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 Sujet du message: Laura (Otto Preminger, 1944)
MessagePosté: 17 Mai 2009, 11:55 
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Sauf erreur de ma part ce film de Preminger n'a toujours pas été abordé ici.
L'occasion ou jamais :mrgreen:

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Laura, qui travaillait dans la publicité, a été découverte abattue d'une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson, enquête auprès de ses proches, principalement Waldo Lydecker, un journaliste et critique à la plume acide, qui a fait de Laura une femme du monde, et Shelby, un aristocrate sans le sou qu'elle devait épouser.


Zéro de Conduite: "Il ne faut jamais désespérer. Après quatre films qu’il est un euphémisme de qualifier de mineurs, Otto Preminger signe Laura en 1944. C’est après bien des engueulades avec la production et des rebondissements qu’il se vit finalement confier la réalisation de ce film (les premières scènes tournées par Mamoulian s’avérant particulièrement médiocres). Ainsi, cette œuvre à l’énigme singulière devint le film tant commenté et si apprécié des cinéphiles que nous connaissons aujourd’hui.

Laura s’ouvre sur une citation de Waldo Lydecker (Clifton Webb plus british que british, magnifique de cynisme): “Jamais je n’oublierai le week-end qui suivit la mort de Laura”. Celle-ci, interprétée par Gene Tierney (dont nous avons déjà parlé ici), a été assassinée à la porte de son appartement et Mark McPherson (Dana Andrews) un flic quelque peu austère suspecte plusieurs personnes. Lydecker tout d’abord, Ann Treadwell, une amie de Laura, et Shelby Carpenter, dont le mariage avec Laura était prévu la semaine après sa mort. Petit à petit, par la description de la défunte que lui font les différents suspects qu’il interroge, McPherson est pris d’un étrange sentiment, entre amour et fascination (ce qui fera dire à Lydecker: “vous êtes la première personne à tomber amoureux d’un cadavre). L’enquête évolue jusquà ce qu’un événement ne vienne bouleverser son cours et remettre en question les suspicions de McPherson et du spectateur.

Classique parmi les classiques du film noir, Laura est film brillant. Pour reprendre la théorie de l’indispensable Jacques Lourcelles il est bon de rappeler que ce brio repose sur deux éléments majeurs. Un traitement dramatique remarquablement mené d’une part et d’autre part un dénouement à la fois tragique et mélancolique. Tout concourt à faire de ce film l’œuvre-phare de Preminger, sa carte de visite, de ces films qui s’inscrivent durablement dans la liste – restreinte – de ce que le cinéma a produit de meilleur."

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MessagePosté: 03 Jan 2025, 20:36 
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Moi qui espérais trouver un topic plein d'avis intéressants sur ce classique et qui n'ait droit qu'à une notule à la limite du Télé 7 jours.
Mais hey, organisons une coupe du monde hein...

La découverte l'an dernier d'Autopsie d'un meurtre ne m'avait pas soufflé outre-mesure mais la Cinémathèque ayant programmé une rétrospective Otto Preminger - POUR LA TROISIÈME FOIS (en tout cas, depuis que c'est Jean-François Rauger le boss, si j'ai bien compris ce qu'il a dit lors de sa présentation, après avoir souhaité comme vœux au public "que l'on puisse projeter ce que l'on veut!" #BrandoGate #BoomerFragile) - je ne pouvais manquer à mon devoir de cinéphile en voyant pour la première fois en salles Laura, n°4 sur le Top 10 Mystery Films de l'AFI.

Eeeeet je ne suis toujours pas particulièrement emballé?

C'est bien hein, évidemment (duh) mais dans l'ensemble, ça m'a un peu posé le même souci que Double Indemnity, l'impression de voir un ur-film noir où les clichés n'en étaient pas mais sont déjà là. Au demeurant, l'intrigue m'a tout de même gardé on my toes, globalement tout le long, ses fausses pistes et suspects potentiels étant élémentaires mais bien incarnés, dans tous les sens du terme (Clifton Webb délicieux, Vincent Price jeune surprenant, Gene Tierney séduisante sans jamais jouer la femme fatale), et bien servis par des dialogues aux petits oignons (y a vraiment quelque chose qui s'est perdu dans le genre à ce niveau).

D'ailleurs, tout comme pour Autopsie d'un meurtre, j'ai été un tantinet surpris par la relative légèreté du film (qui d'ailleurs, contrairement au film susmentionné, a le mérite de tout plier en 88 minutes et non 161) et c'est à la fois une qualité - c'est drôle et c'est enlevé, la mise en scène étant particulièrement agile et vive (ces panos rapides!) - et peut-être un défaut, l'ambiance n'étant jamais aussi vénéneuse que ne le laisse entendre cette histoire d'un détective qui s'éprend d'une morte. Vertigo m'avait poliment ennuyé mais s'il y a bien une chose que le Hitchcock réussissait, c'était ça.

De la rétro, j'ai prévu de voir Tempête à Washington, conseillé dans ces murs, et peut-être L'Homme au bras d'or, mais je pense m'arrêter là.

