Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 26 Nov 2024, 05:58

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 31 Déc 2023, 17:14 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
Messages: 1949
Image

Synopsis : un incident d'école primaire et ses conséquences présentés de trois points de vue différents. Celui de la mère d'un des élèves en cause qui pense que le professeur l'a maltraité. Celui du professeur en question. Et enfin, celui du gamin.

Je n'ai vu aucun autre film du réalisateur donc je vais faire concis, j'ai beaucoup aimé celui-ci, alors que je ne raffole habituellement pas du principe à la Rashōmon toujours décevant quand on arrive au dernier point de vue censé révéler la vérité.

Là, c'est le cas quand le pot-aux-roses est dévoilé (
une homosexualité pas assumée à cause du poids des conventions, représentée notamment par un père au-delà de la caricature
).
Mais je trouve que le film se rattrape ensuite aux branches en opposant le temps des séquences avec les adultes dur les deux premiers tiers - courtes et qui s'enchaînent rapidement - par rapport aux passages plus languissants et traînants quand on colle aux basques des deux enfants et de leur manière d'appréhender le réel et les événements (et qui mélange la science et le sacré, le Big Crunch et la réincarnation dans un gloubiboulga dont seules les gosses sont capables, c'est assez bien vu).
On joue forcément avec les lieux et les incidents qui se répètent : pour la mère, l'école est présentée comme des strates empilées protégées par des barreaux qui renforce l'idée du secret de ce qui se passe entre les murs et de l'ascension sociale qu'elle espère pour le gamin, tandis que pour le prof, c'est une allée ample avec des pétales... La mère est coincée dans un thriller où le personnel de l'école semblent remplacés par des Body Snatchers et où elle doit se muer en une sorte de détective privée (lorsqu'elle rencontre chez lui le camarade de classe de son fils, elle se livre à une sorte de pêche aux infos autour d'un bureau comme dans une scène classique d'un Raymond Chandler) ; le prof est piégé dans un drame de l'individu face à l'administration un peu à la Lumet ; et les gosses dans une chronique où ce qui leur paraît énorme est minime pour les adultes et inversement.

Le personnage de la directrice
dont on apprend qu'elle a causé la mort de sa petite-fille
, fait le lien et offre trois visages différents : paumée dans le premier segment, manipulatrice dans le deuxième et empathique dans le troisième (la seule a communiqué avec le malheur du gamin).


Et tout le film complexifie petit à petit le propos : le père d'un des gamins est un sale type mais c'est aussi le seul à avoir vraiment pigé la situation là où la mère et le prof s'imaginent des harcèlements divers. Ce qui renvoie aussi à la manière d'appréhender un spectacle : la mère dézingue la télé-réalité mais reste scotchée devant l'incendie de départ, le prof repère toutes les erreurs dans les journaux avant d'en être une vedette malgré lui... Et le tout est coincé entre deux parenthèses catastrophiques : un incendie et un typhon.

C'est fatalement très manipulateur, je ne sais pas du tout comment ça se situe dans la filmographie du réal ou si il radote, mais en l'état, j'ai trouvé ça très plaisant de me faire balader autour de ce quartier et de cette école.

_________________
Image


Dernière édition par JulienLepers le 01 Jan 2024, 19:06, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 17:44 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8298
JulienLepers a écrit:
je ne sais pas du tout comment ça se situe dans la filmographie du réal ou si il radote.

On lui a connu la main plus légère...


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 18:12 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23992
C'est marrant car je trouve justement sa main très légère par rapport à l'un des modèles revendiqués, Ken Loach. Après c'est un homme en colère contre le système social et politique de son pays.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 19:00 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8298
Karloff a écrit:
C'est marrant car je trouve justement sa main très légère par rapport à l'un des modèles revendiqués, Ken Loach. Après c'est un homme en colère contre le système social et politique de son pays.

Même par rapport à Loach c’est extrêmement lourd ici. Trop mièvre dans sa 3ème partie, très très lourdement appuyé dans les 2 premières… qui hormis à complexifier inutilement une intrigue au fond extrêmement simple, ne servent absolument à rien. Franchement j’ai souffert comme rarement avec lui.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 19:29 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23992
Franchement je souffre en te lisant comme rarement avec toi.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 19:32 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8298
Je le prends comme un compliment!


