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MessagePosté: 22 Déc 2021, 17:54 
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Robot in Disguise
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Après ses excursions françaises et espagnoles, ça fait du bien de voir Farhadi revenir sur sa terre natale pour un nouveau polar social des plus tenus. Le gars n'a rien perdu de sa mécanique narrative mais elle paraît plus naturelle, moins plaquée, que sur ses films européens.

J'ai plusieurs fois pensé à LA LOI DE TEHERAN, autre film qui saisit le duel bureaucratie/ordre/idéalisme, et montre que changer les choses, être un "héros", c'est aussi être le grain de sable qui va dérégler la machine, surtout dans une société aussi codifiée. Et puis comme d'hab c'est super bien joué, toujours incarné.

Après on est loin d'atteindre les sommets de UNE SEPARATION, mais ça reste du solide.

Je précise que je n'ai pas vu le film, c'était juste pour aider Film Freak.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 22 Déc 2021, 17:58 
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Antichrist
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lol.... c'est crédible en plus.


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MessagePosté: 22 Déc 2021, 19:39 
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Qui-Gon a tout dit.

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MessagePosté: 23 Déc 2021, 11:56 
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LOLZ


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MessagePosté: 23 Déc 2021, 17:42 
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Robot in Disguise
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Enfin vu. J'étais content de voir en effet Farhadi revenir à une histoire iranienne toute simple, une fois de plus basée autour d'un malentendu qui vire à l'engrenage. Le scénario m'a d'ailleurs un peu fait penser à du Woody Allen mordant.

C'est du bon, c'est à la fois carré et fin, cependant il manque le petit quelque chose qui fait que c'est pas non plus du Kiarostami: un microscopique chouïa démonstratif dans le jeu, un petit côté un peu trop "lisible". Mais je vais pas faire la fine bouche non plus.

Sinon quand tu vois tout ce cinéma iranien, cette langue chantante, ces meufs super belle avec leurs yeux shootés, tu te dis vraiment mais quel pays génial ça pourrait être s'ils avaient pas depuis 40 ans ce régime à la con.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 23 Déc 2021, 18:13 
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Antichrist
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Les femmes iraniennes sont tellement belles. Je craque totalement.


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MessagePosté: 23 Déc 2021, 18:17 
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Masculinité toxique


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MessagePosté: 23 Déc 2021, 19:20 
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Il faut aimer les poils


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MessagePosté: 23 Déc 2021, 19:33 
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Un de mes reproches n⁰1 à mes parents était de ne pas m'avoir appris le persan que je trouve aussi être une superbe langue.

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MessagePosté: 23 Déc 2021, 19:57 
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Ah non pas le coup de Robert Menard et des beurettes, please. Soit dit en passant je crois que le système éducatif en Iran est très bon, pour les filles comme pour les garçons mais à vérifier.
Rien à voir, mais je lis à l'instant que la seule médaille fields femme est une iranienne morte à 40 ans d'un cancer du sein (en 2017).


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MessagePosté: 30 Déc 2021, 18:14 
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Lohmann a écrit:
Arnotte a écrit:
Abyssin a écrit:
Ce soir, on devait aller voir Un héros de Asghar Farhadi, j'ai convaincu ma femme d'opter pour ce Bad luck. Je sens qu'elle va me détester :mrgreen:

Entre l’un des plus grands films de l’année et l’un des plus nases, je vois que tu as fait le bon choix. Pour ta pomme tu fais ce que tu veux, mais sérieux, c’est pas sympa pour ta femme de lui infliger ça.

Tu dois être l’un des rares à penser que le Farhadi est l’un des grands films de l’année. Son cinéma se fait de plus en plus manipulateur, qui ne tient que par un scénario ultra programmatique et trop lourdement chargé avec son avalanche de retournement, il faudrait en couper la moitié pour que ça soit supportable. Beurk!

Du côté de Lohmann sauf que je n'utiliserais pas le terme de manipulateur. C'est quand-même emmerdant qu'un film tiré d'une histoire vraie enchaine les invraisemblances à l'écran avec en point d'orgue deux scènes particulièrement catastrophiques
La scène où ils vont voir le commissaire des moeurs en faisant passer la petite amie comme la femme à qui il a donné les pièces d'or et la scène où le héros pète les plombs en agressant son créancier
Bref scénario faiblard et une mise en scène moins inspirée que d'habitude avec une finesse aux abonnés absents. J'avais adoré Une séparation et Le passé, un peu moins Everybody knows mais là c'est totalement foireux.

