Forum de FilmDeCulte

Ana est confrontée à la peur et au désir à trois moments clefs de sa vie. Un voyage charnel entre réalité et fantasmes oppressants où plaisir et douleur s'entrecroisent.

Voilà un film expérimental comme on n'ose plus en produire (rendons grâce à un ex-Starfix d'avoir réussi à réunir les fonds). Déferlante pulsionelle très bondage de plans caractéristiques du giallo se réclamant de Fulci et Argento, Amer fonctionne par sa sensualité paroxystique, morbide et queutarde à travers les fantasmes parsemant une femme à trois stades de sa vie. Au-delà, le film ne raconte pas grand chose qu'une nana qui passe son temps à marcher au milieu de plantes rapaces qui déchirent sa robe quand elle ne fuit pas sur un tonitruant tune seventies italien face à un mystérieux tueur. Son surmixé, cadrages angoissants qui en reviennent toujours à l'oeil et à la peau, cinemascope irradiant, Amer flirte souvent avec la parodie mais se rattrape systématiquement par son amour incontestable du genre giallo. Comme on dit: une curiosité.
4/6

L'affiche tue.

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

Alors Orange (aka le précurseur) on abdique ou on rattrape son retard de 43 films?

Tu me DSP'R!

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

Film sidérant, qui sort honteusement dans une seule salle à Paris.
5/6 en attendant le moment d'écrire un avis, mais juste pour motiver les ceusses qui sont concernés.
courez-y vite, il va disparaître et on n'aura sûrement plus l'occasion de ravoir une vraie expérience de salle comme celle-ci avant très longtemps.

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J'étais prêt à y aller à la séance de 19H50 ce soir et puis finalement, je me suis souvenu de l'état des sièges du MK2 Beaubourg ... Faut vraiment que je me force, je vais essayer de le voir demain, seule possibilité de la semaine, et je suis pas sûr qu'il soit toujours projeté en soirée à partir de mercredi prochain.
Ton avis (un peu bref quand même, j'attends la suite) fait plaisir en tout cas.

Comme je le disais dans d'autres contrées:

Moi j'étais un poil déçu quand-même, même si il y a pas mal de moments intéressants.
Le côté Giallo au microscope de la mise en scène ça marche pas dans toutes les situations, mais la fin de la 1ere partie et la 2eme sont très belles.

4/6

Allez le voir tout de même.

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

on n'a pas arrêté de dire, et les réalisateurs les premiers, que le film avait à voir avec le giallo. Moi le giallo, c'est pas tellement mon monde, j'y connais pour ainsi dire rien (j'ai vu Suspiria bien sûr, et quelques classiques). Quand je regarde Amer (qu'on voit danser le long des golfes clairs), ce sont d'autres références qui me viennent en tête, du Ruiz, du Bunuel (il y a un hommage formidable à Un chien andalou), ou même du Robbe-Grillet. Pour moi le film a bien plus à voir avec l'expressionnisme et surtout avec les surréalistes qu'avec Argento. Notamment parce que la partie centrale, la partie majeure, ne relève en somme pas du genre. On a certes un premier acte qui joue à Suspiria vaguement, mais qui en réalité m'a surtout évoqué l'effroi surréaliste en retenue du Alice de Svankmajer. Mais cet acte est relativement court et l'on bascule ensuite, après le déferlement de couleurs, via un effet visuel simplissime mais brillantissime, un des plus beaux effets d'ellipse qu'il m'ait été donné de voir dans tout autre chose, dans un second acte, très long, très central, où il ne se passe pour ainsi dire "rien", sinon la surpuissance de la mise en scène, qui fait qu'il se passe sans cesse un porno à l'écran quand concrètement il n'y a rien du tout. C'est un océan de sensualité, c'est vraiment faire l'amour avec les yeux, que cette partie centrale, où une course après un ballon devient une étreinte fougueuse et profondément troublante, où simplement marcher, respirer, être là, c'est être faire l'amour au monde. C'est assez incroyable, cette sensualité palpable, permanente, cette capacité de fasciner, de sidérer, quand il n'y a rien du tout à attendre de la narration.

