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MessagePosté: 21 Oct 2013, 00:14 
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Successful superfucker
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Bruno Forzani - 2013)

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Une femme disparaît. Son mari enquête sur les conditions étranges de sa disparition. L’a-t-elle quitté? Est-elle morte? Au fur et à mesure qu’il avance dans ses recherches, son appartement devient un gouffre d’où toute sortie paraît exclue...

Après l'hommage au giallo Amer, le couple de réalisateurs belges cite comme influence Satoshi Kon et l'envie de concevoir leur second film comme un labyrinthe, mélangeant différentes perceptions de la réalité mais aboutissant toujours à un cul-de-sac. Il faut donc s'attendre à faire avec un personnage qu'on voit se faire trancher, éviscérer, décharner comme si sa peau n'était qu'un tissu qu'on pourrait caresser de l'intérieur, une bonne dizaine de fois mais sans que ça ne prête jamais à conséquence. Ce patchwork sensoriel d'érotisme tordu et de boucherie fétichiste ne s'embarrasse pas des contingences d'un scénario, assemblage coloré d'effets tranchants où on en revient toujours à l'oeil et à la lame avec une bande originale tarantinesque en diable. Une expérience de cinéma peut-être encore plus cultissime qu'Amer car délaissant au bout du compte le genre pour s'affranchir de toute contrainte de formatage, comme un cauchemar sans fin de visions sanguinolentes fulgurantes au cours duquel on ne serait jamais sauvé par le réveil.
4-5/6


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MessagePosté: 21 Oct 2013, 08:38 
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Le quoteur fou
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Affiche étrange

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Tennis de Table Bordeaux


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MessagePosté: 16 Mar 2014, 11:27 
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De mon côté j'aurais le même avis que pour Amer.
L'impression d'un catalogage inégal de fétichismes ciné et de tentatives visuelles et plastiques. Ça marche assez souvent (la scène géniale avec le stétoscope sur le plafond, le mec qui se réveille successivement chez lui et qui devient son propre meurtrier, la fille qui passe sous le papier peint...) mais dans ce grand maëlstrom de propositions il y a à boire et à manger et on finit par faire arbitrairement son marché en appréciant certains aspects et en en rejetant d'autres. L'absence de récit construit et cohérent ne permet pas de se raccrocher aux personnages, aux situations qui dès lors ne fonctionnent plus que comme un assemblage de scènes (presque un assemblage de courts-métrage).
Je continue de beaucoup aimer la proposition de cinéma totalement rafraîchissante que leur cinéma représente mais je ne peux m'empêcher de penser que dans le cadre d'un récit plus maîtrisé, plus construit il y aurait moyen de faire un vrai grand film d'horreur. Les quelques éléments narratifs qui sont proposés ici sont fascinant (un immeuble avec tout un réseau labyrinthique caché reliant tous les appartements entre eux). Sauf que ça n'existe jamais à l'écran.

Petit manuel de la pulsion scopique au cinéma (quasi la moitié des plans sont des plans d'yeux), le film échoue à atteindre une véritable profondeur dans la violence et au final un film comme Le Voyeur de Powell, malgré leur plus de 50 ans d'écart) est beaucoup plus troublant. Mais une fois de plus c'est souvent passionnant, le sound design vaut à lui seul le déplacement et quelques images restent en tête. Cependant on a un peu le sentiment qu'ils pourraient refaire peu ou prou le même film 10 fois, ils ont besoin de passer une étape, d'évoluer vers autre chose (plus frontalement dans l'expérimental ou au contraire vers un cinéma plus traditionnel) pour se réaliser totalement. En l'état ça reste un brouillon inégal bien que souvent enthousiasmant.

3.5-4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 21 Sep 2015, 20:34 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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J'avoue avoir été charmé, encore plus après avoir lu les explications de l'intrigue ici
http://www.senscritique.com/film/L_Etra ... e/29892436

au départ, je craignais le pire, le film esthétique sans queue ni tête, bien sanguinolent pour rien. Et puis le charme se met enfin à opérer, grâce à la bande son d'abord, puis ensuite par ses côtés érotico-malsain.

