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 Sujet du message: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 02:57 
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C'est (re)tipar, j'inaugure en reprenant le même mode que j'utilise depuis 2006.
Cette fois-ci par contre, j'ai craqué, et après être passé d'une capture à six (pour illustrer une scène marquante, stigmatisant la thématique du film ou tout simplement la raison pour laquelle je l'aime, ce que j'essaie d'expliquer dans les quelques lignes qui accompagnent également cette image), j'ai pas pu me décider à sacrifier certains plans et ça peut aller jusqu'à, ahem, 30.
Je vous prie donc d'être indulgent envers mes TOCs de cinéphile in love (et aussi avec la qualité de certaines captures).

Il peut s’agir de plans "spoilers" étant donné qu’il s’agit souvent de la dernière séquence du film, donc je prends les précautions nécessaires.


2006 : viewtopic.php?t=5391&start=15
2007 : viewtopic.php?t=8463
2008 : post304409.html#p304409
2009 : top-2009-definitif-t12614.html


A partir de cette année, je le fais en compte-à-rebours (genre y a trop de surprises).

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Real Steel (Shawn Levy)
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Bon, je serai un peu tout seul sur ce film (qu'on est apparemment seulement cinq à avoir vu) et j'en suis le premier surpris : aimer un film de Shawn Levy? A ce point? Le fait est que malgré le passif du réal - pur faiseur et pas forcément un bon - et malgré une trame super prévisible, il y a beaucoup de coeur dans ce film. Quelque part entre le Over the Top avec des robots et le Rocky à la sauce Amblin, le producteur Spielberg renoue avec ce qui faisait le charme du premier Transformers, la dimension humaine, et le fout au premier plan. Dans le film, le principal robot sert de vecteur au rapport filial qui traverse le film. Ici, les robots ne sont pas dotés d'intelligence artificielle, ils ne sont que les avatars des êtres humains qui les dirigent et il devient très vite évident que le robot incarne un substitut du personnage de Jackman pour son fils. Il y a deux moments, quasi-muets, que je trouve vraiment évocateurs, puissants et c'est l'un d'eux que j'ai choisi pour illustrer le film. Le robot est doté d'une fonction "miroir" lui permettant d'imiter les gestes de la personne en face de lui et dans cette séquence intime, le gamin bouge ses bras de manière à ce que le robot le soulève, et les deux se regardent alors. Déçu par un père indigne, le fils se forge un père idéal que son vrai père devra littéralement incarner à la fin du film (se battant à sa place et reproduisant le geste de cette séquence) pour réacquérir ce statut aux yeux de son fils. Je trouve ça assez fort comme idée, et c'est l'incursion de la SF dans une banale histoire de sportif déchu qui permet de rafraîchir et d'enrichir un arc mille fois vu. En tout cas, ça a marché sur moi.

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Rise of the Planet of the Apes (Rupert Wyatt)
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Si on m'avait dit que deux des meilleurs blockbusters de cette année seraient des prequels/reboots de franchises qui comptaient déjà pas moins de 4 films, je ne l'aurais pas cru. Et une fois de plus, c'est en embrassant le potentiel humain de cette histoire de SF que le film trouve une pertinence. Le film fait la part belle à ses personnages...simiesques. Le film n'est jamais aussi fort que lors des excellentes scènes muettes entre primates. D'où l'incroyable force de ce moment-clé, quelque part attendu (surtout si on connaît la saga, pas comme moi) mais qui m'a juste cloué sur mon siège. Le choix du mot, sa simplicité ou plutôt son côté élémentaire, qui en dit long, en un mot, et le ton sur lequel il est dit... C'est toute la thématique du film, résumé en deux lettres. C'est super couillu et que ce soit aussi fort témoigne de l'incroyable réussite du premier degré de ce film.

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Et maintenant on va où? (Nadine Labaki)
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La plus grosse surprise de l'année pour moi qui traînait des pieds avant d'aller voir le film pour accompagner Madame. Surpris de découvrir un film qui, à partir d'un sujet potentiellement lourdingue, parvient à faire rire et à émouvoir via un traitement original, jonglant habilement les tons (c'est l'année pour ça d'ailleurs, avec Polisse ou La Guerre est déclarée), notamment par le biais de scènes de comédie musicale qui s'incrustent inopinément et si les deux premières laissent dubitatif, la troisième est irrésistible. C'est pourquoi je l'ai choisi pour évoquer ce film modeste et fantaisiste, juste et enchanteur.

