Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 14:20

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 5 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 29 Jan 2020, 20:47 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36698
Localisation: Paris
Dès son deuxième film, tout était déjà là: la déambulation urbaine, la discussion sur tout et sur rien, le doux questionnement existentiel... J'aime ce que le film capture d'une indolence très "sud-ouest des USA". On est pas dans le film new-yorkais bavard et speed, ou bien dans le film de Nouvelle Vague française, mais dans un truc plus mouligasse et bienveillant où tout le monde parle comme Owen Wilson, le tout bercé par ces plans moyens qui glissent le long des avenues, portant les personnages d'une rencontre plus ou moins artificielle à une autre (la structure marabout-bout de ficelle du film est facile [et un peu chiante à force] mais jamais signifiante et ne se boucle pas comme on s'y attend). Malgré la lose des personnages, le regard sur eux n'est jamais misanthrope.

Moins qu'un ur-film de Linklater, SLACKER vaut surtout pour ce qu'il annonce du ciné indé américain des années 90. Je comprend que le film soit culte pour tant de gens et qu'il ait pu inspirer des cinéastes aussi bavards que Kevin Smith ou Tarantino. Pas mal aussi de voir ce que le film annonce de notre époque: le complotisme à tout crin, la radicalité des enclaves liberal type Austin, ou bien même l'urgence climatique, énoncée par un personnage d'illuminé en mode "On nous dit que c'est pour dans 50 ans, mais non, ça va être dans 10 ou 20 ans".

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Jan 2020, 20:52 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 14010
Tu m’as eu à « mouligasse ». 


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Jan 2020, 21:36 
En ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86854
Localisation: Fortress of Précarité
Qui-Gon Jinn a écrit:
Dès son deuxième film

Ah je croyais que c'était le premier.

Citation:
un truc plus mouligasse et bienveillant où tout le monde parle comme Owen Wilson

L'enfer.

Citation:
portant les personnages d'une rencontre plus ou moins artificielle à une autre

Before Before Sunrise. Pouah.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 13 Nov 2024, 10:32 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je pensais aussi que c'était son premier film, ça paraît tellement une évidence de premier film. C'est aussi agaçant que séduisant. Le projet presque expérimental dans la narration fonctionne plutôt bien même s'il devient franchement redondant et que le film aurait clairement mérité de durer 15/20min de moins. Cette espèce de non-récit uniquement composé de mnologues/dialogues en saute mouton et qui dessine peu à peu une certaine jeunesse (mais pas que) à Austin Texas. C'est là où le film tire un peu son épingle du jeu parce que ce n'est pas du tout un film qui va s'intéresser à la vie de ses personnages sur le mode du désir exhaustif de raconter une ville, une population mais au contraire, il va nous montrer des personnages dont la vie est vidée de toute substance dramatique. Ce ne sont que des personnages entre deux, en passage, en mouvement et qui se gaussent de leur propre vacuité en débitant pour la plupart des monlogues au choix complotistes, faussement philosophiques, prétentieux etc... Et Linklater ainsi de tracer les contours d'une jeunesse totalement désoeuvrée (aucun personnage ne travaille, ou ne fait des études), qui semble condamner à errer pour trouver une place qui visiblement se dérobe à elle. Cela donne un film au "mood" très particulier, comme je disais agaçant par sa vacuité totale mais en même temps fascinant par la radicalité tenue de son concept. Un vrai film de branleur au sens presque ontologique du terme. On pense quand même qu'à un moment Linklater va s'amuser avec son petit programme, qu'il va faire se croiser des personnages déjà vus ou les faire intéragir mais il ne s'autorise absolument aucun ludisme, tout est sec jusqu'au bout. Jusqu'à cette fin un peu facile mais qui conclue bien le film où la jeunesse prend elle-même en main le programme du film et se filme dans son insouciance rageuse la plus pure. Une façon pour le film de terminer sur une note positive où malgré cet océan de vacuité il y a malgré tout une furieuse envie de vivre.
Un film fascinant, pas aimable mais qui me semble assez important dans le paysage du cinéma indépendant américain (comme la découverte récente de Kicking and Screaming de Noah Baumbach). Et aussi c'est absolument dingue cette gigantesque galerie d'acteurs et d'actrices et littéralement pas un visage connu (à part Linklater qui ouvre le film et qui dans un monologue fiévreux déroule le programme du film). Hier j'étais à 3sur Letterboxd mais le film vieillit bien et je vais le passer à 3.5.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 13 Nov 2024, 13:05 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Sep 2007, 09:31
Messages: 5003
Faut que je vois ça.
D'ailleurs, tu parles de Kicking and Screaming dont la vision récente avait justement réveillé en moi un tropisme pour ce sous-genre de la glande pré-internet. Dans le même style, je viens de voir Un Monde sans pitié dont les personnages totalement improductifs en sont le versant aigri français.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 5 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hit Man (Richard Linklater, 2023)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

21

1200

05 Oct 2024, 21:45

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Everybody Wants Some (Richard Linklater, 2016)

Film Freak

2

1744

09 Juil 2016, 16:47

JeanJacquesSchool Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Before Sunrise /Before Sunset (Richard Linklater)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Mr Chow

43

5487

22 Juil 2013, 14:22

The Xcapist Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Bernie (Richard Linklater - 2012)

DPSR

0

1672

15 Aoû 2012, 05:09

DPSR Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Tape (Richard Linklater - 2001)

Cooper

1

1260

16 Juil 2014, 22:15

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Boyhood (Richard Linklater - 2014)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

DPSR

48

6704

27 Mai 2016, 00:48

Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Before Midnight (Richard Linklater, 2013)

Film Freak

4

1875

12 Nov 2013, 13:11

Mickey Willis Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Apollo 10 1/2 (Richard Linklater, 2022)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Art Core

42

2492

01 Avr 2023, 21:49

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Rock Academy (Richard Linklater, 2003)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Mr Chow

15

2238

26 Juil 2024, 10:20

Mr Degryse Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Dazed and confused (Richard Linklater - 1993)

DPSR

12

1928

23 Aoû 2020, 19:32

Karloff Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 39 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web