4/6, une découverte.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 12:10 
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Art Core a écrit:
Les quelques éléments narratifs qui sont proposés ici sont fascinant (un immeuble avec tout un réseau labyrinthique caché reliant tous les appartements entre eux). Sauf que ça n'existe jamais à l'écran.


Pile poil la proposition de l'Inferno d'Argento d'ailleurs. Comme c'est étrange...

Ouais la dette à Argento est immense, l'hommage au giallo massif (y compris dans la bande-son jusqu'au vinyle collector montré à l'écran), mais dans ce film à sketchs (car ce n'est rien d'autre qu'un film à sketches, c'est-à-dire fait d'accumulation d'esquisses), il y a des fulgurances, quelques très bons courts-métrages, au moins. Avec Amer et celui-là je regarderai le prochain mais j'espère moi aussi - sans doute vainement - qu'ils passeront un seuil en terme d'écriture et qu'ils se calmeront sur la nostalgie référentielle.

3,5/6


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 13:55 
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Cyniquotron a écrit:
Pile poil la proposition de l'Inferno d'Argento d'ailleurs. Comme c'est étrange...
Ouais la dette à Argento est immense, l'hommage au giallo massif (y compris dans la bande-son jusqu'au vinyle collector montré à l'écran)


Pardonne-moi, mais c'est un peu enfoncer des portes ouvertes que dire ça.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 15:44 
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Caribou a écrit:
Pardonne-moi, mais c'est un peu enfoncer des portes ouvertes que dire ça.

Je te pardonne, cette demande d'intervention qui enfoncerait des portes sinon fermées, du moins étroites, est légitime, même s'il est parfois malaisée de la combler.

La première chose à dire sur ce film est que l'influence des films d'Argento de la grande période est omniprésente, et que parfois, souvent, elle le plombe. Première réflexion que mon moi-spectateur se fait en matant leurs films.

Je ne suis pas convaincu que tous ceux qui voient leurs films aient vu Inferno et toute la filmographie d'Argento, donc pourquoi ne pas le rappeler ?

Et pourtant - et mon message le disait sans doute trop maladroitement pour faire vibrer ta porte - malgré cette influence parfois lourdingue et plombant leur films, de référentiel post-moderne, il se passe autre chose, il y a des moments de cinéma qui ne doivent rien à Argento dans L'étrange couleur..., ni même à Satoshi Kon, au moins deux sketchs complètement ailleurs dont j'ai un souvenir net - en noir et blanc dans les murs et la séquence où le protagoniste principal se tue lui-même, encore et encore - d'où l'intérêt de regarder leurs films.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:06 
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Non mais tu as raison, c'est juste qu'en se renseignant trois secondes sur le film, on comprend qu'il s'agit d'un néogiallo ultra-référencé, genre que je connais très mal au passage.
Très curieux de voir ce film car si les quelques giallos que j'ai pu voir suggèrent bien quelque chose, c'est que le genre est très susceptible d'amélioration (dans ce cadre qui se veut maniériste à l'excès et assez négligent par rapport au "fond").


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:15 
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Antichrist
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Lol mais tu es qui pour faire la leçon ?

Entre là, Cyniquotron, tu es le bienvenu.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:16 
J'avais trouvé cela pas mauvais formellement, on sent que les réalisateurs croient au cinéma et défendent leur parti-pris esthétique et la situation, mais assez "décoratif" (comme l'Art Nouveau finalement), et en effet ultra-référencé (pas seulement par rapport au giallo, il reprend des situations déjà vues chez Lynch période Mullholland Drive, de Palma
-la fin et même l'affiche laissent sans équivoque le fait les larmes du corps sont les règles-
, Monte Hellman (
la personne qui se voit se tuer elle-même comme dans the Shooting et donc existe en triple
) voire "Dillinger est Mort" de Ferreri pour le lien vide du couple/intérieur domestique mort/esthétique kitsch, y compris sonore etc...), le film se prête de manière trop intentionnelle à une logique d'interprétation/décodage et est peut-être trop écrit.
Finalement je rejoins Art Core: l'étape suivante pourrait être intéressante.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:42 
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Karloff a écrit:
Lol mais tu es qui pour faire la leçon ?

Entre là, Cyniquotron, tu es le bienvenu.