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Thor (Kenneth Branagh)
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Le premier pari de ce film était de réussir à rendre non seulement sérieux mais carrément épique un univers aux frontières du kitsch. Mais au-delà de ça, la vraie réussite de Branagh & Co, c'est d'être parvenu à insuffler à ce cosmic book une dimension dramatique qui le distingue des autres Marvel. Non pas que les autres, que j'aime pour la plupart, soient faibles en dramaturgie, mais l'aspect biblico-shakespearien que revêtent les enjeux ici proposent tout de suite quelque chose d'autrement plus grandiloquent. Dans le bon sens du terme. Moi en tout cas, ça me parle. Et c'est pourquoi j'ai sélectionné la scène du bannissement de Thor que je trouve remarquable dans l'exécution. Ce crescendo de colère, la déception du père, piqué au vif, la musicalité du discours d'Odin bannissant son fils :
Thor Odinson... you have betrayed the express command of your king. Through your arrogance and stupidity, you've opened these peaceful realms and innocent lives to the horror and desolation of waaaarrrrr *bim je plante le sceptre qui ouvre le Bifrost Bridge*
You are unworthy of these realms! *j'arrache le sceau sur ton armure*
You're unworthy of your title! *j'arrache ta cape*
YOU ARE UNWORTHY... of the love of those you have betrayed! *plan sur le frère, à l'écart, entre les deux*
I now take from you your power! *marteau qui fonce dans la main d'Odin*
In the name of my father *l'armure fond à gauche*
And his father before me *l'armure fond à droite*
I, Odin Allfather, CAST YOU OUT! *BOOM*

Et le moment le plus magique, la cerise sur le gâteau, c'est ce chuchotement, en gros plan et travelling circulaire, d'Odin qui insuffle l'inscription prophétique au marteau, avant de le projeter à travers le Bifrost, pour donner une chance à son fils préféré, tandis que l'autre observe. J'AIME.

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Captain America : The First Avenger (Joe Johnston)
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Ce que j'adore dans cette séquence, c'est qu'elle choisit de terminer le film non pas sur un climax émotionnel (sacrifice du héros, qui vit à travers les enfants, très beau plan cela dit mais plus convenu) mais sur l'humain. J'aime sa manière de ramener ce gros délire BD à base de guerre et de super-soldat à l'humain. L'écran noir, qui dure. Le temps qui passe. Le réveil. Une brève course-poursuite et un peu de spectacle mais ce n'est que poudre aux yeux, le film se termine sur une toute petite note, celle de Steve Rogers, héros tragique et LA réussite du film, qui réalise en se réveillant en 2011 tout ce qu'il a manqué. Et ce qu'il a manqué, c'est son rancard avec Peggy. Un regard triste. Cut au noir. La perfection de la simplicité. A noter que la dernière séquence et le dernier plan de Thor sont quasi-identiques, se concluant sur un dialogue évoquant le romantic interest du héros, un sourire, et un cut au noir.

