aboutis.

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J'adore la construction en deux parties et la mise en scène martiale de Kubrick se prête admirablement au sujet.

Mais la deuxième partie me paraît trop fabriquée. Déjà que le perso ne s'appelle que "Joker" je trouve ça quasi-adolescent dans le côté "iL EsT dEsHuMaNisé" ; je ne crois presque jamais à ce décor vietnamien londonien ; et la révélation "LE SNIPER ETAIT UNE FEMME ! emoji cri de Munch" est un facepalm complet.

Mais à revoir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste