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MessagePosté: 22 Nov 2014, 02:04 
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Anatomy of a Murder en VO.
Heeeey, encore un film de l'année magique.

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Depuis qu'il a quitté son poste d'avocat général, Paul Biegler occupe son temps à la pêche, daignant à l'occasion prendre une affaire sans grande importance pour maintenir à flot son cabinet. Son confrère et ami va le pousser à défendre Frederick Manion, lieutenant de l'armée et auteur d'un crime passionnel.


Un des ces fameux films lancés 10 fois ces dernières années, sans jamais réussir à dépasser deux minutes... Beaucoup de gros préjugés, sans doute, pour les tics immédiatement reconnaissables de la forme un peu plus soft, un peu moins incisive, du Hollywood sixties qu'on sent arriver en grande trombes avec son corolaire de prétentions (subversives, réalistes, psychologisantes) irritantes.

C'est faire un mauvais procès (gigalol) au film, qui n'a d'autre visées que la limpidité du processus judiciaire. La transparence de la mise en scène de Preminger est frappante, et j'avoue avoir surtout suivi cela comme une série TV, disons, les yeux sur le scénar, dans le plaisir simple et sans chichi de la joute oratoire brillante. Les 2h40 filent à la vitesse de l'éclair. D'ailleurs le film se résume au procès et à l'enquête préliminaires, il n'y a aucune volonté de sortir des clous - on ira jamais peindre la vie de ses personnages, par exemple, qui ne manifestent leur amitié et leur plaisir à être ensemble qu'à travers leur travail. A bien y regarder, chaque à-côté sert directement le travail d'enquête et de collecte d'indices.

Cette humilité et ce retrait face à l'intrigue judiciaire, cette absence assez bizarre de point de vue (de point de vue visible, en tout cas), donne des choses assez étranges, notamment vis à vis du procès qu'on mène non pas pour une cause (qui donnerait une résonance, un sens au combat mené aux tribunes), mais pour le simple jeu rhétorique. Car il est frappant de voir combien, au final,
la culpabilité lucide du mari manipulateur ne fait que peu de doute, ainsi que les tromperies de sa femme.
C'est un peu le paradoxe, pour un film aussi exhaustif et précis qui ne laissera pas le moindre indice de côté, de ne faire qu'entretenir le flou, de ne finalement pas être définitif du tout sur ce qui se trame là-dessous.

Cas curieux que Preminger donc, je sais pas s'il restera grand chose du film (effet max sur le moment, pas sûr pour la suite...), j'irais bien voir d'autres choses de lui pour voir comment ça se goupille.


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 13:09 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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Je n'ai pas vu des masses de Preminger, mais il y en a un que j'aime vraiment beaucoup, c'est Carmen Jones. J'avais été bien plus enchanté par cette adaptation batarde de Carmen que par Laura, par exemple.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 13:11 
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Laura, grosse déception, mais Angel Face est excellent dans ses films noirs


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 15:26 
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Ah moi l'an dernier Laura ça m'a mis une claque.


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MessagePosté: 22 Nov 2014, 15:39 
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Je n'aime pas trop Un Si Doux Visage (Angel Face) justement, je préfère Fallen Angel ou Where The Sidewalk ends (Mark Dixon, détective).
Comment ne pas aimer l'histoire d'un policier qui tombe amoureux d'un tableau représentant Gene Tierney...


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MessagePosté: 12 Mar 2024, 09:20 
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Au-delà de ma simple awareness de l’œuvre en étant cinéphile, Autopsie d'un meurtre revient souvent dans les listes des meilleurs films de procès. Je me devais donc de rattraper cette lacune. Avant même de découvrir que le film durait 2h40, je m'attendais à un drame sérieux et plein de gravitas, sans doute quelque chose de plus proche de To Kill a Mockingbird. Quelle ne fut pas ma surprise de constater, dès ce générique jazzy (Duke Ellington à la BO!), que l'entreprise serait finalement bien plus légère, comme l'incarne si bien ce James Stewart pas du tout sentencieux mais plutpot joueur (bon c'est pas de la screwball comedy non plus hein).