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Tron Legacy (Joseph Kosinski)
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Oui oui, je sais. C'est mon gros plaisir coupable de l'année (ou mon gros craquage de l'année diront certains) et en même temps, je trouve pas que l'expression soit appropriée. "Plaisir coupable", ça m'évoque davantage des films comme Le Pacte des loups ou Alien Vs. Predator, et même si cette improbable suite à un film vieux de presque 30 ans présente ce même ratio "trucs géniaux/trucs ratés", je trouve ce qui est raté ici dommage mais jamais pourri. Et surtout, ce que je trouve réussi dans le film me séduit au plus haut point. Objectivement, il est clairement moins abouti que les blockbusters ci-dessus, que j'ai pourtant placé plus bas dans le top, mais quelque part, c'est justement leur côté carré qui au final me touche moins. J'aime beaucoup le Wyatt et les deux Marvel mais ils ne m'ont pas proposé une expérience formelle et sensorielle comme j'en ai rarement vu, à l'inverse du film de Kosinski. Et je ne parle pas uniquement de l'IMAX et de la 3D, qui ont fait une grosse partie du film la première fois. D'ailleurs, un concours de circonstances a fait que j'ai n'ai jamais pu revoir le film en salles et que la vision en Blu-ray, pourtant disponible depuis avril, a sans cesse été repoussée...jusqu'à ce soir. Rarement avais-je eu autant envie de revoir un film, qui plus est un film avec les défauts qu'on lui connaît, et malgré cette vision unique, le premier mois de l'année, mon bon souvenir du film ne m'a jamais quitté. En le revoyant, je confirme qu'au-delà des conditions idéales en salle, ce qui me séduit c'est avant tout l'univers, si atypique, et le traitement esthétique, de la direction artistique sombre, obsidienne, à la mise en scène originale (notamment dans l'action) de Kosinski, en passant évidemment par la BO envoûtante de Daft Punk. Mais tout ça ne serait rien si le film n'avait ni coeur ni âme. Je reprends mes termes de l'époque : "je trouve la métaphore religieuse puissante dans ce triangle de rapports filiaux, de démiurge dépassé, de fils préféré et de "Père, pourquoi m'as-tu abandonné?". Le film s'appelle Tron Legacy et traite en grande partie du fils de Kevin Flynn : Sam...mais aussi Clu. Tout compte fait, bien qu'il soit interprété par Bridges lui-même, rajeuni numériquement, Clu est tout autant un double maléfique qu'un fils, l'autre création de Flynn, à la recherche de la perfection alors qu'il l'avait devant les yeux. J'adore le personnage de Clu, autrement plus intéressant et complexe que celui de Sam, qui est pourtant le héros. J'adore la scène où l'on voit sa création, j'adore la scène où l'on voit sa rébellion, j'adore la scène où l'on voit son ascension, et évidemment j'adore la confrontation finale. Il y a globalement dans cette apothéose absolument tout ce que j'aime, thématiquement et esthétiquement : des gens qui hurlent de grandes déclamations, de la confrontation filiale, un acteur rajeuni par ordinateur, un décor et un visuel qui illustrent le tourment émotionnel des personnages, des effets de style super premier degré, et le tout qui enfle jusqu'à son paroxysme...j'en avais des frissons et les larmes aux yeux...les derniers gestes de Clu, je les trouve bouleversants." Voilà. Voilà pourquoi, peut-être en dépit du bon sens, malgré ses longues plages d'exposition chiante, j'aime ce film. Et je l'ai finalement fait passer de la 13e à la 10e place.

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Polisse (Maïwenn Le Besco)
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Rien ne cristallise mieux la démarche du film, visant à montrer les fêlures de ceux censés incarner la Force (de l'ordre), causées par l'horreur des affaires tristement quotidiennes, que le personnage de Joeystarr, dont on voit qu'il est écrit et filmé avec amour par la réalisatrice, qui a totalement su exploiter la bête dans ce rôle à contre-emploi, à casser le gros dur, à le forcer à exprimer sa dignité et sa pudeur. Ca c'est vraiment beau. Et quelle autre scène pour mieux l'illustrer que celle du gamin que l'on sépare de sa mère. Je n'ai malheureusement pas pu trouver le plan-clé de la séquence (à mes yeux), où l'on voit Joeystarr, qui n'en peut plus, sortir de la pièce où l'enfant hurle, et s'accroupir contre le mur, la tête dans les mains, avant de revenir pour serrer l'enfant dans ses bras. Y a tout le film là (sans doute que je préfère cette résignation/note d'espoir à la fin).

