Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 86845 Localisation: Fortress of Précarité
C'est tipar.
Pas de vrai top cette année mais juste une liste, comme l'an dernier, tant, hors du podium, j'ai du mal à hiérarchiser ces films, trop différents pour être comparés. Il y a donc un quarté de tête mais et les autres sont plus ou moins classés du bas vers le haut mais le classement peut changer selon les jours. Je garde tout de même la présentation que j'utilise depuis 2006, sous sa variation 2012, à savoir une image par film (pour illustrer une scène marquante, stigmatisant l'approche ou le propos du film, ce que j'essaie d'expliquer dans les quelques lignes qui accompagnent l'image). Il peut s’agir de plans "spoilers", donc je prends les précautions nécessaires. Mais je vous mets une petite capture du titre pour le staïle. Parce que je vous kiffe.
Américain/Original/Comédie musicale. C'est dans le rapport presque métanarratif avec ses influences et avec le genre que Chazelle incarne son film. De son titre, surnom de Los Angeles et expression désignant un pays imaginaire, à ses références, qu'elles soient citées ou digérées, La La Land est autant une ode sincère à l'usine à rêves qu'une révélation de sa nature illusoire. Un feel good de façade qui cache une mise en abyme dévastatrice sur la réalité de la créativité et de la romance. Dès le départ donc, Chazelle ne cesse d'opposer l'imagerie classique au réel des millenials et ce qui peut sembler être un simple choix illustratif ludique dans son contraste s'avère la première pierre d'une entreprise qui porte en elles les germes de son inévitable conclusion. Le premier rancard prend pour décor...des décors de studio. Factices. Nos deux tourtereaux en devenir passent même devant le tournage d'une scène dont les acteurs, enlacés lors de la prise, se mettent à s'engueuler dès que le réalisateur crie "Coupez". Lorsqu'ils se retrouvent plus tard, dans une salle de cinéma, elle monte sur l'estrade pour voir où il est assis dans la salle et il ne la voit que parce que le film est projeté sur elle, comme si elle était dans le film. Leur relation est bâtie au travers de l'artifice cinématographique, comme si ces deux aspirants artistes se la rêvaient au travers de leurs références. Il n'est donc pas étonnant de retrouver dans la scène qui clôt le film - une rêverie - ce plan (fantasmée donc) du couple regardant leur vie idéale (inventée donc) projetée sur un écran. Toute cette séquence est une exacerbation du projet de tout le film. Et ce plan le cristallise mieux qu'aucun autre.
Anglais-Espagnol/Adaptation/Fantastique. Une fois de plus, la mort vient hanter de son spectre la relation entre une mère et son fils. Si Quelques minutes après minuit flirte avec l'épouvante et se colore de fantastique, le spectre de la mort prend cette fois-ci la forme de la maladie et se fait donc on ne peut plus réel. Et Bayona de définir la véritable horreur, au coeur de tous ses films, comme étant l'angoisse de la séparation. Peur inhérente au plus jeune âge, même lorsque la mort ne joue aucun rôle, elle est la principale source de préoccupation qui anime les protagonistes enfants dans l'oeuvre du cinéaste. Néanmoins, pour la première fois, il est question d'acceptation de cette séparation. Et la réponse prend la forme de l'imagination, celle qui donne naissance à des dessins, celle qui donne naissance à un monstre, qui raconte des histoires. Ainsi ces contes, au même titre que le film et donc évidemment l'art en général, sont vecteurs de la vérité. C'est avec la même véracité que Bayona parle non seulement de peur de la séparation et d'imagination mais également d'éducation, de l'intérêt des punitions à la transmission d'une passion, d'un savoir, d'un art. Et cet avant-dernier plan l'illustre à merveille en unissant en une même image l'art et le monstre que la mère aura transmis à son fils.
