Forum de FilmDeCulte

aka Tempête à Washington



Le président des États-Unis vient de choisir son nouveau secrétaire d’État aux Affaires étrangères: Robert Leffingwell. Avant d'être entériné par le Sénat, ce choix doit être examiné en commission d'enquête. Les ennemis de Leffingwell en profitent pour le discréditer. Un témoin inconnu vient révéler que le futur secrétaire d’État a autrefois appartenu à une cellule communiste.

Aaah là on est davantage dans ma timonerie.

Un thriller politique exclusivement composé de gens du Capitole qui se blablatent dessus, dans les couloirs du sénat, dans le bureau ovale, dans des salles d'audience, du chantage au pied du Washington Monument, en privé ou en public, pour mieux débattre au premier abord de la meilleure stratégie à adopter face au communisme mais en réalité du droit de chacun à sa vie privée et notamment d'avoir un passé et d'avoir changé, tout en brassant les notions de manipulation et de corruption lors d'un simple vote. Et y a même un long passage qui s'apparente globalement à un film de procès donc j'étais aux anges.

C'est parfois un peu trop démonstratif (j'admire comme Preminger attaque "Les Grands Sujets" comme la drogue, le gouvernement...), comme peuvent l'être les films explorant les rouages de la démocratie à l'américaine, cette Constitution et ses règles dont ils sont si amoureux tout en montrant leur ambivalence face à un système qu'ils aimeraient idéaliser mais dont ils se doivent de reconnaître les lacunes et les limites, et c'est plutôt relativement nuancé pour un film où Charles Laughton se délecte de son texte dans un rôle de Méchant avec un grand M, évoquant comme chaque camp est capable de se compromettre même pour une cause qu'il pense juste.

C'est toujours en N&B mais tout est gris et personne n'est innocent dans cette histoire assez chorale une fois de plus (quel super cast, de Henry Fonda à Walter Pidgeon à Don Murray à Burger Meredith touchant dans un petit rôle) et à laquelle le 2.35 vient donner toute l'échelle nécessaire, filmant l'immensité des décors habités de tous ces gens - politiciens, journalistes, citoyens - comme autant d'arènes à l'importance non-feinte. J'ai pensé à The West Wing, forcément, j'ai pensé aussi à Lincoln, en moins réaliste, donc ça m'a pas mal parlé, même si là aussi, il y a tout un segment qui aurait pu être écourté (surtout sur 2h20). De tous les Preminger que j'ai vu, c'est celui que j'ai préféré. Je vais néanmoins m'arrêter là pour le moment et peut-être qu'un jour, je tenterai Mark Dixon ou Bunny Lake...

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Mark Dixon est un must du police procedural.
Bunny Lake du psycho thriller, qui fait la jonction entre l'âge classique du cinéma et quelque chose de plus moderne et arty (tout en restant du cinéma de divertissement). Perso, j'avais adoré Fallen Angel, qui est juste un film noir assez minimaliste - qui l'est juste un peu moins qu'un Ulmer.
C'est un peu le Spielberg de l'époque dans sa faculté de jongler entre les genres en fait.

Un si doux visage, ça tabasse aussi.

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