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Une séparation (Asghar Farhadi)
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Mon autre grosse surprise de l'année. A l'époque, j'écrivais : "Très très fort que ce film qui parvient à parler du pays sans jamais tomber dans la critique politique lourdingue en montrant un pays tellement rongé par son régime que ses habitants se retrouvent complètement handicappés, poussés à faire toute une série de mauvais choix liés à leur incapacité à communiquer les uns avec les autres...la fierté de l'un, le désespoir d'une autre, la religion comme seul référent pour les plus pauvres, et au milieu les enfants auxquels on essaie d'apprendre à être dignes et à ne pas se laisser faire mais qu'on amène finalement à se corrompre également par le mensonge...tous sont sans issue (...) séparation illusoire qui devient réelle en enchaînant les situations sans jamais être totalement prévisible jusqu'à une conclusion qui ne satisfaira aucun des personnages, et surtout pas cette pauvre fille, plus que jamais au coeur du film, de la bataille que tous se livrent pour "survivre" dans ce système pourri." La dernière partie résonne particulièrement dans la séquence que j'ai choisi, la dernière du film, où malgré tout, le couple divorce, et l'on demande à la fille de choisir avec qui elle veut vivre - et le film ne donnera ni réponse ni jugement - tandis que les parents se retrouvent dehors, si loin si proche, dans l'impasse absolue de la communication.

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Attack the Block (Joe Cornish)
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La petite surprise, parce que je l'attendais un peu, vu la hype, et je n'ai pas été déçu par ce mélange The Warriors Vs. The Thing qui rend hommage à tout un pan du cinéma de genre des années 80 et notamment Carpenter dont on retrouve ici l'écriture économique et la création d'une icône avec ce personnage d'anti-héros baptisé Moses, sorte de Snake Plissken ado. Et c'est pas sans sous-texte vu comme le film traite de la banlieue, de la délinquance juvénile et du fait d'être sétérotypé. Si le protagoniste est un leader tout le film, c'est évidemment dans le dernier acte qu'il devient l'anti-héros qu'il est destiné à devenir, notamment par le biais d'une toute dernière séquence où la population de la banlieue scande le nom du prophète, injustement arrêté par les flics, et qu'il relève la tête, avec un sourire. Believe!

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Harry Potter & the Deathly Hallows - Part 2 (David Yates)
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Conclusion qui aura comblé toutes mes attentes et en grandes pompes et là où le film m'a épaté c'est d'avoir réussi à me faire chialer, à plusieurs reprises, mais surtout lors de cette incroyable séquence qui retrace et révèle le parcours de Severus Snape, soudainement propulsé grande figure tragique de la saga. La place du passé, révélé au fur et à mesure, côtoyant le présent, a une importance particulière dans la série et les souvenirs ont souvent joué un rôle capital dans ses histoires et Yates a cette particularité de réutiliser des images des précédents films. Il y avait déjà cette géniale séquence lors du climax du 5e film, où Harry Potter, possédé par Voldemort, avait des visions et devait les combattre et ici, il propose une sorte de flashback à la narration éclatée, rendant passionnant l'explication lourdingue dans le livre, avec une vraie inventivité dans la réutilisation de plans des autres films, comme cet insert totalement incongru d'Harry regardant par dessous une lucarne, en plein milieu d'une révélation, et ce montage parallèle qui revient par intermittences de Severus découvrant le corps de la mère d'Harry, morte, alors qu'on a déjà passé ce moment dans le temps plus tôt dans la séquence mais on revient dessus pour appuyer la douleur de Severus, l'amoureux transi, et pourquoi il s'est pris d'affection pour Harry. Je trouve le montage et la mise en scène virtuoses dans cette séquence. Et le tout fort émouvant.

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Super 8 (J.J. Abrams)
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Attack the Block est le Yin, Super 8 est le Yang, revisitant une autre frange du cinéma de genre des années 80. Et forcément, encore plus taillé sur mesure pour bibi. Le symbolisme du pendentif avec la photo de la mère a beau être gros, c'est tout le coeur du film. L'alien comme manifestation de l'angoisse du protagoniste post-trauma et le besoin de "lâcher prise" pour survivre au deuil, symbolisé par ce pendentif qu'il porte comme une croix tout le long et qui s'envole tout seul, dès lors que son père négligeant le retrouve enfin pour dire "I got you", dernière pièce du puzzle qui permet à l'alien de partir. C'est gros mais c'est beau.

