Forum de FilmDeCulte

Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

Jusqu'alors, les films de Farhadi maintenaient sous tension dramaturgique à l'aide d'une cascade de twists amenant à changer constamment d'avis sur les motivations et la morale de ses personnages. Son dernier est pour une fois plutôt chiche dans le domaine, interrogeant vengeance et culpabilité sur des ressorts plus poussifs qui font conséquemment apparaître toutes les tares menaçant le système Farhadi, autrefois habilement dissimulées grâce à l'efficacité du rythme, comme une indéniable lourdeur psychologique, un parallèle ronflant avec ses personnages comédiens en train de monter une pièce, une mise en scène qu'on qualifiera pudiquement de sobre... Énième choix malheureux d'un double prix cannois pour un résultat aussi atone qui rappelle le pire du cinéma de Ceylan, l'esthétique en moins.
2/6

Pas beaucoup aimé non plus. J'y ai constamment vu les coutures. En plus il y a quelque chose qui me dérange dans l'évènement initial. L'espèce de mystère sur ce qui s'est réellement passé Je comprends pas le choix de garder cette information fondamentale aussi trouble.
Au delà de ça j'ai sans cesse le sentiment de voir où va le film et je ne suis jamais surpris. Surtout pas dans ce dernier acte ô combien prévisible avec encore une histoire de
Et en effet la mise en parallèle avec la pièce de théâtre c'est franchement pas hyper fin.

Après c'est très bien interprété et le film a une certaine efficacité mais on est très loin de la profondeur d'Une séparation ou même de la complexité du Passé (qui montrait déjà ses limites). Sinon c'est marrant à quel point le film est similaire à Baccalauréat, quasiment la même histoire et deux traitements différents.

2/6

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CroqAnimement votre

Comment je suis tout seul sur ce film...... J'hallucine.
Je n'en attendais rien et j'ai reçu une claque énorme. Farhadi est un immense scénariste et un grand metteur en scène et directeur d'acteurs. Il retrouve ici le niveau atteint avec Une Séparation. Il s'intéresse cette fois à cette question: que faire quand la violence surgit dans le quotidien? Comment gère-t-on ça dans sa vie, dans son couple? La tension grandissante et permanente donne l'impression d'être devant un thriller (on the edge of my seat durant 2h). Ajouté à cela une exploration passionnante, complexe, subtile, de l'âme humaine. Un grand film, riche, passionnant et supérieurement réalisé. J'ai mis une journée à m'en remettre.
5,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Les murs tremblent. Des cris retentissent. Un homme se lève et réveille vite sa femme. Que se passe-t-il ? Un tremblement de terre ? La caméra garde les yeux rivés sur le mari naviguant d’une pièce à l’autre de l’appartement. Elle passe par les escaliers, suit ses moindres faits et gestes avant de finir sa course sur une fenêtre. Et de découvrir une tractopelle en action qui menace, indirectement, l’écroulement du bâtiment. En deux minutes, Asghar Farhadi dénonce les problèmes architecturaux que connaît la ville de Téhéran et il ne le fait pas d’une façon ennuyeuse mais bien virtuose, comme une grande partie de son film.
Dans le Client, il raconte l’histoire de ce mari (Emad) et de sa femme (Rana), qui vont donc louer un logement en attendant de pouvoir retrouver leur appartement insalubre et dangereux. Mais ce changement d’adresse va provoquer le malheur du couple après que Rana soit violemment agressée. Le mari va alors tout faire pour se venger quitte à se détacher de ses valeurs, à changer de personnalité et surtout à prendre de la distance avec sa femme.
Asghar Farhadi raconte cette histoire de manière assez consensuelle dans son déroulé. Un cruel manque de rythme pendant la première heure malgré une très belle mise en scène – le plan-séquence d’ouverture donc mais aussi les passages au théâtre de l’adaptation de Mort d’un commis voyageur par Emad, Rana et leurs amis. Puis dans sa deuxième heure, il rehausse le ton de son film qui passe quasiment du statut de drame à celui de thriller avec une belle réflexion sur l’idée de vengeance. L’image de l’immeuble et de l’appartement familial qui s’effondre annonce peu à peu la détérioration d’un couple qui n’a pas (plus) la même vision des aléas de la vie.
Encore une fois, l’iranien frappe fort. Et peut ainsi penser au palmarès notamment grâce à une direction d’acteur toujours parfaite (Shahab Hosseini un des meilleurs acteurs de ce Cannes 2016).

4,5/6

Personne répond à ma question.
Pour vous c'est évident

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CroqAnimement votre

Pas du tout évident non. Sincèrement je ne crois pas que l'agression ait été jusque là.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Dans une critique un journaliste présentait l'agression comme ça. De mon côté j'ai l'impression que Farhadi veut nous faire douter sciemment et ne donne jamais vraiment les détails de ce qui s'est passé. Ce que je trouve bizarre et pas du tout efficient.

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CroqAnimement votre

Je trouve pas ça super important.... Et puis j'ai pas l'impression que Farhadi veut particulièrement nous faire douter là-dessus.. C'est pas le sujet du film.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Au contraire je pense que ça change tout. Ça donne une tout autre couleur au désir de justice du personnage principal. Et puis plus globalement pour moi ce n'est plus le même rapport entre les personnages.

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CroqAnimement votre

Pour moi ça ne change rien, le personnage principal n'en sait pas plus non plus, du coup il se fait des films... Mais son désir de vengeance serait resté le même je pense. Je pense que Farhadi a volontairement élucidé la teneur du truc pour qu'on se concentre justement sur l'essentiel.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je ne connaissais pas ce réalisateur, j'ai une faiblesse pour les réalisateurs iraniens (malgré la récente vision du Goût de la cerise qui m'a passablement saoulée), je vais pouvoir ajouter Farhadi à la longue liste de ceux que je souhaite découvrir plus amplement. J'avoue ne pas comprendre les notes qui lui sont attribuées ici, pour moi avec Elle de Verhoeven c'est à ce jour l'un des deux films les plus forts de Cannes 2016 que j'ai vu... peut être parce qu'en vous lisant je n'ai pas l'impression d'avoir vu le même film (pas plus ceux qui ont aimés que les autres).



Au delà des prouesses du scénario, Farhadi parle de la condition de la femme en Iran, du statut de l'acteur (qu'il dirige admirablement), use d'une mise en scène précise (voir clinique) qui nous fout la boule au ventre tout au long du film. On (en tout cas je) en sort sonné.

5/6

Vois de toute urgence Une séparation qui est son meilleur film.