Américain/Suite de spin-off d'adaptation/Western, Post-apocalyptique, Super-héros. Dans Impitoyable, le personnage de Richard Harris était accompagné d'un journaliste qui retranscrivait les récits fictifs de ce "grand héros de l'Ouest". Ici, Jackman, dont la ressemblance avec Clint Eastwood est plus que jamais à propos, méprise les comics X-Men, diégétisés pour l'occasion, parce qu'ils redessinent la réalité et le renvoient à l'image du héros qu'il n'est plus. Ce héros, cette image, ce sont les enfants qui vont la recréer, en rasant plus tard le héros afin qu'il ressemble aux comics en question mais le cheminement intérieur, c'est une autre enfant qui va lui faire faire. La relation entre Logan et Laura aka X-23 est au coeur du film et dresse en filigrane un propos très juste sur l'éducation, l'émulation et comment les enfants sont les clones de leurs parents. Le héros a souvent servi de figure paternelle à des jeunes filles (Jubilee dans les comics, Rogue dans les films) et Mangold fait de cette qualité le point d'orgue de son film, mettant le super-héros face à ses responsabilités en la personne d'une "fille biologique" quasiment larguée sur son palier et qui a hérité de sa "violence". Inversant le rapport pour la première fois, Mangold montre comment les enfants poussent également leurs parents à être une meilleure version d'eux-mêmes. Et cette vision qu'a Laura de son "géniteur" est parfaitement symbolisée dans cette image où Logan est mis en parallèle avec Shane dans L'Homme des vallées perdues, chacun se tenant droit dans son cadre. Alors même qu'il vient réfuter l'image fictive qu'elle a de lui, les comics à la main, il apparaît comme un héros de cinéma à ses yeux. Son père, ce héros.
Américain/Original/Fantastique. La figure du fantôme est depuis toujours associée à l'idée du "unfinished business". Que ce soit un non-dit ou une vengeance, il reste toujours un regret, une action que l'on a pas pu accomplir de son vivant. Mais "l'histoire de fantôme" de Lowery joue délibérément avec les codes du genre avec une maison hantée de souvenir et un attachement aux choses et aux lieux irrationel au point de défier les lois de la physique. Étude non pas (uniquement) du deuil mais plutôt de la péremption des choses et de la permanence des sentiments. Ainsi, semble nous dire Lowery, en comprenant cela peut-on se défaire de ses attaches pour aller de l'avant. Et le cinéaste de l'illustrer de façon à la fois absurde et sublime dans ce dernier plan en faisant s'effondrer le drap qui représentait le spectre jusqu'alors, l'esprit s'évanouissant en un clin d'oeil, aussi simplement que ça. Nothing lasts forever.
Américain/Suite d'adaptation/Science-fiction. Un oeil s'ouvre en gros plan. Fenêtre sur une âme indéfinie mais bel et bien là, l'iris cède alors la place à la vue divine d'un paysage à la structure identique, réseau concentrique mais intégralement métallique. Au même titre, le plan suivant semble survoler une banquise brisée qui s'avère n'être qu'une agglomération de serres. Le micro devient macro, la nature devient fabrication. En trois plans, le ton est donné. Dans ce monde, tout est synthétique. Artificiel. À l'exception des sentiments. Réplicants ou hologrammes, autant de Pinocchios qui aspirent à devenir "vrais". En vain... Avant même de nous montrer les ruines de statues géantes, Villeneuve développe l'univers de l'original en un monde encore plus imposant, écrasant. Où les individus sont encore plus petits, et ce moment où le héros se retrouve face à un hologramme géant, le nanisant, l'humiliant, cristallise à merveille cette idée. Quoi de plus humiliant que d'être renvoyé au caractère factice de sa bien-aimée, une géante publicité dont la nature illusoire te pointe du doigt et t'accable?
Français/Original/Horreur. Là où la forme m'a vraiment surpris, c'est dans son habileté à se faire redoutablement sensorielle dans les différentes scènes de body horror, qu'il s'agisse d'une horreur épidermique qui m'a rappelé les passages les plus *bruit d'air aspiré entre les dents du spectateur* de Cabin Fever ou d'une bonne vieille séquence dégueulasse tout droit sortie de Dark Water. Une efficacité qui culmine avec cette incroyable séquence du "passage à l'acte", avec son orgue expressionniste, qui m'a fait PHYSIQUEMENT ressentir à la fois le tabou de l'acte et la fringale absolue, VÉCUE. La grande réussite de Ducournau est là, dans cette capacité à faire un film sur le corps en provoquant un effet sur celui du spectateur. Les inéluctables thématiques de la métamorphose et de "ce plaisir qu'on dit charnel" se déploient en parallèles multiples, du bizutage institutionnalisé à l'émulation sororale en passant par l'héritage familial. Ainsi, cette scène est non seulement où l'héroïne cède enfin mais aussi celle où elle est reconnue comme "âme soeur".