2/6


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MessagePosté: 30 Déc 2021, 20:39 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Abyssin a écrit:
scénario faiblard

Je crois que je préférerais être aveugle plutôt que de lire ce genre de conneries.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 30 Déc 2021, 20:46 
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Je suis sévère mais il y a des coquilles qui m’ont dérangé. Et tu concéderas que sur ce point les avis sont assez divergents. Ce qui m’étonne d’ailleurs, des journalistes louent la mécanique du script, d’autres comme les cahiers entre autres partagent mon avis. Je trouve ici la mécanique enrayée. Et je suis admiratif des scénarios de Une séparation et de Le passé mais là ça passe pas pour moi. Les deux scènes que je cite m’ont particulièrement embarrassé par leur non-crédibilité.


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MessagePosté: 30 Déc 2021, 20:51 
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Moi j'ai trouvé ce nouveau Farhadi toujours aussi efficace (enfin, quand il tourne chez lui) dans sa mécanique implacable de thriller du quidam avec sa spirale infernale découlant des mensonges ou non-dits dû à une société à la rigidité assassine. Mais on évite pas un sentiment de redite et, effectivement, une peut-être trop grande avalanche de galères.
Mais il y a de belles choses inattendues, comme cette caractérisation nuancée (voire même positive) du créancier, lui-même dans la sauce et pas un pourri. Son point de vue est totalement justifié.

Après, oui, je trouve Le Client un peu mieux et Une séparation largement au-dessus. Mais c'est meilleurs que ses conneries avec des stars.

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MessagePosté: 30 Déc 2021, 23:49 
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La maîtresse d'un homme, petit entrepreneur (affichiste et peintre publicitaire) condamné à une longue peine pour une faillite frauduleuse, trouve un sac à main avec des pièces d'or qui pourraient racheter une partie de sa dette, ainsi que payer une caution de sortie.

Oui c'est pas mal, plutôt centré sur le jeu des institutions que les rapports de classes comme dans ses films antérieurs, et paradoxalement plus populiste (le film a un point de vue interne sur un milieu populaire, un peu comme Lerd de Rasoulof). J'ai apprécié le jeu par lequel la mauvaise foi et le goût de la manipulation du personnage central, relativement bénins, sont constamment dépassés et devancés par la culpabilité plus politique des autres personnages, il est aveuglé par sa ressemblance avec ceux qui le dominent. C'est assez retors, et manipulateur : ainsi la maîtresse piégée, qui doit chosir entre vivre avec l'homme qu'elle aime ou le sauver - deux archétypes féminins symboliquement liés, mais qui pris et cumulés à la lettre isolent. Le personnage ment tout le temps, mais il ne le fait que sur les symboles et les signifiants, jamais sur le sens des situations. Il renforce ainsi une situation où les mythes et valeurs qui justifient symboliquement l'ordre social (l'argent miraculeux, le chef de prison paternaliste etc...) deviennent des fonctions, des performances à prester.
On peut penser à Marcel Mauss bien-sûr : la générosité du don n'est jamais désintéressée mais tend à instaurer un rapport de pouvoir. Soit elle appelle un retour, soit elle montre que la personne n'a pas peur de détruire son patrimoine et est implicitement au-dessus de vous, mais le personnage ne comprend pas son courage. Il devient, sans s'en apercevoir, le concurrent de sa propre prison. C'est la honte devant son fils qui détruit ce jeu car celui-ci n'a paradoxalement pas de valeur pour lui : il est montré sans appeler de reconnaissance. Mais il rappelle que la justice n'est pas qu'une fonction, qu'une pièce en compensant une autre dans un jeu à somme nulle. Parce qu'elle est une nécessité vitale, parce qu'elle est une condition de l'identité de chacun plutôt qu'une performance, elle peut aussi échouer, et le droit, l'articulation politique du respect doivent être la prise en compte de cet échec, de ce bégayement où le sens est toujours conscient, volontaire mais implicite.

Le film me paraît aussi plus direct politiquement que les autres Farhadi dans la description de la prison, lors de la scène finale notamment, en montrant les autres prisonniers. Son but est bien-sûr aussi de montrer cet organisme, fonctionnant un peu comme une ONG internationale à la Amnesty, organiquement (sur) adaptée au système, qui rachète les peines de mort, même si on retrouve les constantes formalistes de tous ses films (la confrontation qui dénoue le film, en reposant sur un huis-clos impossible, fictif, théâtral, le fait que la vérité sociale soit prélevée sur une forme de capacité politique, hors-champ, le mcguffin de filmer non pas l'intrus ou l'impossible coïncidence mais sa conséquence lorsque l'absurde est déja épuisé et reconnu, avant le film -une parole inaugurale qui a tout de suite le courage d'accuser).

Le film m'a aussi rappelé, outre Lerd, Close Up de Kiarostami, le personnage central possède la même mauvaise foi, opaque et fragile que le faux cinéaste. Mais ici la prison est aussi un mauvais réalisateur, capable de retenir le film pour spéculer moralement dessus, ou au contraire de le dupliquer, mais pas de le monter.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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