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Drive (Nicolas Winding Refn)
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Au-delà du scénario, relativement simple, et de sa mise en scène, qui transcende ce scénario, c'est la manière dont le film parle de cinéma qui me fascine encore aujourd'hui, avec ce personnage de cascadeur le jour, "a real human being", qui joue le gangster la nuit et devient "a real hero" de cinéma, lorsqu'il s'improvise vigilante en pleine abnégation pour une femme. Là, derrière ses atours planants de film pour hipsters avec sa BO electropop, le film trouve une âme. Et la scène qui tue, c'est cette scène où, conscient qu'il va se transformer en quelque chose de répugnant dans la seconde qui suit, le héros a ce geste romantique super doux, où il protège la femme du bras et se tourne vers elle tandis que la lumière devient diffuse de manière absolument surréaliste alors qu'il s'approche pour l'embrasser. Le mec est dans son film. L'espace d'un instant. Avant l'explosion. Et après, c'est trop tard. C'est fini. Elle sort, et la porte se ferme sur leur histoire.

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Black Swan (Darren Aronofsky)
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J'avais perdu espoir en Aronofsky et je pensais pas qu'un thriller érotique de doublesdans le monde de la danse allait me parler et pourtant j'ai trouvé bouleversant cette histoire de femme-enfant que l'on force à perdre son innocence, la propulsant dans une sexualité qu'elle n'est pas prête à assumer, alors que tout ce qu'elle veut c'est atteindre les attentes de sa mère. C'est pourquoi plutôt que de choisir une des scènes choc de transformation, qui me prennent pourtant aux tripes (le retournement des jambes, la métamorphose sur scènes avec les ailes), j'ai préféré élire celle qui me paraît résumer tout l'enjeu dramaturgique du protagoniste. Lors de la dernière répétition pour le final du ballet, Leroy le chorégraphe dirige sa danseuse en lui disant de regarder Rothbart à gauche, puis son prince à droite, puis son public, avant de chuter et mourir. Il dit bien "your audience" et pas "the audience". Et donc lors de la représentation, dernière séquence du film, elle regarde Rothbart, le prince, et lorsqu'elle se tourne vers son public, la caméra filme sa mère dans la salle. Sa mère qu'elle repère direct, ce qui est improbable. Sa mère qui, un peu plus tôt, ne voulait pas la laisser danser pour cette première, l'avait enfermé dans sa chambre dont elle a dû s'échapper en en venant presque aux mains, et qui donc en toute logique ne serait pas venue assister à la réprésentation. Mais qu'elle voit là, habillée et coiffée non pas comme une mère qui vient voir sa star de fille dans la première du Lac des Cygnes, mais comme elle l'était la dernière fois qu'elle l'a vue. Sa mère elle est pas là. Nina la fantasme. Parce que c'est elle, son public. C'est pour elle qu'elle fait tout ça. Qu'elle veut être "parfaite", dernier mot qu'elle prononcera avant de mourir.

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X-Men : First Class (Matthew Vaughn)
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Dans le genre "phrase toute faite", on dit souvent d'un film qu'il a "tout compris". Dans le genre "tout compris", X-Men : First Class se pose là. En adoptant un premier degré à toute épreuve, en explorant à fond la bromance et l'antagonisme en devenir de Xavier et Magneto, et par le biais d'idées inventives, dans l'écriture ET la mise en scène, Vaughn signe un film humain et adulte qui va bien au-delà de la simple préquelle/reboot de franchise BD, évoquant même Israël, et recelant de scènes poignantes et cruelles comme celle-ci, à la fin du film, lors de l'inévitable séparation, vécue comme une vraie trahison, un moment qui fait littéralement mal. Erik tue Shaw d'une pièce dans le crâne alors que Xavier est "dans la tête" de ce dernier. Avant même que la mise en scène n'illustre le sentiment avec ce lent double travelling en montage parallèle, j'étais déjà pris aux tripes par ce moment déchirant : la trahison, ce n'est pas juste qu'Erik laisse parler sa vengeance, allant à l'encontre des préceptes de Xavier, c'est qu'il le fasse subir presque littéralement à Xavier. C'est très très fort comme idée. Et très rare dans un blockbuster de cet acabit.