Américain/Adaptation/Drame historique. Le silence est celui de Dieu, muet face aux questions du dévot, mais également celui dudit dévot, lorsqu'il comprend enfin que la foi ne dépend pas d'icônes ou de totems. Peut-être encore plus que dans l'arc du personnage principal, ce propos se retrouve symbolisé par le sublime personnage de Kichijiro, d'abord vu comme un lâche alors qu'il s'agit peut-être de celui qui a tout compris, caractérisant à lui seul la particularité à la fois charitable et hypocrite de la notion de confession et de pardon propre au catholicisme. Avant Rodrigues, Kichijiro a compris qu'il fallait abandonner son orgueil, un péché capital après tout. Le plan-clé du film, c'est celui-ci, où Rodrigues voit le visage de Jésus dans son propre reflet narcissique et éclate de rire. S'il se voit un temps en martyr similaire, ce n'est que plus tard qu'il comprend le vrai sens de cette vision : la foi est quelque chose d'intérieur. Elle est en lui.
Américain/Original/Gangster, Action. Vis au rythme de ta propre musique. C'est le propos au coeur de toute la filmographie d'Edgar Wright, obsédé par l'anticonformisme, et ce credo devient littéral dans Baby Driver dont le protagoniste dresse la BO de sa vie, ce qui lui vaut d'être raillé et considéré comme étrange. Sauf par celle qui saura partager sa musique, partager ses écouteurs. Ainsi ce plan suit-il leur ballet improvisé, sans couper, jusqu'à ce que l'écouteur quitte l'oreille et que le lien qui unissait le couple ne soit rompu. À mes yeux, l'écriture et la mise en scène de ce moment sont plus forts et plus parlants vis-à-vis du propos romantique de Wright que toutes les course-poursuites et fusillades calquées sur un morceau. Le vrai projet, il est là. Dans ce lien visuel créé par le partage d'un écouteur. Et d'une musique intérieure.
Américain/Original/Fantastique. Remember me. La peur de l'oubli est un des thèmes-clés de Pixar, infusant notamment la trilogie-phare Toy Story et plus particulièrement le dernier opus (en date) signé...Lee Unkrich. Une thématique qui prend le devant de la scène dans cette déclaration d'amour à la culture mexicaine et plus spécifiquement au jour des morts où le devoir de mémoire est une tradition. Et la magnifique réponse d'Unkrich à ceux qui choisissent d'oublier, allant jusqu'à censurer un art tout entier, c'est justement la catharsis permise par l'art, surtout si celui-ci est transmis, un héritage, autrement dit une tradition propre à la famille. Et c'est donc là, dans cette scène, dans ce plan où des images de synthèse animent des rides qui s'ouvrent et se resserent en un sourire de la plus belle façon possible, que deux générations s'unissent en chanson, réparant les erreurs du passé, comme si l'art était un pouvoir magique.
Et donc le quarté :
Américain/Suite/Space Opera. Le Réveil de la Force travaillait déjà l'idée d'une transmission. Rey héritait du sabre laser et si le film se terminait sur l'image de la nouvelle héroïne souhaitant repasser le témoin à la vieille garde, on n'a pas le droit de retoucher son père. Mais justement, Luke n'est pas son père. Ses parents ne sont personne. Contrairement à son âme soeur et pire ennemi Kylo Ren, elle n'est pas une privilégiée. Elle n'a pas de sang réel. Elle n'a même pas de couilles. C'est ce qui fait d'elle l'incarnation idéale de ce nouveau monde, de cette nouvelle rébellion, menée par des femmes, enfin prête(s) à mettre fin au patriarcat. Libé parle de dégagisme et l'analogie politique est évidente. Que ce soit chez les gentils ou chez les méchants, il est temps de se débarrasser de ces vieux hommes. Qui était Snoke? Peu importe. Peu importe quelles sont tes origines quand même le légendaire Luke Skywalker doit disparaître. Peu importe tes origines, tu peux être un Jedi. C'est ça, le nouveau monde. C'est cette image d'un gamin, qui fait ce qu'on a tous fait, brandissant le manche d'un balai comme s'il s'agissait d'une épée, de son sabre laser, qui clôt le film et entérine son propos. Adieu au vieux monde. La révolution est en marche.
