Forum de FilmDeCulte

Florence veut présenter David, l'homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Cependant, David n'est pas attiré par Florence et souhaite s'en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Bon le pitch allocine est nul. C'est pas vous spoiler qu'au bout de 10 minutes du film, le quatrième mur est brisé et qu'on se retrouve dans une comédie où les acteurs jouent dans une daube entièrement écrite et réalisé par une IA. On navigue entre tournage de la fiction et scènes de discussion entre les acteurs, et les deux se mélangeant allègrement. C'est d'ailleurs quand ça se mélange que ça devient le plus drole, comme la remarque de Quenard sur la coke qui tombe comme un cheveu sur la soupe. D'ailleurs, j'ai trouvé Quenard plus drole que dans Yannick. Il a quelques moments impro où il nous sort quelques répliques franchement hilarantes. L'acteur est ici à son meilleur comme dans la scène avec Lindon, ringard dans son manteau rouge has been.

Et ces moments de mélange entre fiction et vie réelle des acteurs offre aussi de l'émotion avec le passage du figurant qui a le trac. Passage qui se clot de manière assez maligne et émouvante. Le moment où le réel reprend le pas sur la fiction. Ce deuxième acte qui a fait l'ouverture du dernier Cannes est un hommage tendre et vachard de Dupieux au cinéma et surtout et est un de ses films les plus droles. Et si il est drole, c'est que sur des thématiques rebattues, Dupieux les met au gout du jour. Outre Metoo et l'IA, j'ai surtout aimé le trip bien débile sur Paul Thomas Anderson.

Comme d'habitude c'est court, mais la durée de 1H20 convient parfaitement au sujet du film qui s'étend sur une journée de tournage. Pas de gras et on est plutot dans la fourchette haute de Dupieux coté mise en scène. Les deux plans-séquences qui ouvrent le film sont remarquables ainsi que l'utilisation du décor du restaurant Le second acte, lieu quasiment unique du film. Bref, c'est un bon Dupieux et un de ses plus homogènes. Et surtout un de ses plus ludiques.

Bien aimé aussi mais j'avais trouvé le dernier plan long et lourd.

Sinon 500 000 entrées en salles, c'est le Dupieux qui a le mieux fonctionné. Depuis 3 films, chacun fait mieux que le précédent.

On peut aussi dire qu'il n'en fait rigoureusement rien, sinon en ricaner dans son coin (de façon assez cynique parce que franchement le coup du scénario généré par IA ça lui irait au fond assez bien, non ?).

Il en rigole. Si tu cherches une réflexion profonde sur le sujet, c'est clairement pas dans ce film que tu vas la trouver. Tu pourras trouver les ambitions du film limitées, je ne te donne pas tort, mais je trouve le contrat comique du film rempli. Après sur le cynisme, tu as le passage sur l'IA car la situation l'impose, mais Dupieux aime ses comédiens et il y a une vraie tendresse portée sur eux. Meme si à un moment il y a des coups de putes entre eux. Donc oui pour l'ambition limitée - on n'a par exemple pas la profondeur (toutes proportions gardées dans le référentiel Dupieux) d'un Incroyable mais vrai[/iI] ou d'un [i]Yannick - mais pour moi c'est un de ses films où la mécanique comique est la mieux huilée.

Oui il en rigole façon anguille, cad tout en se couvrant avec des personnages tous plus crétins les uns que les autres et une construction méta, pour être bien sûr non que ça dynamite la polarisation mais plutôt que ça passe crème d'un côté comme de l'autre. Tout l'aspect franchement consensuel, faussement subversif (et à vrai dire gentiment nul) de Dupieux est là.

Sur le coté "crétin", on va etre en total désaccord. Alors oui, les personnages de Dupieux ont leur travers, comme le moment où Garrel essaie de s'incruster dans le film de PTA. Mais dans ce film, le cinéaste a un regard plein de tendresse sur ces acteurs. Meme le moment où Lindon s'habille de manière un peu ringarde devant la glace, c'est pas croqué de manière méchante et c'est suivi d'une jolie scène de marche avec Quenard. Jamais, il n'est méchant avec eux et son regard est tout sauf cynique. Et je ne pense pas qu'il y a un coté "faussement subversif". Dupieux sait qu'il ne réinvente pas l'eau chaude, le thème de cette pseudo "nuit américaine" c'est franchement pas nouveau. Mais il le fait en s'amusant. Il n'y a pas de prétention derrière quoi.

Effectivement nous sommes en désaccord. Le personnage de Seydoux passe son temps à humilier les autres avant d'être humilié à son tour (par sa fille, puis par sa mère), je ne vois nulle sympathie dans l'écriture du personnage. Quant à Lindon, je ne pensais pas du tout à la scène que tu cites mais, au hasard, à l'une des dernières scènes où avec son collègue, "redevenu dans la réalité", il n'est (encore et toujours) autre qu'un gros connard qui se fout ouvertement de la gueule du figurant qui lui demande son numéro de tél...

Moi qui suis plutôt un "vendu" à Dupieux, j'ai trouvé celui-là sans intérêt et totalement artificiel.

Il se fout pas vraiment de sa gueule, mais c'est vrai qu'il donne une raison bidon pour le congédier, vu que la demande est un peu genante et. qu'ils le connaissent à peine. Après oui Lindon n'est pas le gars le plus sympa du monde dans cette scène, mais pas non plus un gros connard. D'ailleurs, c'est un peu le cas de tous les personnages? Dupieux ne veut pas les embellir mais ils ne sont pas non plus antipathiques.

Meme pas kiffé les moments de Quenard?

Bof, il fait du Quenard

J'ai bien aimé également, mais comme Daaaali ! ça m'a pas laissé un souvenir impérissable (je me souvenais même plus de )

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Ben si tu kiffes pas je comprends. Moi je suis assez client et les moments style

Je préfère Daaaali! car je trouve plus périlleux la manière dont il essaie de retranscrire l'absurde de Salvator. C'est beaucoup plus ambitieux.

On peut aussi trouver que c'est en fait tout le contraire, que c'est la manière la plus consensuelle possible : aborder Dali par le style Dali. Ce n'est pas parce que le style de Dali était surréaliste que l'approche choisie par Dupieux est moins convenue... voire sans intérêt dans la mesure où Dali lui-même s'est qd mm pas mal frotté au cinéma (et à la TV avec Averty !).