Forum de FilmDeCulte

Le programme est annoncé d’entrée mais semble sciemment ignoré par critiques et spectateurs : nous avons affaire à une sorte de mockumentaire.
Il y a une semaine j’avais vu au Grand Action Kamikaze Heart qui en retraçant la relation autodestructrice de deux actrices pornos jouait de manière similaire sur la confusion entre réalité et fiction. Le titre devait d’ailleurs être Facts and Fictions.
Ce dispositif de mise en abyme nécessite de la part du spectateur une suspension d’incrédulité qu’embrasse Armel Hostiou avec une naïveté très légèrement goguenarde bien commode, montrant qu’on peut faire un film à partir de rien et qu’il faut se départir d’un cartésianisme facile pour se saisir d’une situation juste comme un prétexte.
Comme dans un film amateur (ou un film de Rivette), avec des acteurs idoines, on assiste pour commencer à une série de scènes comme forcées, surjouées, un peu conspiratoriales, c’est paresseux, mais on est content de découvrir cet environnement, c’est vaguement ludique. Avant de découvrir l’"escroc" en question, un jeune homme charismatique, doué pour le rap, connecté avec ses racines ancestrales dont on ne sait pas finalement s’il joue un rôle ou pas. Tout paraît faux et mise en scène dès son apparition mais l'acteur possède une vraie personnalité. On se pose néanmoins la question de la pertinence de la confusion entre réalité et fiction;
Le film trouve en tout cas son sujet et lui passe le relais lors de dernières images commentées par ses soins avec une voix off poétique rejouant cette dialectique du vrai et du faux, avec un discours sur la terre ancestrale qu’il convient de préserver contre le capitalisme sauvage et les pantins mis au pouvoir par l’occident. Comme tout le film, ce discours qui veut ouvrir le sujet est abordé finalement paresseusement.
Le film s’est trouvé un histrion talentueux mais ne veut pas sonder l’exploitation (des rêves) des femmes qu’il évoque en passant ni autre chose, probablement car son sujet est monté de toute pièces.
Dans la résidence d’artiste on croise deux chiens respectivement nommés Macron et Trump (au pelage orangé et à qui on dit de partir). Tout devient jeu, la conflictualité est mise sous le tapis non sans désinvolture. On a le protagoniste principal qui dit que le type qui a giflé Macron devrait être traité en héros, comme s’il avait giflé tous les grands de ce monde, le premier commentaire profond que j’ai entendu sur cet épisode hanounesque. Et de manière curieuse le réalisateur présente une ressemblance physique avec Macron. Au générique on retrouve le réal de Disco Boy sauf erreur de ma part (et un membre de sa fqmille). Ça donne envie d’aller en vacances à Kinshasa ou en résidence comme un épisode lo-fi de Rendez-Vous en Terre Inconnu. Nos experts es Afrique du forum trouveraient moyen de dégoiser sur leur expérience terrain.
Le faux profil d’Armel Hestiou, inactif depuis 2013, avec 14 amis est toujours en ligne.