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"Gray Man" est le nom de code de l’agent Court Gentry, alias Sierra Six. Recruté dans une prison fédérale pour devenir un redoutable tueur à gages à la solde de la CIA, il est désormais la cible d'un comparse, totalement déterminé à le traquer à travers le monde pour l’éliminer.

Film d'action d'espionnage réalisé par les frères Russo. Franchement je sais pas quoi dire... Ils ont mis le paquet niveau visuel, le film est généreux et cherche sans cesse à créer son "moment Skyfall": explosions de couleurs, ombres, lumières marquées... Ça donne quelques choix de décor sympa, comme une baston au milieu d'une rampe de feux d'artifice en action.

Le film globetrotte un peu trop facilement (Prague, Croatie, Bangkok, Washington, Turquie...), et pour cause: tout est sur fond vert. Le moindre décor est entaché par un ou plusieurs plans totalement foireux où on sent les incrusts. C'est con car il y a sur le papier quelques set pieces qui auraient pu être cool: un classique affrontement dans un avion dépressurisé, une poursuite autour d'un tram...

Mais tout est gâché par soit les monstruosités numériques, soit l'absence totale de rythme. On est face au syndrome SIX UNDERGROUND mais puissance un million: tout est ultra-speedé, il n'y a jamais de buildup donc jamais de satisfaction. Ce film a un nombre de séquences hallucinants qui auraient pu être le climax de tout autre film, mais les Russo speedent tout à la vitesse de l'éclair donc ça nous assomme et on ne profite de rien. Ils surfent même sur la mode du plan drone en intérieur, mais là où dans AMBULANCE il y avait une vague notion de géographie qui en ressortait, là ça ressemble juste à des bullet time onduleux qui semblent paradoxalement fake.

Concernant l'intrigue, c'est du basiquissime, de l'espionnage à la Bourne/Mission: Impossible avec zéro originalité ou valeur ajoutée, avec un Ryan Gosling sans saveur, un Chris Evans auto-culte, et des méchants/gentils presque totalement dénués de surprise.

Mais heureusement le calvaire est moins long que prévu car le générique de fin dure... un quart d'heure.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je me suis évidemment rué dessus, et j'ai arrêté au bout de 30 minutes tellement je trouve ça insupportable. Je vais essayer d'aller au bout pour la science mais c'est pas gagné.

Et faut sûrement s'attendre à une suite .

Pas grand chose à en dire, c'est ultra balisé, ça bourrine gentiment, les persos sont des vignettes (Le Tamoul c'est pas possible). Je sauve la scène à Prague (enfin je suis pas sûr, on change de localisation toutes les 5 minutes) qui prend un peu son temps.
Ce sera vite oublié.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Pléonasme

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Netflix les gars, Netflix.

Plus je pense au film plus je me désole. Le perso de Gosling est d'une pauvreté... Le gars a beau être ancien taulard, c'est vraiment l'agent le plus lambda de la terre, sans aucune caractéristique. A côté Ethan Hunt c'est un perso de Tchekhov.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Netflix les gars.

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Netflix les gars, Netflix.

Ah donc après James Bond, Ana de Armas se tape aussi ce machin?

Pas grand chose d'autre à dire. Il y a quand même beaucoup de savoir-faire derrière la caméra avec force couleurs, couches et sur-couches pour donner de la densité à l'image, comme le début à Bangkok ou le final dans le château, mais putain quel electro-encéphalogramme plat tout du long... Malgré la débauche de moyens, pas de réel morceau de bravoure, de cascade de dingue ou de money shot abusé, juste une multiplication des coups de feu et d'explosion sans aucune tentative de crédibilité. Une scène de guerre en plein Prague ou ça tire à vue sur les flics chapeautée par un mercenaire et la meuf de la CIA qui tape du pied "Han, mais c'est pas bien!".
Ils nous ont même pas gratifié de l'obligatoire gunfight en plan séquence. Allez, je sauve la scène de l'avion et Chris Evans qui s'amuse bien.

Après, il faut bien m'avouer que tout ça me fait plus grand chose et que même si le film était réussi, je me serais ennuyé tout pareil.

Comme un vieux con, je me suis retrouvé à regretter mon vieux Besson de Nikita ou Leon, qui amenait une tension hallucinante avec cent fois moins de moyens dans des scènes semblables.

Hein ?


Non mais comme ça a été dit, faut voir la gueule du film à 200 millions comparée à celle d'Ambulance qui en a coûté 40.