Américain/Faits réels/Drame. Ce qui s'annonce dans un premier temps comme un portrait poignant d'une veuve au mystère a priori impénétrable, la caméra épousant sa subjectivité en collant au plus près d'elle, de son visage, la musique dissonante finissant d'enrober cette forme d'un parfum presque onirique, comme le rêve (ou plutôt le cauchemar) éveillé d'une fraîchement ex-Première Dame dans une Maison (Blanche) hantée, se transforme assez vite en une décomposition brillante dans un 16mm zapruderien (oui c'était du 8mm, je sais) du rapport, d'une confession à une interview, entre la vérité et l'histoire, celle qu'on raconte pour en faire la grande. La même vérité qui vient recolorer (littéralement) du deuil l'image de cette Maison Blanche immaculée que Jackie elle-même présentait au travers d'un reportage TV un an avant. Un reportage qui fait rire le spectateur d'aujourd'hui avant qu'il n'en saisisse les éléments tristement prémonitoires dans l'identification à Lincoln, qui s'étendra donc de façon post-hume jusqu'à ces funérailles qui firent de la présidence de Kennedy le Camelot que l'on retient aujourd'hui, forgée entièrement par une femme en deuil essayant de sauver les apparences. Et ce dernier plan, un dernier flashback, doux-amer, vient mêler l'idéal de l'icône à la vérité de l'intime pour mieux révéler la sincérité de la démarche de la veuve.
Américain/Original/Thriller psychologique. Le Diable ne figure pas dans mother! mais il y a bel et bien un pacte, un prix à payer, une horrible oblation accompagnant l'acte de création et toute la puissance que ce dernier recèle, quitte à détruire tout sur son passage car c'est le propre de l'Homme après tout. Et de l'égo mâle, surtout celui, narcissique, de l'artiste, de faire d'une femme sa muse mais également sa proie. De détruire la Terre de façon cyclique. Ce plan en est le parfait témoin, le Créateur en très gros plan, son égo remplissant tout le cadre, le noir tout autour et son bonheur comme seule priorité, et ce pour la deuxième fois dans le film, à la fin, expliquant l'image identique au début. Un cycle horrible.
Américain-Anglais/Faits réels/Guerre, Survival. Dunkerque n'est pas vraiment un film de guerre, du moins pas un film de guerre comme les autres. Le metteur en scène en parle comme d'un survival. En plus d'être un genre, cette notion semble également être, depuis Interstellar, la nouvelle thématique préoccupant l'auteur. Plus précisément, ce qui l'obsède, c'est l'idée d'endurer, d'attendre dans les limbes pour connaître son sort aux mains de l'inéluctable force de monde : le temps. Vraisemblablement, cela fait plusieurs films que le spectre de Dunkerque hante Nolan. Dès les premières secondes d'Inception déjà, les vagues rejetait le héros sur une plage indéfinie qui allait par la suite être définie on ne peut plus clairement comme les limbes, strate de rêve ultime, "le subconscient à l'état pur" indiquait même une réplique. Lorsque Tommy arrive sur la plage, ce qu'il voit tient quasiment du cauchemar mortifère et surréaliste. Du sable et des soldats à perte de vue. Et cette eau qui aura tôt fait de le recracher là à chaque tentative d'évasion. Une mer synonyme de mort, où l'on se jette pour atteindre le foyer, là, "juste en face", mais dont la marée ramène les cadavres. La marée n'est autre que la funeste alliance de la mer et du temps et être échoué sur la plage de Dunkerque, c'est un peu comme se retrouver coincé sur la planète couverte d'eau d'Interstellar, avec ses tsunamis incessants, inéluctables, comme le temps, avec pour seul désir le retour au foyer, déjà l'objectif de Cobb dans Inception. Au même titre que les habitants de Gotham coupés du monde par Bane dans The Dark Knight Rises, les soldats sont en plein purgatoire. Avec Dunkerque, Nolan fait un film de guerre statique. "Vous savez, ces rêves où vous vous imaginez courir pour fuir un danger mais vous n’arrivez plus à bouger, vous ne pouvez pas fuir. C’est ce que j’ai retrouvé dans tous les comptes-rendus que j’ai lus sur Dunkerque. L’idée de mettre en relation cette frustration et le dénouement de l’opération, tout cela créait une puissance symbolique qui pouvait faire un film." Chez Nolan, le rêve, ou plutôt le cauchemar, n'est jamais très loin. Et cette image de corps sans vie, hors-temps dans le montage (une ellipse la précède, une autre la suite, elle pourrait se passer n'importe quel jour de la semaine qu'a duré l'évacuation) stigmatise cette notion de purgatoire limbique et la nature élémentale du film, partagée entre air, terre, et mer.