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 19:33 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23992
C'est tout le paradoxe (et l'intérêt du forum), je suis rarement d'accord avec toi, mais j'ai de l'intérêt pour tes goûts.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Déc 2023, 19:37 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8298
On en reparle quand tu auras vu Les Travaux et les jours (que tu vas adorer).


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Jan 2024, 17:02 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2021, 16:55
Messages: 671
Comme toujours avec Kore-Eda, la construction du récit frôle la manipulation tellement tout ça est travaillé et codifié. Mais au final, le plaisir est au rendez-vous grâce à l’interprétation et à la précision de la mise en scène (sans compter l’intérêt de découvrir une société japonaise tellement éloignée de la nôtre).


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 23 Juil 2024, 22:12 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Mar 2012, 13:20
Messages: 11247
Vous interprétez comment la fin ?
( les gamins sont ils morts ou non. La barrière de fin de chemin de fer a disparu. Est ce une métaphore de la barrière qui tombe et la vie sera plus belle ou est ce une métaphore de la mort ? La mère le cherche sous une pluie battante et eux ils sortent sans voir personne sous un soleil radieux )


Sinon comme d'hab avec Kore Eda: beaucoup aimé. Simple en apparence mais plein de strates de lecture. Et visuellement c'est splendide


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 23 Juil 2024, 22:19 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14470
Mr Degryse a écrit:
Vous interprétez comment la fin ?
( les gamins sont ils morts ou non. La barrière de fin de chemin de fer a disparu. Est ce une métaphore de la barrière qui tombe et la vie sera plus belle ou est ce une métaphore de la mort ? La mère le cherche sous une pluie battante et eux ils sortent sans voir personne sous un soleil radieux )
Pas morts


Vu hier. Ce n'est pas que c'est la structure en Rashomon qui ne fonctionne pas. Au contraire. Mais le fait d'arriver au coeur du film, qui est très beau par ailleurs, à 30 minutes de la fin. Mouais. J'aurais préféré que les enjeux soient posés plus tot et plus développés. Là, je trouve que Kore-Eda sous-exploite le potentiel du film.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Nov 2024, 11:10 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28420
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je n'ai pas du tout compris l'intérêt de cette structure scénaristique gadget qui déplace totalement le sujet (et encore un prix du scénario cannois bien artificiel). S'il y a bien un aspect ludique à découvrir la vérité au fil des différents points de vue, je n'ai pas l'impression que ça raconte grand-chose de son sujet profond (le mal être de deux préado amoureux). On développe des personnages (le professeur, la directrice) pour ne rien en faire et les laisser en plan. Impression d'un film qui s'égare beaucoup, qui digresse inutilement là où un Nobody Knows faisait absolument l'inverse et restait collé à ses personnages. Kore-Eda me semble depuis plusieurs films sur une pente glissante vers le drame un peu académique et caricatural (ce personnage de père violent...). Reste la superbe BO de Ryuichi Sakamoto (sa dernière je pense, le film lui est dédié).

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Nov 2024, 00:35 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23992
C'est sa dernière effectivement. Sinon je trouve que c'est l'un de ses plus beaux films hahaha.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Nobody Knows (Hirokazu Kore-Eda, 2004)

Arnotte

2

1415

26 Mai 2010, 05:33

Mufti Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. I wish (Hirokazu Kore-Eda - 2011)

DPSR

8

2083

17 Déc 2012, 16:32

Arnotte Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Still Walking (Hirokazu Kore-Eda - 2009)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Blissfully

38

3786

08 Juin 2009, 15:34

Zad Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Air Doll (Hirokazu Kore-Eda - 2009)

Karloff

9

2052

26 Juin 2010, 08:20

Mr Chow Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hana (Hirokazu Kore-Eda - 2006)

Blissfully

5

1284

12 Juin 2009, 13:11

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Maborosi (Hirokazu Kore-Eda - 1995)

Castorp

0

1081

23 Mai 2020, 22:44

Castorp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 5, 6, 7 ]

Karloff

102

8670

19 Avr 2022, 22:24

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Après la tempête (Hirokazu Kore-Eda - 2016)

DPSR

10

1609

30 Avr 2017, 12:06

Jerónimo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda - 2018)

Qui-Gon Jinn

14

1694

24 Mai 2024, 21:18

Bub Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Notre petite soeur (Hirokazu Kore-Eda, 2015)

Art Core

3

1404

02 Nov 2015, 20:49

Karloff Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 3 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web