Forum de FilmDeCulte

aka Sérénade à trois



Deux artistes américains partageant un appartement à Paris tombent tous les deux amoureux de la belle et spirituelle Gilda Farrell qui ne peut se décider entre les deux prétendants. Ils décident alors d'emménager tous les trois...

Voir des films pré-Code, c'est un peu comme voir un chien marcher sur ses deux pattes arrière. Je suis toujours subjugué par la modernité des mœurs explorées et décidément, après Trouble in Paradise, force est de constater que les Lubitsch de l'époque puent le sexe.

Dès le départ, avec cette superbe première scène héritée du muet, des jambes se croisent, des peaux s'effleurent et des gens profitent que l'autre est endormi(e) pour se découvrir et se croquer. Cette fois, il n'est plus question d'arnaque et de vol donc ce n'est pas joyeusement amoral mais ça ose prôner le polyamour et démontrer par les actes que la chasteté et l'abstinence sont illusoires. On se retient un temps puis fuck it. Littéralement.

SPOILERS

C'est un film qui encourage à céder à tout, ses instincts, ses désirs, quitte à trahir, tout sauf à la bienséance, aux normes sociétales. Certains font des comédies de remariage, ici c'est une comédie de démariage. Parce que le mariage devient synonyme d'asservissement, non pas parce que Monsieur attend que Madame couche (même s'il y a une scène avec un travelling hilarant à ce sujet) mais parce que Monsieur veut d'une femme qui lui permettra de décrocher un contrat. Et quand on se sent plus pute à se commercialiser ainsi qu'en étant avec deux mecs en même temps et bah on quitte le publicitaire pour redevenir la muse de deux artistes vivant une vie de bohémiens à Paris en pleine Dépression.

Bien que les origines scéniques se sentent, le cinéaste adopte une mise en scène enlevée pour ne jamais tomber dans le théâtre filmé, s'appuyant sur des comédiens parfaits (expérience étrange et plaisante de retrouver Gary Cooper et Frederic March jeunes dans ce registre après les avoir découvert respectivement dans High Noon et Inherit the Wind) et les répliques cinglantes de Ben Hecht (qui n'a visiblement rien gardé de la pièce de Noel Coward).

Un vrai petit délice d'1h30.

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Mon Lubitsch préféré.
Mais je suis déçu, pas une seule mention des Baloches dans ton texte ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Hahahaha, Ernst et moi on se comprend.

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