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MessagePosté: 04 Jan 2025, 00:07 
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Pas un mot de la mise en scène ? Preminger est pas Sidney Lumet.


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MessagePosté: 04 Jan 2025, 01:31 
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Y a littéralement le mot "mise en scène" dans mon texte (je m'épanche pas dessus cela dit).

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MessagePosté: 07 Jan 2025, 15:44 
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Épanchons-nous donc. (bon, évidemment ça SPOILE)

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Le film fait partie du quatuor fondateur du genre (ou sous-genre ?) du Film Noir avec Assurance sur la mort sus-cité, Phantom Lady de Siodmak et La Femme au portrait de Lang, avec qui il entretient des points communs. Mais, chose inédite, Preminger surclasse Lang sur la définition même du genre en établissant le canevas impeccable pour l’avenir. Ce n'est absolument pas un hasard si les décennies suivantes en viennent à offrir des Vertigo, Obsession ou Lost Highway puisque tout prend sa source ici. La distinction notable entre le film à énigmes et le film noir est que le "comment ?" cède sa place au « pourquoi ? » sans qu’aucune réponse unique ne puisse s’imposer. Ainsi, dans Laura, Preminger transpose le récit délibérément comme un songe tout en le maquillant en enquête classique.

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Dès la première scène survient le décalage puisqu'on a cette caméra autonome qui longe un appartement vide et s'attarde sur les signes extérieurs de richesse et de culture de Waldo... "matez ma supériorité sur vous, la plèbe"... avant que n'arrive le détective, qui se retrouve à fixer un mur de masques en attendant qu'on l'invite. La voix-off expose clairement dès sa première phrase la situation : "Je me souviendrai toujours du week-end où Laura est morte". Tout le reste ne sera qu'embobinage.

Observons Waldo recevant McPherson dans son bain, les bras décharnés mais actifs tapant sur sa machine à écrire comme des ailes de vautour. Et McPherson qui s'assied à côté pour entamer à l'unisson les déclarations de Waldo à la police. On vient à peine d’entamer l’enquête que plus rien ne va : l’inspecteur n’est pas celui qui l’a entamée et il fait remarquer que Waldo est à la fois critique littéraire et de faits divers, articles au sein desquels il fabule complètement (et préfigure son acte… 48 ans avant Basic Instinct). Pire, bien que suspect, McPherson va se traîner l’écrivain comme un assistant durant toute la première moitié du film. Preminger amorce également l’utilisation récurrente des miroirs quand Waldo se prépare et insiste sur son visage innocent.

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Plus tard, les compères visitent la scène du crime qui est immaculée : aucun bandeau ou marquage ou sol… seul un appartement désolé comme un château abandonné où on laisserait enfin passer les rayons du soleil. Les mouvements latéraux soulignent l’enfermement progressif dans le lieu mental, et, surtout dans l’appartement de Laura, sur la position du portrait dans le cadre.
Suivant les plans, la Laura en portrait -la seule que nous connaissons pendant la première moitié- peut séduire, juger, railler ou implorer le(s) personnage(s) qui se trouve(nt) enfermé(s) avec elle dans l’image.

Jeu : toi aussi, imagine ce que pense la Laura du portrait en observant ce bazar.

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Ces deux procédés : déplacements latéraux + point d’ancrage dans le décor autour duquel on évolue, sont utilisés dans d’autres lieux. Quand Laura tente d’échapper à l’emprise de Waldo, c’est en évoluant autour de ce dernier, comme une phalène irrésistiblement attirée par la flamme de Waldo, son fiel, tandis qu’il s’assied dans la même position que dans sa baignoire. Mastermind au courant des petites bassesses de son entourage (Waldo est celui qui dresse le CV de tout le monde à commencer par celui de McPherson).

ça s'en va et ça revient :

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tourne, tourne, petit moulin

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C’est en tout cas, comme ceci qu’il s’imagine, puisque là encore, la première partie du film, consacrée au passé de Laura, est narrée par ce dernier. Il s’y donne à la fois le beau et le mauvais rôle : ravi de sa supériorité intellectuelle et sociale et conscient de l’antipathie qu’il provoque, il se dépeint en Pygmallion bienveillant à un McPherson attablé avec lui dans un restaurant. On peut justifier bien sûr cette vision subjective par le fait que Waldo tente de flouer l’inspecteur, sauf que le film se joue également de nous avec un premier plan d’ensemble du restau dans lequel Waldo est seul avant d’enchaîner directement avec un plan resserré sur les deux compères.

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Qui plus est, il faut rappeler que le choix a été fait au cours de la production d'enlever deux narrations à la première personne du livre de départ : celle de McPherson et celle de Laura, ne gardant que celle de Waldo. Ce qui explique le fondu au noir sur le visage de McPherson au beau milieu du film qui devait enchaîner avec sa voix-off.

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Preminger ne tranche jamais sur la réalité de ce qu’il montre. Ainsi, chaque retournement, même les plus improbables sont justifiés par les dialogues* mais, en parallèle, Preminger noie délibérément le spectateur sous un déluge de mise en images et en sons sous le sceau du double.