C'est plutôt beau à regarder, que ce soit la lumière, les décors et même les cgi que je trouve pas dégueulasses (bien que je déteste) pour une image chatoyante. C'est juste que ça balance un maximum d'effets au détriment de tout le reste.

C’était à prévoir : suite et spin-off annoncés en préparation, sachant que les Russo sont déjà sur la franchise Extraction avec Chris Hemsworth pour Netflix.

"Ryan has told me his mother said it’s her favorite movie he’s ever made." Joe Russo

Je m'attendais tellement à une merde que j'ai été "agréablement" surpris. En tout point d'accord avec QGJ sur la fadeur incroyable de l'ensemble bien incarné par le personnage de Ryan Gosling, plus transparent tu meurs. Assez curieux d'ailleurs qu'un acteur de cette trempe n'ait pas cherché à étoffer un peu le perso, à lui donner un surplus de personnalité (ah si il mâche du chewing-gum), un truc visuel ou que sais-je. Là c'est insipide au possible. Le scénario (pourtant adapté d'un roman!) est d'un basique aussi sérieux... La première scène dans la prison c'est presque risible tellement c'est littéral ("on t'engage car tu as tué un méchant").

Mais le film est généreux dans l'action, je ne me suis étonnement pas emmerdé, les set pieces sont mal foutus, blindés de CGI dégueu mais suffisamment spectaculaires pour que ça fasse le taf que ce soit l'avion ou le tramway. Après c'est dommage d'avoir autant de moyens et de torcher les scènes comme ça, la chute libre après l'explosion de l'avion c'est totalement illisible, il n'y a même pas l'atterrissage, tout va trop vite, comme dit QGJ tu as pas le temps de profiter du truc tellement le film a peur d'être chiant. J'aime assez l'assaut final, c'est brutal, le combat à coups de schlass rappelle (un peu trop) le climax de The Last of Us 2 (en moins bien évidemment).

Bref c'est un film/produit assez fascinant dans ce qu'il représente de l'état du ciné US aujourd'hui. Un mix ultra basique MI/Bourne/Bond/Wick avec des stars. Un film qui aurait dû être une série B quelconque à 25M$ mais qui, par la magie de Netflix, se retrouve un méga blockbuster improbable. Vraiment un pur côté consommable et il faut le dire algorithmique qui, sans être honteux, représente quand même bien une certaine paupérisation culturelle du ciné populaire US.

2/6

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CroqAnimement votre

Tout est dit : de l'action efficace (et parfois jolie), mais pas de personnages ni d'intrigue. Et le film n'essaie même pas : c'est pas comme certains récents James Bond (ou à peu près tous les Bourne : je sais que cette série est estimée, mais enfin, ça ne vole pas beaucoup plus haut en terme d'intrigue et Damon n'est guère moins apathique que Gosling) où les scénaristes tentent mais échouent. Là ils s'en battent les reins avec le potar à 11. On sent les gars qui, ados, sautaient les scènes de dialogue dans les pornos, et qui construisent maintenant leurs films de la même manière.

Zarma tu regardais les dialogues dans les pornos.

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Je sais pas ce qui s'est passé pour que les Russo délaissent l'action ligne claire de The Winter Soldier pour du sous-John Wick (stop les néons)/Jason Bourne (stop la shaky cam) dans des combats surdécoupés et des gunfights spatialement abscons. Y a quelques idées de ci de là (principalement dans l'intro, qui joue de manière élégante avec la photo et surtout le son) et c'est généreux mais souvent moche (cf. le gâchis de la scène au milieu des feux d'artifice).

Les plans au drone sont embarrassants de ouf. On dirait ils ont repris ceux d'Ambulance mais qu'ils ont pas rechargé les batteries. Et c'est mon grand-père qui pilote. J'ai pensé au Bay aussi devant ces carambolages et explosions en CGI dégueulasses lors de la course-poursuite en plein jour (très GI. Joe du pauvre également) et j'ai beaucoup pensé à Six Underground également, film du même genre, même budget, même plateforme, même non-script, mais avec autrement plus de gueule. Et de fond.

Parce que c'est quand même incroyablement VIDE. Les non-persos que sont Gosling et Evans, c'est hallucinant. Y a une simili-tentative de Man On Fire au milieu, mais oulala le SMIC scénaristique. La pauvre Jessica Henwick n'a rien à jouer. Heureusement ses épaulettes et sa coupe font des choses au '90s bitch que je suis.

Déjà une suite et un spin-off de prévus tandis que Six Underground est resté orphelin.

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Ah pour moi ce film médiocre est largement au dessus de Six Underground (pour le fond, lol, The Gray Man est en effet moins raciste).

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CroqAnimement votre