Le ton m'a donc vaguement désarçonné et l'approche générale ne m'est apparue clairement qu'à la fin lorsque l'absence totale de twist ou de quelque révélation achève de faire du récit un constat cynique au possible. Dès que l'on rencontre Laura, plus proche de la femme fatale que de la victime, ainsi que son mari, dont la virilité est éloquente (Young Ben Gazzara pue le sexe d'ailleurs), on se dit en spectateur condescendant d'aujourd'hui qu'on voit très bien quelle vérité éclatera au bout du compte...mais en réalité, sans jamais l'énoncer, l'avocat la voit très bien aussi et coache dès le départ son client vers un mensonge pour s'en sortir.

J'imagine bien comme un conte "amoral" comme celui-ci, à l'aube des '60s, où sont utilisés librement pour la première fois des mots comme "spermatogénèse" ou "orgasme", tranchait avec les exemples plus classiques du genre, et aujourd'hui encore, ce parfum d'insolence a quelque chose de séduisant, mais le déroulement du film m'a paru tout de même franchement longuet. J'étais tout d'abord étonné que les phases préliminaires soient si superficielles, l'avocat ne posant vraiment pas de questions très approfondies, et si cela s'explique par sa recherche non pas de la vérité mais d'un acquittement, il faut quand même se farcir une heure de surface avant que ne commence le procès. Et si ce dernier offre l'opportunité à Stewart et à George C. Scott d'étaler tout leur charisme, les interrogatoires demeurent relativement élémentaires, sans échanges particulièrement nerveux, de pièges jouissifs, de joutes verbales ou de plaidoiries enflammées (les réquisitoires sont même éludés).

Par conséquent, ça se suit sans déplaisir mais 2h40 pour un film aussi léger (dans l'approche, dans le fond), surtout qu'aujourd'hui le moindre épisode de New York Police Judiciaire condense tout ça en 45 minutes, faut aller se faire enculer.

Et si la mise en scène est tout à fait efficace et élégante par moments, elle n'a pas éveillé un quelconque intérêt chez moi pour le reste de la filmo de Preminger.

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MessagePosté: 12 Mar 2024, 09:46 
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Et pourtant tu vas rater des perles de moins d'une heure et demie comme Laura


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MessagePosté: 12 Mar 2024, 10:06 
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Ou "Un si doux visage"


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MessagePosté: 12 Mar 2024, 10:12 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Laura, quelle merveille (seul Preminger vu).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 12 Mar 2024, 10:18 
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Baptiste a écrit:
Et pourtant tu vas rater des perles de moins d'une heure et demie comme Laura

Oui la réputation et la durée m'encouragent. Mais ce sera pas une prio.

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MessagePosté: 12 Mar 2024, 10:39 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'avais trouvé Laura chiant comme 99% des films noirs que j'ai vu dans ma vie (aka un des genres que j'aime le moins au monde). Mais à revoir, j'étais peut-être trop jeune.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 17 Mar 2024, 23:14 
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Titilleur
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Messages: 97
Art Core a écrit:
J'avais trouvé Laura chiant comme 99% des films noirs que j'ai vu dans ma vie (aka un des genres que j'aime le moins au monde). Mais à revoir, j'étais peut-être trop jeune.


À ressayer : tous les personnages sont ambigus, c’est assez jouissif


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MessagePosté: 18 Mar 2024, 15:37 
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Messages: 5912
Anatomie d'un meurtre, pour réputé qu'il soit, est loin d'être le meilleur. Laura bien sûr, pour son pitch fascinant, un peu vertigesque, mais Mark Dixon détective pour un excellent police procedural, Advise & Consent pour le thriller politique pré-sorkinien, Fallen Angel pour la série b avec femme fatale et arrêt dans un diner américain par une nuit poisseuse me viennent d'abord à l'esprit pour découvrir ce réalisateur.


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