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Aka Power



Buckley et St John sont tous deux conseillers politiques mais aussi très amis. Si le premier choisi ses clients selon son éthique, le second s'adapte à tous les profils. Quand ils se retrouvent face à face dans une course au poste de sénateur brigué par chacun de leur poulain, l'amitié s'estompe et tous les coups sont permis.

Un résumé allociné un peu con qui ferait croire à une opposition Gere / Hackman, alors que ce dernier a un rôle bien plus mineur.

C'est encore un Lumet de derrière les fagots qui n'a pas passionné les foules et qui est tombé dans l'oubli, bien aidé par les éditeurs et diffuseurs. Contrairement au Lendemain du Crime, c'est plutôt une bonne chose avec ce film routinier, où le cinéaste ne gagne rien ici à être pleinement dans son univers.
Ce portrait des faiseurs de campagnes électorales médiatiques est sans doute l'une des premières du genre, mais elle se rattache ici au finish presque plus à des schémas à la Capra archi revus qu'au romantisme acerbe souvent emprunté par le réalisateur. La crise de conscience morale est un peu légère et le final certes ironique conserve tout de même sa dose de miel.
C'est le premier scénario de David Himmelstein, qui ne fera pas florès ensuite à part le remake du Village des Damnès, et il a eu de la chance que Lumet s'intérèsse à son script paresseux, dont la seule audace est de multiplier les campagnes électorales à suivre dans son intrigue : motif finalement assez fade et prétexte à scénettes puisqu'une seule d'entre elles concentre l'intérêt dramatique. Un peu déçu d'ailleurs que le film ne pousse pas plus loin le sous texte écolo et l'affrontement entre stratégies énergétiques, avec intérêts étrangers puissants, ce qui colle pas mal à l'actu plus récente pour le coup. Lulet traite ça comme une vulgaire banalité... A noter quand même le personnage de geek informatique bidouilleur qui est plus proche des années 2000 que de Wargames. La mise en scène de Lumet reste souvent dépendante de ses scripts, et ici tout est assez illustratif même si le réalisateur s'y connait mieux que personne pour filmer un tête à tête, ou un individu évoluant seul dans une pièce. Ce n'est pas complètement plat à défaut de passionner donc.
Richard Gere dans le creux de sa vague est toujours aussi mauvais et peine à faire s'intéresser à ce personnage de Golden Boy de la com naviguant de campagnes en campagnes en jet privé, entre quelques interludes jazzy ou douches avec son assistante. Le reste du casting est inégal, si ça fait plaisir de retrouver Julie Christie et un tout jeune Denzel Washington, Gene Hackman fait un peu pitié en vieux du métier désabusé et porté sur la bibine, tout prêt à enchainer sur Superman IV...

Pas du tout d'accord avec le collègue du dessus. Un Lumet très correct qui vaut vraiment le coup d'etre (re)découvert. Rien que pour le fait que le film est en avance sur son temps, voir visionnaire sur tout le coté marketing politique. D'ailleurs, si on pense à la dernière élection avec Trump, il y a de nombreux parallèles à tisser, sur la puissance de la communication au détriment du programme. Le film est meme furieusement d'actualité sur l'ingérence de puissances étrangères dans des élections nationales. Bref, le film a des cotés datés car il est ancré dans l'époque des années 80 mais anticipe en meme temps toute la dernière décennie d'élections. Sur ce plan, il est assez visionnaire.
Vraiment un Lumet sympa, bien rythmé et accrocheur. Pas dans son top, mais un film plus que recommandable.

Justement, je trouve que cette multiplication des campagnes permet de creuser le personnage de St John, faire un tour vaste de son métier et nous immerger dans le rythme frénétique de la période électorale. Meme si effectivement, une des campagnes prend le dessus sur toutes les autres.

Là on va pas etre d'accord. Gere est bon et le reste du casting également. Et sur Hackman, je l'aime bien dans ce film, mais c'est surtout que son role est bref et qu'il n'a pas grand chose à jouer.