Et voilà!
Oui, il y a non pas 10 ou 15 films mais 13. Je comptais faire un chiffre rond mais je me suis rappelé qu'on était sur un forum et qu'il n'y avait aucune obligation de formalité. Mention spéciale à 120 battements par minute que j'ai failli inclure comme 14ème film.
Une très bonne année, pleine de bons films, même s'il y a peu de sommets.
La musique est amour (La La Land, Baby Driver), l'amour dépasse les objets et la chair (A Ghost Story, Blade Runner 2049), l'art transcende la mort pour se transmettre (A Monster Calls, Coco), il est important de ne pas oublier nos chers disparus (Coco, Jackie), les jeunes successeuses rappellent leurs "pères" déchus à leur héroïsme (Logan, The Last Jedi), l'échec est noble (The Last Jedi, Dunkirk) et le nouveau monde remplacera l'ancien (The Last Jedi, Dunkirk).
Pareil que Film Freak, pour des films différents: l'année m'a paru assez maussade, pas de chef d'oeuvre, mais aussi pas mal de bons films. Quatre films ont le point commun d'être éprouvants, peu aimables, avant que leur beauté n'infuse, bien après la séance: Silence, Jackie, Dunkirk et The Square.
1- The Lost city of Z, de James Gray J'aimais bien James Gray mais là il a gagné mon admiration en se renouvelant de manière spectaculaire, creusant toujours son sillon intimiste de déchirements sentimentaux, mais en lui adjoignant un puissant aspect aventure et "trip". Film riche et audacieux.
2- Certain Women, de Kelly Reichardt Kelly Reichardt est une de mes réalisatrices contemporaines préférées, avec cette capacité rare et bienvenue de nos jours de donner corps et densité à la "zone du dehors", ces petits pas tout à fait marginaux mais qui n'ont pas voix au chapitre. C'est tout l'inverse du cinéma tape-à-l'oeil, et c'est pas non plus le cliché du cinéma indépendant lent-mais-chiant parce que chaque plan a une épaisseur passionnante.
3- Mariana (Los Perros en VO), de Marcela Said Sur la quête de vérité de la fille d'un collabo à Pinochet... C'est riche, troublant, puissamment mis en musique... Je ne connais pas trop le cinéma latino-américain et c'est vraiment le premier film de cette région qui me fait l'effet d'être un vrai grand film.
4- Happy End, de Michael Haneke Film passé relativement sous silence, mais pour moi Ô combien plus intéressant qu'Amour, très convenu. Là ça défouraille, personne n'est épargné mais il reste une certaine bienveillance vis-à-vis de chacun de ces persos paumés. Trintignant et Huppert y sont grands.
5- Silence, de Martin Scorcese Film que j'ai détesté pendant la première heure avant de me retourner comme une crêpe dans la seconde partie. D'un film assez simpliste, où l'on se demande si Scorcese ne sucre pas un peu les fraises, on passe à un discours bien plus complexe et fin. Au-delà de la réflexion (pertinente) sur la foi, ce qui m'a intéressé le plus c'est cette charge contre l'impérialisme occidental.