Il y a deux horloges, deux Laura (voir trois avec Diane, le mannequin abattu), la musique du film est celle qu’on entend sur le gramophone tandis que la voix off du départ est remplacée pour le final par une émission radio de Waldo qu'on croit en direct mais qui est enregistrée (et il y a tout un débat sur les dernières paroles : sont-elles en off ou non ?). On trouve aussi bien évidemment dans le décor des reflets partout : j'ai une préférence pour le moment fugace où McPherson saisit son propre reflet alors qu’il fouille dans l’intimité de Laura. (scène entièrement silencieuse et utilisation énorme là encore des panos, travellings et des recadrages en ne coupant que lorsqu'on passe dans une autre pièce de l'appart')

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Et il y a surtout les renvois successifs entre McPherson et Waldo. Outre les passages d’enquête où l’un et l’autre prennent la parole ou les notes, on peut voir le mimétisme entre les deux hommes dans les vêtements et les gestes et au final dans l’affection qu’ils portent à Laura.

Par exemple notons que Waldo est habillé comme McPherson la nuit du retour de Laura, alors qu’on l’a vu plus tôt dans un tout autre manteau et couvre-chef pour sortir et espionner la jeune femme. De plus, ce nouvel accoutrement est non seulement le même que celui de McPherson mais aussi que celui du peintre qui sort de chez Laura dans cette même scène. McPherson est au final, tout ce que Waldo n’est pas mais souhaite en secret : c’est un homme d’action, sans finesse mais qui peut refaire le portrait de Shelby quand l’écrivain, lui, n’est bon qu’à feindre ses vapeurs.

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Mais il lui faut un parapluie à cette poule mouillée...


Le transfert de personnalité et d’obsession de Wado vers McPherson s’étend même comme un virus à tous les autres personnages. Observons ainsi la scène où la tante de Laura avoue qu’elle aurait aimé l’abattre elle-même. Les deux femmes sont cernées par les miroirs et la tante en rajoute encore une louche en se regardant dans son poudrier. Si on pousse le vice jusqu’à imaginer que tout le film provient du cerveau tordu de Waldo, cet aveu de la tante conjugue le désir que suscite Laura partout où elle passe avec la théorie souvent entendue de l’homosexualité présumée de Waldo qui transférerait son envie de Shelby sur la pauvre héroïne. Mais on peut tout aussi bien prendre le film pour argent comptant et frémir au monologue d’une haine si puissamment entretenue entre la tante et sa nièce qu’elle jaillit comme un crachat alors que Laura est à peine de retour.

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Autre piste : Laura serait en réalité une garce manipulatrice : ne la voit-on pas se moquer de l’article cinglant que Waldo écrit sur le peintre de son portrait ? En effet, sauf que… le portrait trône en plein milieu de son salon, tandis que ses lettres sont enfermées dans un tiroir. Le texte est constamment invalidé par l’image qui, habile, infuse le sentiment de rêve éveillé (la séquence centrale du retour de Laura est évidente à ce sujet, avec McPherson endormi au pied du portrait), et manipule le spectateur par ses fils invisibles que sont montage, lumière ou musique, pour faire constamment oublier son artificialité. Un peu comme lorsque Laura se mue en parfaite épouse pour McPherson dans sa cuisine avant de se rappeler (n’aie crainte, ami.e lecteurice féministe) qu’elle a une bonne pour tout ça. Oublie-t-on alors qu’on l’a vue en publiciste tenace et aguerrie juger d’une affiche publicitaire à destination de la femme au foyer ? Affiche qui met en vedette le mannequin qui fera office de victime sacrificielle de tout ce bazar (et son double-sosie) ?

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Au jeu de la tension entre le script et la réalisation, Preminger donne évidemment le beau rôle à la deuxième, d’où la « mort de l’auteur » en point final. En accouchant du film noir, il offre à son art l’un des plus beaux cadeaux faits à ses pairs : la suprématie des sens sur l’intellect.

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Tout comme moi.


Voir ainsi comment la longue tirade explicative Shelby sur ce qui s’est véritablement déroulé dans l’appartement est saisie en plan fixe sans éclat (sinon la prestation impeccable de l'insurpassable Vincent Price), tandis que l'interrogatoire de Laura se fait sous des projecteurs : ce qui importe pour McPherson ce n'est pas ce qui s'est passé le soir du meurtre mais si Laura aime réellement Shelby.

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Car ce que raconte Laura est moins le mystère d’un crime presque parfait, que celui d’un amour déçu pousse-au-crime et à la création. Comme si Waldo s’était perdu dans son propre récit de grandeur pour au final expier ses fautes, rattrapé par sa haine de soi. Et en un sens, Preminger le sait déjà, dans le film noir il n'est plus doux rêve que celui de retrouver l'être aimé ou bien de l'éliminer.

2000e post ! Je défaille !

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MessagePosté: 07 Jan 2025, 15:49 
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Damn, pas encore tout lu mais bravo! Moi je vais me contenter (pour l'instant?) de dire que c'est peut-être mon film noir préféré, étant entendu que ce n'est pas mon genre favori. Celui-là est court, puissant et épuré.


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MessagePosté: 07 Jan 2025, 16:05 
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That's how you do it.

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