Je ne fais pas la leçon et je suis ravi que Cyniquotron parle du film, mais dire qu'il s'agit d'un hommage massif au giallo est presque aussi évident de dire que Psycho de Gus Van Sant est un remake de... Psycho de Hitchcock ou que Polar de Jacques Bral est un polar.
Néanmoins, j'ai eu tort de faire la remarque et j'ai admis que c'était tout de même des choses qu'il était nécessaire de préciser pour tous ceux qui n'en savent rien et n'ont pas eu l'occasion de se renseigner.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:51 
Ben le Psycho de van Sant n'est pas un remake justement, plutôt une sorte de duplication ou de positif couleur d'un original négatif.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 16:55 
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Ok, là n'est pas le but de ma remarque! Ne sois pas vétilleux.
Cela dit, quand tu vois le remake de Psycho, comme par exemple la façon dont Van Sant insiste sur les fesses qui roulent de Vaugh qui monte les escaliers, ou qu'il transforme la séquence voyeuriste en masturbation, les écarts sont importants et pas vraiment subtils.


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MessagePosté: 23 Sep 2015, 11:24 
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Gontrand a écrit:
J'avais trouvé cela pas mauvais formellement, on sent que les réalisateurs croient au cinéma et défendent leur parti-pris esthétique et la situation, mais assez "décoratif" (comme l'Art Nouveau finalement),


Ta remarque sur l'Art nouveau est très juste, c'est en effet un art très majoritairement décoratif, et le fait que ce film opère ce léger déplacement (puisqu'il se déroule dans cet immeuble Art nouveau) dit l'aspect purement décoratif des breloques cinéphiles (esthétiques) qu'ils agitent.

Pour autant je trouve que Cattet et Forzani, malgré ce côté décoratif de leurs films, essaient des trucs, font des tentatives, de cinéma. C'est pas du cinéma expérimental vraiment mais oui ils y croient - à une puissance immédiate des films - et c'est déjà quelque chose d'important.


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 22:24 
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Finalement tenté ce film en voyant que le couple s'apprêtait à sortir une adaptation du premier roman de Manchette (écrit en collaboration avec Bastid). D'ailleurs, à la vision de ce film, du trailer de celui qui arrive, et connaissant le roman, ça fait très peur. Bel empilement de cadavres en perspective, sans oublier les gros plans d'armes et de culasses.

DPSR a écrit:
Après l'hommage au giallo Amer

Je regrette mon commentaire de l'époque en réponse à cyniquotron mais si ça n'était pas à nouveau un hommage au giallo, je veux bien être pendu.

Bon, pour le film, les réalisateurs font joujou avec la caméra, comme Argento à l'époque. Le giallo c'est déjà représentatif d'un genre maniéré, décadent et fétichiste, je parlais de la possibilité de l'améliorer malgré tout, mais un décalque avec des accents lynchiens, en accentuant le côté expérimental, ça paraît bien vain. C'est un surcroît de décadence. C'est un style qui pourtant me plaît en théorie mais le fétichisme ici est vraiment trop rebattu, gants de cuir, homme cagoulés, whisky glaçons, papiers peints, vinyls et décors à la Mucha. On a l'impression de regarder l'adaptation d'un tumblr d'adolescente fascinée par l'art nouveau, le préraphaélisme, Ted Bundy ou Florence Rey, et je ne sais quoi encore. C'est très pauvre. J'étais si peu intéressé que j'imaginais à quoi pouvait ressembler l'appartement du couple (Cattet et Forzani s'entend) . Je l'ai vu avec une amie qui n'est pas une cinéphile et qui a dit "encore un film de couple libertin". Gontrand notait l'aspect "film à décoder", qui est chiant. Des portes s'ouvrent, des oeils apparaissent dans des faux plafonds. Il y a même des faux murs qui laissent penser à un labyrinthe jamais vraiment incarné. On navigue entre clip, court-métrage, hommage au giallo.
Cela donne envie de revoir du Nicholas Roeg, dont je suis loin d'être fan, mais qui est peut-être ce réalisateur qui a su faire rimer giallo avec cohérence ou un certain vernis référentiel (borges dans son premier en collaboration avec Cammell par exemple).
Ou de relire un bon vieux Jean Ray, genre Malpertuis.


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