Forum de FilmDeCulte

Yeah Freak tu fais plaiz là!!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Le film ne dit pas "voilà ce qui arrive quand les femmes veulent quitter le bercail et s'émanciper" mais: voilà ce qui arrive quand les espoirs de la femme occidentalisée se cognent contre la culture et la société iranienne, dans laquelle le devoir familial doit être plus fort que les aspirations individuelles. Donc Déjà-vu, je ne vois pas de moralisme dans le film, qui montre très bien des enchevêtrements tragiques auxquels personne ne peut rien. Et puis le film est très fin par la façon dont il nous suggère que la femme ne peut justifier son exil initial, et ne bénéficie pas de l'identification du spectateur par la caméra comme c'est le cas pour le père, parce que précisément la société iranienne évacue son point de vue de l'équation (et ce dès le début lorsque le juge qui s'occupe du divorce ne semble pas comprendre pourquoi elle ne veut pas de "cet avenir-là"). Et c'est de là que part tout le problème.

Et pour l'accident, le fait de ne pas l'avoir vu vient illustrer une des idées du film qui est que tout peut partir d'un mensonge, quelles que soient les (bonnes) raisons du mensonge. Le spectateur est mis face à ce problème-là directement, par la narration, et pas les simples dialogues.

J'ai trouvé ce film admirable, pour les mêmes raisons qu'Art Core et Film Freak. Etonnant comme il arrive à parler de la société iranienne de manière indirecte mais concrète, plein de finesse. J'ai hésité pour le 6/6, mais ce sera un 5,5/6, meilleur film de l'année pour l'instant.

Comme vous, je trouve la manière "indirecte" donc le film parvient à parler de l'Iran d'aujourd'hui assez admirable : rien de concret, rien d'explicité (rien de censurable ?), juste un magma discret en arrière-plan (administration, traditions...) dont on ne voit rien : seulement un contexte silencieux qui rend une triste histoire infiniment complexe... J'aime aussi beaucoup, dans un ensemble qui sait très bien tenir l'équilibre pour qu'aucun personnage ne semble plus ou moins en faute qu'un autre, combien le film parvient pourtant à exercer une certaine cruauté dans la manière de tout faire retomber sur l'enfant - vecteur de tous les choix, de toutes les décisions, de toute la tension. C'est un très beau personnage, et le final de ce point de vue là est superbe (comme le disait une amie à la sortie de la séance, cette fin ça fait vraiment "bienvenue dans l'âge adulte").

Bon après, ce cinéma ça reste pas ma came (et j'avoue avoir un peu la flemme de me lancer dans une définition un tant soit peu rigoureuse du type de film que je désigne par là)... Certes, j'en sors vraiment surpris, m'attendant au petit programme naturaliste de base. Déjà parce que, un peu comme dans Incendies cette année (qui était plus maladroit sans doute), je trouve la puissance et l'efficacité narrative du film admirables, jamais freinées par le désir de réalisme aux résultats probants (les acteurs sont tous en or). Caméra tremblante ou pas, la mise en scène et le montage sont d'une solidité à toute épreuve, le regard est touchant sans trop en faire, il n'y a rien d'hésitant ou d'aléatoire, et ça fait du bien : voilà un film vraiment narré. J'ai cependant suivi cela avec pas mal de recul, ce qui n'est d'ailleurs pas forcément un mal (j'avais peur du truc ultra-tendu et étouffant, finalement c'est le côté enquête psychologique qui l'emporte), mais avec quand même l'impression que ce film ultra-rodé, objectivement irréprochable, n'allait jamais me surprendre outre-mesure, ou me clouer au siège. Ce ne fut en effet pas le cas, mais c'était une bonne séance, et ça me rend assez curieux des autres films de ce cinéaste.

ViggySimmons Mais c'est ignoble, "a propos d'Elly"! Ce Farhadi nous manipule odieusement. Je me suis vraiment fait piéger devant "Une séparation".

Loooooool.

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ViggySimmons
La capacité à se remettre en question est la qualité la plus sous-estimée de l'homme.
La remise en question est une noble vertu qui s'applique à tout le monde (moi y compris).

Film remarquable sur le sentiment de culpabilité, appliqué au contexte iranien. Les acteurs sont époustouflants.

4-5/6

Tout le problème du film pour moi. Ca fait vraiment formule appliquée oui.

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

A mon avis toute la force du film vient de ce qu'il fait bien ressentir que ce genre d'histoire ne peut se passer qu'en Iran, justement. C'est pas une situation universelle ici "iranisée", c'est réellement une histoire purement iranienne, jusque dans sa narration, ses ellipses, ses choix de mise en scène. Evidemment, il y a aussi la volonté d'échapper à la censure, mais ça rend le film encore plus fort, un bel exemple de contrainte qui élève l'art plus qu'il ne le plaque au sol.

C'est vrai, mais il y a aussi un paquet de choses universelles dans ce film. Le fait que chaque personnage ait de multiples dimensions (tour à tour égoïste, manipulateur, dépassé, altruiste, etc...) les rend humains, attachants, crédibles. Je prétends que si les situations sont le fruit d'une situation politique / culturelle (place de la femme, de la religion etc...), la psychologie elle, est transposable à d'autres univers, y compris Westeros (quoi? ).

Rien à voir, mais j'ai aussi aimé le fait qu'en écho au titre, les personnages sont très souvent vus à travers une vitre, ou avec une porte dans le champ, de sorte que cela figure (par exemple) les difficultés à communiquer au sein du couple, de la famille, ou ailleurs. Très joli, même si le propos est relativement basique.

Bref, j'ai bien kiffé, puisqu'on me demande mon avis .

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Oui oui pour moi c'est le contraire. Pas une situation universelle "iranisée" mais une situation iranienne traitée selon des formules narratives et esthétiques vues et revues.
Bon après j'ai pas suffisamment de souvenirs du film pour aller plus loin dans l'analyse.

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