Forum de FilmDeCulte

Dans un dialogue amical et passionné, le docteur Augustin Masset et l'écrivain Fabrice Toussaint se confrontent pour l'un à la fin de vie de ses patients et pour l'autre à sa propre fatalité.

On est un peu hors de la zone de confort de Costa-Gavras dans ce projet sincère du cinéaste qui, par son age, est proche de la fin de vie. Ce qui est pas forcément bon signe, car les rares fois ou Gavras a tenté autre chose, le résultat a été rarement concluant. Et bien là, c'est convenable. Il y a bien des maladresses comme l'histoire médicale de l'écrivain qui viennent initier et clore le film. Le raccrochage entre le général et les problèmes personnels de l'écrivain est maladroit. Et pas complètement convaincu par Merad. En fait si, il me convainc que c'est un acteur limité. Il se débrouille en docteur calme et plein de compassion mais son jeu "sérieux" est un peu toujours dans le meme registre. Je préfère largement Podalydès qui le bouffe à chaque apparition.

Et pour le reste, c'est plaisant. Tout d'abord, Gavras évite le pathos propre au sujet et dédramatise son film. On a le droit à une méditation sur la fin de vie, mais jamais glauque et profondément humaine. Le film est meme drole par moment, hormis le moment porno horriblement raté. Certains pourraient reprocher au film son coté "catalogue". C'est presque un film à sketches où on va naviguer de patient en patient. A ce titre, j'aime bien Agathe Bonitzer qui meurt d'un cancer du sein. Chaque patient offre de l'émotion grace à l'approche documenté de Gavras et le regard philosophique de Gavras sur la mort. Ou plutot devrais-je dire fin de vie qui est encore la vie pour le cinéaste.

On pourrait trouver la structure répétitive, mais c'est compensé par la justesse des situations. Au final, séance plaisante meme si c'est pas un Gavras haut du panier. En fait, je m'attendais à pire, un film moisi d'un grand cinéaste en fin de course, mais c'est d'une certaine tenue.

Dur de critiquer réellement à cause du sujet qui touche tellement de monde. J'ai bien été ému par une scène car elle me rappelle du vécu. Cependant, je trouve l'ensemble pas admirablement joué ( alors que cela a toujours été le point fort de Gavras) et je ne vois pas la plus value d'une fiction sur un documentaire. Les parties réussies sont celles décrivant comme un documentaire les centres de fins de vie. Tout le fictionnel est raté (la scène de l'anniversaire des gamins et du porno. pour quoi faire ?, la maladie de Podalydès, la scène du docteur montre son sein coupé , la réunion des journalistes ,etc). C'est aussi très mal dialogué car trop écrit. Personne ne parle comme ça dans la vraie vie. Même l'univers hospitalier est peu crédible. Rien n'est dit sur l'absence criante de ces services palliatifs ( un seul lieu à paris par exemple). On montre quelques cas de fin de vie mais cela illustre quoi. Que chaque fin de vie est différente? On parle pas d'euthanasie ( à peine évoquée avec le conseil du médecin pour "endormir la mère "à domicile. pas sûr que cela soit crédible" . On n'évoque pas non plus la difficulté de ses services pour les soignants. le turn over très fréquent du personnel car c'ets très dur à supporter au long terme. Bref je ne vois pas la ligne directrice du film.

Comme quoi un sujet fort ne fait pas forcément un bon film.

Si si il faut critiquer. Et ce que tu pointes, c'est ce coté documentarisé qui apporte de la justesse et qui apporte son sel au film.


Justement, c'était une de mes craintes mais je trouve que la fiction s'en tire bien. Alors oui, comme toi, je trouve tout ce qui concerne la maladie de Podalydès loupé, mais le coté fictionnel, c'est aussi la représentation de chaque "sketch". Et dans ces moments, je trouve que la fiction s'en tire bien.



Je trouve que c'est le point fort du film, hormis un détail


La scène des journalistes. On cite meme des chiffres.


Pour le coup, ça fait partie du coté méditation du film. Il y a que la fin de vie à illustrer. A l'écran, je trouve que l'approche de Gavras évite un coté trop démonstratif.


Pas vraiment le projet du film, sauf si tu l'allonges à 2H30. Et je t'avoue que ça m'a pas dérangé.



J'ai écris dessus car j'adore Gavras et que j'ai été surpris que ce ne soit pas une merde. Mais clairement, ça reste du passable. Il y a des défauts, des trucs à picorer, mais ça reste loin des films au sujet typiquement fait pour Gavras. En fait, ce qui est bien chez Costas, c'est que meme dans ses films moyens ou faibles, il y a toujours un truc à se mettre sous la dent.

Je n'ai pas regretté la vision mais j'en attendais plus du fait du réalisateur.

Clairement, c'est un Gavras moyen. Te mate pas ces comédies des années 90 si cette idée étrange te venait à l'esprit.