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The Adventures of Tintin (Steven Spielberg)
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En plus d'être une manière ô combien habile de transformer l'exposition en action, caractéristique du rythme sans relâche de ce film qui en aura rebuté plus d'un mais que j'admire justement pour cette frénésie enjouée, c'est une séquence qui fait se côtoyer mille et une choses, mille et un détails, mille et unes idées de mise en scène, naviguant d'un ton à l'autre de manière fiévreuse, du lyrisme à l'humour en passant par l'action, et c'est précisément pour cela que je surkiffe le film. A ce niveau, c'est LA scène. Plus riche encore que l'époustouflant plan-séquence de la course-poursuite de Bagghar. A elle seule, elle comporte un nombre incalculable de trouvailles géniales. Ca commence avec cette idée fabuleuse pour introduire le flashback du bateau qui apparaît comme un mirage, fendant les dunes, qui se transforment en vagues ; il y a toutes ces idées de transition de l'ancêtre au descendant, d'une bouteille à une longue vue, d'une silhouette vers une ombre, des sabres aux baïonnettes ; puis ça va d'une idée de set piece absolument improbable (le bateau adverse qui se coince le mat et bascule au-dessus de la Licorne comme...un bateau-pirate de parc d'attractions) à des travellings circulaires de fou autour de gunfights et de swordfights, une vision d'enfer du méchant à travers les flammes, une pluie de pièces d'or ; Spielberg se permet tout, et regorge d'idées pour dynamiser son duel (la cape en feu, et surtout le coup de la poudre allumée, éteinte, allumée, éteinte) ; les champs-contre-champs qui voyagent dans le temps, etc. ; c'est quasiment une idée à la minute. Doublement libéré par l'exercice, l'animation permettant de braver la crédibilité dans l'action et rendant la caméra omnipotente, Spielberg s'en donne à coeur joie et sa mise en scène s'envole. CE MEC A 65 ANS. JE T'AIME.




Bon, moi j'ai trouvé cette année absolument exceptionnelle au niveau de la quantité de (très) bons films. Si je poussais un chouïa, je pourrais faire un top 20, une première depuis plus de 10 ans.
Par contre, je déplore l'absence de films que je surkiffe. C'est un peu l'exact inverse de l'année dernière, où j'avais du mal à trouver 10 films vraiment méritants mais où les 4-5 premiers du top sont très très hauts (et supérieurs à ceux de cette année ou de l'année d'avant). Je surkiffe les deux premiers de ce top 2011, et les deux suivants sont pas loin, mais c'est pas du niveau de 2010.
Je remarque aussi que cette année, à l'exception de Tintin, et dans une moindre mesure X-Men, les blockbusters qui m'ont le plus épaté niveau mise en scène et action sont aussi ceux qui ont les scénars les plus foireux (Tron, Transformers, Sucker Punch, Immortals). C'est quand même dommage.

Après, on va pas se plaindre, ça reste une année incroyablement riche pour moi. Déjà, la cuvée des blockbusters étaient fructueuse et, entre le chômage qui me laisse plus de temps et Madame qui me convainc d'aller voir certains films que j'aurai évité, ou alors est-ce juste la maturité, mais je me retrouve cette année avec dans le top un film iranien, un film libanais...et même un film français! C'est ouf!
2011 restera donc comme l'année où je serai retourné voir un Von Trier, un Moretti, un Almodovar, un Bonello, alors que je pensais avoir arrêté les frais et même si ça ne s'est pas forcément soldé par des réussites, c'est déjà ça.
Peu de vraies déceptions et quelques vraies surprises. Et ça c'est un bon ratio.

Bientôt suivront mon Flop 2009 et mon Top Affiches 2009.

laché vo com!

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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 08:20 
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Je trouve pour ma part l'année assez moyenne. Il y a quelques auteurs qui ont donné de belles choses (Aronofsky, LVT, etc.), quelques films français à sauver, mais j'ai trouvé le niveau des blockbusters excécrable par exemple.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 08:35 
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Mon top est tout vide pour l'instant aussi... J'attends les rattrapages, mais pour moi c'est à peine plus exaltant que 2010 (après j'ai pas été super curieux non plus, il y a sans doute des trésors à dénicher, y compris du côté des blockbusters que j'ai pas pris le temps d'aller voir pour la plupart)


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 09:01 
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Bisounours priapique
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Messages: 11923
Localisation: 48N50 -- 02E21
Dans l'ensemble et de ce que j'ai réussi à voir, je suis d'accord. Juste captain america que je placerai en dessous de thor et de la planète des singes.

