Finalement tenté ce film en voyant que le couple s'apprêtait à sortir une adaptation du premier roman de Manchette (écrit en collaboration avec Bastid). D'ailleurs, à la vision de ce film, du trailer de celui qui arrive, et connaissant le roman, ça fait très peur. Bel empilement de cadavres en perspective, sans oublier les gros plans d'armes et de culasses.
DPSR a écrit:
Après l'hommage au giallo Amer
Je regrette mon commentaire de l'époque en réponse à cyniquotron mais si ça n'était pas à nouveau un hommage au giallo, je veux bien être pendu.
Bon, pour le film, les réalisateurs font joujou avec la caméra, comme Argento à l'époque. Le giallo c'est déjà représentatif d'un genre maniéré, décadent et fétichiste, je parlais de la possibilité de l'améliorer malgré tout, mais un décalque avec des accents lynchiens, en accentuant le côté expérimental, ça paraît bien vain. C'est un surcroît de décadence. C'est un style qui pourtant me plaît en théorie mais le fétichisme ici est vraiment trop rebattu, gants de cuir, homme cagoulés, whisky glaçons, papiers peints, vinyls et décors à la Mucha. On a l'impression de regarder l'adaptation d'un tumblr d'adolescente fascinée par l'art nouveau, le préraphaélisme, Ted Bundy ou Florence Rey, et je ne sais quoi encore. C'est très pauvre. J'étais si peu intéressé que j'imaginais à quoi pouvait ressembler l'appartement du couple (Cattet et Forzani s'entend) . Je l'ai vu avec une amie qui n'est pas une cinéphile et qui a dit "encore un film de couple libertin". Gontrand notait l'aspect "film à décoder", qui est chiant. Des portes s'ouvrent, des oeils apparaissent dans des faux plafonds. Il y a même des faux murs qui laissent penser à un labyrinthe jamais vraiment incarné. On navigue entre clip, court-métrage, hommage au giallo.
Cela donne envie de revoir du Nicholas Roeg, dont je suis loin d'être fan, mais qui est peut-être ce réalisateur qui a su faire rimer giallo avec cohérence ou un certain vernis référentiel (borges dans son premier en collaboration avec Cammell par exemple).
Ou de relire un bon vieux Jean Ray, genre
Malpertuis.