Forum de FilmDeCulte

Un acteur récemment sevré tourne dans un film d'horreur. Il plonge de plus en plus dans une psychose. Sa fille se demande s’il est retombé dans ses addictions passées ou si son père est possédé...

Ce film était doublement sur mon radar depuis son annonce, non seulement pour la présence de Crowe et ce pitch, mais parce qu'il s'agissait du nouveau film co-écrit par Joshua John Miller & M.A. Fortin, scénariste du sympathique et touchant The Final Girls, dans lequel une jeune femme dont la mère actrice vient de mourir se retrouve projeté dans son film d'horreur le plus célèbre et doit l'aider à s'en sortir.

Tourné à la fin de l'année 2019, le film s'intitulaitThe Georgetown Project ce qui m'a toujours intrigué. S'agissait-il d'un titre de travail? Ce n'est qu'au cours de cette année, alors qu'il languissait encore dans un placard, que j'ai cru déceler un indice en revoyant L'Exorciste...qui se déroule précisément à Georgetown. Soudain, le pitch prit une autre dimension. S'agissait-il d'une fiction autour du tournage du film de Friedkin? Et quand j'appris que Miller, qui réalise carrément le film cette fois, n'était autre que le fils de Jason Miller, interprète du Père Karras dans le film de 1973, mon esprit fut explosé.

On nage dans la métatextualité la plus totale et même la plus impudique car il est à nouveau question d'une relation entre un enfant et un parent acteur et cette fois, Miller pousse l'analogie en choisissant de faire du film dans le film un remake de L'Exorciste qui ne dit pas son nom et du personnage un alcoolique comme l'était son propre père.
Mais même sans ce niveau de lecture thérapeutique (c'est clairement Miller qui imagine une raison au comportement de son père), le concept d'un film dans les coulisses d'un tournage où la fille/assistante de prod n'arrive pas à savoir si son père/acteur est en proie à ses propres démons ou à un vrai démon est plutôt prometteur. Quand tu vois la première scène, avec ce décor génial, tu te dis que ça peut être mortel, surtout que The Final Girls exploitait bien sa dimension méta.



Malheureusement, le traitement manque cruellement d'inventivité et se résout à enquiller les clichés du film de possession, passant à côté de son potentiel dramaturgique et cathartique (et Crowe se donne pourtant, assez touchant en acteur paumé).
En somme, Miller se contente de...remaker L'Exorciste (en pas bien évidemment).

On pouvait s'en douter mais on comprend mieux pourquoi le film est resté inexploité jusqu'au succès soudain de L'Exorciste du Vatican avec le même Crowe, poussant un distributeur à acquérir les droits, renommer le film et lui donner une affiche virtuellement identique à celle du film susmentionné.

Ça n'aura pas trompé grand monde et c'est le Crowe le plus (injustement quand même) mal noté sur Letterboxd (pire que La Momie, Poker Face et Winter's Tale, c'est dire).

Et cette rétro touche à sa fin, à temps pour découvrir Kraven le Chasseur en décembre, dans lequel Crowe joue évidemment 1. le second rôle 2. du père du héros 3. méchant 4. avec un accent (russe ce coup-ci), aka un grand chelem des registres auxquels il est désormais relégué.

Je ne désespère pas qu'un grand réalisateur, peut-être l'un de ceux avec qui il a déjà tourné, se décide à lui redonner une chance. #Crowenaissance

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Ca donne envie de revoir "Beau is afraid".

C'est toi qu'il faut exorciser là.

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Ce n'est pas un film sous influence Ari Aster? L'image du décor génial me rappelle aussi "Hérédité" - en plus des thèmes que tu évoques.

Ah non non pas du tout. On est plus dans du film d'horreur bien série B bien Blumhouse que dans un truc arty A24-like.


Oui je vois.

Malheureusement, non.

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