6- Jackie, de Pablo Larrain Un autre film que j'ai commencé par détester. Avant que je sois subjugué par la puissance sensible de la mise en scène, qui fait de Jackie Kennedy une vivante parmi les morts.
7- Yourself and yours, d'Hong Sang-Soo 8- Dunkirk, de Christopher Nolan 9- 120 battements par minute, de Robin Campillo 10- Ex Libris, the New York public library, de Frederic Wiseman 11- The Square, de Ruben Ostlund
Dernière édition par Baptiste le 27 Déc 2017, 15:07, édité 1 fois.
Pour être franc, après le top 4, tout est relativement interchangeable.
1. Voyage of Time de Terrence Malick 2. The Lost City of Z de James Gray 3. Silence de Martin Scorsese 4. La Région sauvage d’Amat Escalante 5. L’Autre côté de l’espoir d’Aki Kaurismaki 6. Dans un recoin du monde de Sunao Katabuchi 7. A Beautiful Day de Lynne Ramsay 8. Carré 35 d’Eric Caravaca 9. Logan de James Mangold 10. Le musée des merveilles de Todd Haynes
11. Upstream Color de Shane Carruth 12. Une femme fantastique de Sebastian Lelio 13. Neruda/Jackie de Pablo Larrain 14. Félicité d’Alain Gomis 15. Makala d’Emmanuel Gras 16. Certaines Femmes de Kelly Reinhardt 17. Eté 93 de Carla Simón 18. Sayonara/Harmonium de Koji Fukuda 19. Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee 20. United States of Love de Tomasz Wasilewski
21. Loving de Jeff Nichols 22. 120 battements par minute de Robin Campillo 23. Au revoir là-haut d’Albert Dupontel 24. La Colère d’un homme patient de Raúl Arévalo 25. La Planète des singes - suprématie de Matt Reeves 26. Dunkerque de Christopher Nolan 27. Fixeur d’Adrian Sitaru 28. The Young Lady de William Oldroyd 29. Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona 30. The Square de Ruben Ostlund
9 films réalisés par des Américains 5 films réalisés des Français 9 films sélectionnés à Cannes 8 films sélectionnés à Berlin 3 films réalisés par des femmes 2 documentaires
Plutôt une bonne année, même si curieusement les films de mon top ont principalement été vus au premier trimestre (et même avant), j'ai l'impression de ne plus avoir eu de coup de foudre pour un film depuis quelque temps...
Quatre films ont le point commun d'être éprouvants, peu aimables, avant que leur beauté n'infuse, bien après la séance: Silence, Jackie, Dunkirk et The Square.
Regarde Un homme intègre. L'impression d'être seul à avoir aimé ce grand film noir sorti cette semaine.
Inscription: 28 Juil 2005, 10:08 Messages: 22729 Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Je ne vois aucun rapport entre "J'ai kiffé le 1er et j'ai envie de voir le 2e, avec mon fils" et "J'y connais rien en jeux vidéo et je ne suis pas le public cible de ce bouquin".
Plus sérieusement, Paddington c'est vraiment sympa, le haut du panier des films "familiaux". Et paraît que le 2 est encore meilleur. Donc voilà. JE VEUX LE VOIR. Je kiffe ce petit ours.
_________________ Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"
Inscription: 04 Juil 2005, 15:21 Messages: 22916 Localisation: Paris
J'y ai échappé, le mien est allé le voir avec son oncle. Mais je sens que je vais m'en taper, des films familiaux, la semaine prochaine (en plus du cirque Pinder)...
Bon je ne verrais plus de films avant fin d'année donc je vais poser mon top. Pas vu Faute d'amour qui pourrait potentiellement intégrer mon top mais pour le reste très bonne année ciné pour ma part.
Bonnes claques
1) The Lost City Of Z 2) L'atelier 3) 120 battements par minute 4) The Square 5) Détroit 6) Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc 7) Blade Runner 2049
Très enthousiamé
8 ) Silence 9) Get out 10) Grave
Excellents moments de cinéma
11) Néruda 12) American Honey 13) Un homme intègre 14) Barbara 15) Love Hunters
Mentions spéciales pour Jackie, Good Time, L'amant d'un jour et Valérian.
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