Art Core a écrit:
En plus il y a quelque chose qui me dérange dans l'évènement initial. L'espèce de mystère sur ce qui s'est réellement passé
Je comprends pas le choix de garder cette information fondamentale aussi trouble.
Parce que c'est un non-dit dans le couple, justement.
Lohmann a écrit:
Ça peut être simplement pour se dédouaner même si ce n'est pas innocent de la part de Farhadi.
Lohmann a écrit:
Art Core a écrit:
De mon côté j'ai l'impression que Farhadi veut nous faire douter sciemment et ne donne jamais vraiment les détails de ce qui s'est passé. Ce que je trouve bizarre et pas du tout efficient. Je pense que ça change tout. Ça donne une tout autre couleur au désir de justice du personnage principal. Et puis plus globalement pour moi ce n'est plus le même rapport entre les personnages.
Voilà, j'ai pensé pareil. N'oublions pas qu'on est dans un pays où même le fait d'avoir été vue nue par un homme autre que son mari peut être vu comme une humiliation/une honte. Elle occupe déjà l'appartement d'une pute, le parallèle est vite fait.
Lohmann a écrit:
Pour ma part, je n'ai pas du tout eu cette lecture du film. Je trouve ça loin d'être inintéressant mais si c'est vraiment le propos, je trouve le film raté parce que ça demande un travail d'interprétation assez poussé quand même (et tu as un peu l'habitude de voir des choses qui ne sont pas là dans les films
).
Lohmann a écrit:
Oui enfin ça on l'avait bien compris, ça ne rend pas la mise en abyme plus finaude. J'en apprécie le sens également, comme toi, mais l'exécution est un peu lourde. Je trouve le décor théorique de l'appartement vide dans l'immeuble qui s'effondre plus réussi.
Lohmann a écrit:
Au delà des prouesses du scénario, Farhadi parle de la condition de la femme en Iran, du statut de l'acteur (qu'il dirige admirablement), use d'une mise en scène précise (voir clinique) qui nous fout la boule au ventre tout au long du film.
Assez d'accord avec ça même si je trouve que le film n'a pas la force sociale d'
Une séparation mais demeure moins artificiel que
Le Passé et sa
"cascade de twists" évoqués par DPSR dans sa critique.
Toutefois, je m'aligne complètement sur la perception de Gontrand :
Gontrand a écrit:
la tension du film tient dans la non-compréhension de qui est pourtant avoué dès le début , c'est cette non-compréhension qui fait précisément du politique la métaphore et de traduction d'une violence plus sourde, pulsionnelle, familiale et indicible et inverse ainsi les conventions du cinéma de critique social à la Chabrol: c'est alors la séparation sociale qui est l'apparence et le prétexte pulsionnel qui est à la fois un signifiant fort et un secret. L'enquête obsessionnelle du mari revient finalement à progressivement effacer (sans s'en apercevoir) la possibilité de nommer le social que le film offrait pourtant dès le début:
.
À l'instar de ses deux précédents films, Farhadi signe à nouveau une sorte d'improbable "polar de quidam" où l'on se perd dans le
blame game plutôt que d'essayer de résoudre l'impasse communicative cultivée par la société.
Moi aussi, je trouve la fin plutôt
underwhelming (et longuette) alors que le film avait réussi à maintenir accroché, à défaut de complètement m'identifier.
Mais ça reste assez efficace.