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"my... "double anale", c'est ce que je crois?" Chlochette
"J'ai toujours aimé la culture nain" Sponge
Marlo a écrit:
J'adore Hollande.


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 10:54 
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Schtroumpf sodomite
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J'ai vu peu de films cette année (à peine la moitié de ce que je vois d'habitude), mais je pense avoir vu plus ou moins tout ce qui était vraiment susceptible de me plaire (et j'ai zappé pas mal d'horreurs, d'où un sentiment de bilan globalement bon alors que pas forcément). J'attends encore de voir le Cronenberg et le HSS pour faire mon top.
Sinon FF, je partage 4 films de ton top 10 avec mon top. En revanche, ceux que je ne partage pas, je les partage pas DU TOUT.

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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 10:59 
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Antichrist
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Plus que HSS pour moi, va falloir que je trouve un créneau là.

sinon, très bonne année pour le cinéma d'auteur européen, à mon sens. Pas trop mal pour le cinéma de divertissement. Par contre, à part en Corée, j'ai l'impression que l'Asie a disparu des radars.


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 11:48 
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Vu 9 films asiatiques en salle, 6 sont entre 4 et 5/6. Je ne sais pas si ça marche bien niveau distribution aussi passé la hype, mais deux bon HSS, un Hark réussi, un beau Ghibli à mon sens...


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:34 
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Cosmo a écrit:
Je trouve pour ma part l'année assez moyenne. Il y a quelques auteurs qui ont donné de belles choses (Aronofsky, LVT, etc.), quelques films français à sauver, mais j'ai trouvé le niveau des blockbusters excécrable par exemple.


Haha, perso je trouve le niveau des blockbusters franchement élevé. En tout cas c'est mon année de ciné préférée depuis que je m'intéresse au ciné (2004).
J'attends de rattraper certains films pour faire mon top.


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:46 
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Schtroumpf sodomite
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Ah, en blockbuster, je dois dire être resté un peu sur ma faim. Y'en a un absolument exceptionnel et le reste oscille entre le correct et le sympa. Pas d'énormes bousasses dans le lot cela dit.

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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:47 
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Mr Chow a écrit:
Vu 9 films asiatiques en salle, 6 sont entre 4 et 5/6. Je ne sais pas si ça marche bien niveau distribution aussi passé la hype, mais deux bon HSS, un Hark réussi, un beau Ghibli à mon sens...


Y'a un Edward Yang inédit sinon, que j'ai pas vu mais bon...

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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:49 
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ah oui je vais le voir avant le top définitif d'ailleurs...
Mais bon 1986 le film!


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:51 
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D'ailleurs les distributions sont assez aberrantes pour les films asiatiques... là "Entre chien et loup" qui date de 2005 est sortis pour la première fois la semaine dernière à l'Espace saint-michel (tous les films de Jeon Soo-il semblent passer à rebours en micro ditribution)


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:53 
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Tetsuo a écrit:
Ah, en blockbuster, je dois dire être resté un peu sur ma faim. Y'en a un absolument exceptionnel et le reste oscille entre le correct et le sympa. Pas d'énormes bousasses dans le lot cela dit.


Disons que ça manque sûrement de sommets mais contrairement à 2010 je suis souvent sorti de la salle en me disant "hey, c'était cool !". C'était très homogène. Bien peu de déceptions en 2011 pour moi.


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 12:59 
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Messages: 22925
Localisation: Paris
J'ai beaucoup aimé La Planète des singes (5/6), un peu moins Captain America (4/6) mais ce sont les deux seuls que je sauve. Je trouve Tintin et X-Men ultra décevants malgré beaucoup de bonnes choses. Je jette tout le reste : Thor, Fast Five, Green Hornet, Tron, World Invasion : Battle Los Angeles, Cars 2, Sucker Punch, Conan, et les dix minutes premières minutes (pas vu le reste) de l'autre super-héros vert dont j'ai oublié le nom. Je trouve le niveau hollywoodien excecrable ces dernières années. Des trucs irritants, des trucs mal finis, ou des grosses conneries qui ne fonctionnent que sur un mode "grand huit" et encore, sans le moindre génie... C'est déplorable.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: TOP 2011 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2011, 13:19 
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Je crois que FF va refuser d'être le parrain de ton gosse.

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