Je lisais l'autre jour sur le blog de Vincent Ostria : "Ça m'a rappelé cette idée qui me travaille de temps en temps : un film de fiction sans récit ou presque. Ça semble absurde ou impossible, mais je prétends que non. Il suffit de ne raconter pas grand chose, de prendre le temps de le faire, et surtout de décomposer le réel. Filmer la brise sur des cheveux, la fabrication d'un outil, une conversation simple et incidente. L'intérêt c'est qu'il y ait de l'action, des actions, mais pas d'intrigue. Une intrigue suscite l'attention du spectateur, elle génère de la tension. Mais c'est aussi une limite."

et on y est à plein ici, ou presque (je suis pas surpris qu'Ostria aime moins l'épilogue), quand chaque geste est dilaté, détaillé dans ses moindres instants, ses moindres détails, ses moindres accidents (les cheveux dans les ronces, etc). Finalement, si j'exagère un peu, ça a à voir avec Warhol, avec la simple fascination scopique à voir le Monde et l'Autre. Évidemment ça ne peut se faire qu'en salle, je ne vois pas bien comment regarder ça sur DVD, c'est une expérience collective et très primale (en ce que c'est un film qui renvoie vraiment à des sensations d'enfant, la séquence du bain avant le masturbation, avec le peigne, le poids des objets, l'attention aux moindres bruits, aux grincements du cuir, etc, etc, pas étonnant que le film débute sur une gamine qui mate par la serrure, c'est le programme du film) dans son salon ça n'aurait aucun sens.

ps : ah oui, et j'espère que Tarantino a pu le voir, il me semble que ça lui parlerait.

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Yeah c'était bien cool ! Bonne petite expérience de cinéma purement sensoriel et furieusement inventif. Je n'avais pas eu la sensation d'être autant immergé dans un film depuis un moment. Immergé par une déferlante d'images et de sons. La bande-son est d'ailleurs à tomber par terre tant elle est riche. Que ce soit le bruissement d'un tissu sur la peau, une déglutition ou le froissement du cuir c'est d'une pureté sensuelle qui donne véritablement à ressentir (et je ne parle pas de l'utilisation géniale du peigne). Et la mise-en-scène n'est pas en reste en réinventant constamment le rapport du corps à son environnement. Le corps me semble d'ailleurs être le cœur du film. Le corps en tant que matière cinématographique. C'est quelque chose qui me passionne et que j'ai rarement vu traité aussi profondément et intensément. Après je regrette un symbolisme trop appuyé (la sève/sperme) et des références un peu trop lourdes (le rasoir et l'oeil c'est moyennement fin quand même). Et puis j'ai bloqué sur l'actrice du troisième segment quand même bien moche.
Clairement le meilleur film de "genre" français depuis très très longtemps. Étonnamment j'ai déjà envie de le revoir.

4/6

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CroqAnimement votre

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Avec une telle critique je m'attendais à que tu mette plus que ça !
Pour moi c'est sans hésitation du 5/6 tant l'expérience fut riche. J'en parlerai dès que je réussirai à trouver des trucs intéressants à dire dessus.

Film à moitié belge mais qui n'a toujours pas trouvé de distributeur en Belgique...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bande démo qui ne retiens qu'une succession de moments fétichistes cinéphiles... Je ne trouve pas que ça expérimente grand chose en faite si ce n'est de l'accumulation un peu raide. Sur la fin il commence vaguement à y avoir quelque chose qui prend forme mais ça s'achève immédiatement.

Premier film du duo Cattet-Forzani. C'est toujours brillant, excitant et finalement rare de voir la naissance de cinéastes et d'une oeuvre. Bien sûr, c'est un hommage hyper référencé aux Giallo, mais pas seulement, je trouve le film moins dans le pastiche que le suivant, plus fou dans la forme. La première partie est impressionnante, la deuxième partie totalement démente. J'aime moins le dernier tiers plus démonstratif et attendu mais c'est quand même quelque chose, content de l'avoir vu.

Un gros 4/6

Tout est dit.

J'avais bien aimé le travail sur l'image et l'expérience sensorielle de Laissez bronzer les cadavres mais celui-ci fait figure de brouillon pénible parfois amateur. L'expérimentation peut être séduisante sur un format court, et il y a bien deux ou trois séquences ou effets qui marchent, mais 87 minutes quasi-muettes et à moitié imbitables, j'ai lutté pour finir.

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