Forum de FilmDeCulte

Une actrice va jouer Barbara, le tournage va commencer bientôt. Elle travaille son personnage, la voix, les chansons, les partitions, les gestes, le tricot, les scènes à apprendre, ça va, ça avance, ça grandit, ça l'envahit même. Le réalisateur aussi travaille, par ses rencontres, par les archives, la musique, il se laisse submerger, envahir comme elle, par elle.

Malgré une ressemblance physique frappante, Jeanne Balibar n'a jamais voulu tenir le rôle de Barbara. Probable trop grand déférence à son égard, Amalric aurait (c'est ce que j'ai lu) trouvé le subterfuge du film dans le film pour finalement la convaincre. Mais loin de n'être qu'un argument malin, le tournage de ce film sur la dernière tournée de Barbara sert avant tout à Zand/Amalric à faire revivre la chanteuse, à prolonger sa carrière comme si elle ne s'était jamais vraiment interrompue. A ce titre le film est très loin du biopic classique. On n'en saura que très peu sur Barbara, qui conserve ici tout son mystère et son aura indéfinissable. Tout à son hagiographie, c'est de la passion (en fait une quasi dévotion) du metteur en scène pour la chanteuse qu'il s'agit. Double passion en fait, puisqu'au travers de sa reconstitution d'une méticulosité inouïe (alternance des champs Barbara/contre-champs Brigitte) il opère une fusion quasi totale entre la chanteuse et l'actrice dont on ne sait plus laquelle des deux à les plus grandes faveurs d'Amalric. Drôle (Amalric qui lors d'une scène - la dernière représentation au Chatelet - vient remplacer l'un des spectateurs pour revivre ce moment qu'il avait vécu) et émouvant à la fois, Amarlic signe une véritable déclaration d'amour à Barbara dont j'étais loin de penser qu'elle me toucherait autant, porté par une Jeanne Balibar absolument lumineuse, jouant à merveille de ce grain de folie qu'on lui connaît, séductrice et absente à la fois. Favorite en puissance pour les prochains Césars.

Pour la petite histoire, je n'avais encore jamais écouté un morceau de Barbara en entier, chanteuse dont l'évocation me faisait plutôt sourire pour son maniérisme et ses chuchotements et qui est à peu près l'opposé de tout ce qui me touche musicalement. Je suis ressorti de la salle la tête pleine de sa présence et de ses chansons, ne serait-ce que cela c'est la preuve d'une certaine réussite.

4.5/6

Oui c'est autant une déclaration d'amour à Barbara qu'à Balibar, et cette idée de film dans le film (et donc de distance) fonctionne à merveille: on préfère en effet voir une actrice faire de son mieux plutôt que de foir une fausse Barbara (je me comprends). Balibar est exceptionnelle dans ce rôle méta-fusionnel, et Amalric la filme admirablement. Il est de ces films qui ne racontent rien (c'est l'anti-biopoc par excellence) mais qui se vivent comme une douce hypnose, et on se laisse barcer, on se laisse rêver, on se laisse mener par le bout du coeur, et on se perd volontiers dans ce magma qui brouille les frontières, où s'entremêlent images d'archives, Balibar qui chante Barbara, Barbara qui chante Balibar (stupéfiante scène en play-back, la seule je crois), on ne sait plus sur quel plateau du tournage on est.. Amalric aurait presque pu jouer son propre rôle ça n'aurait pas changé grand chose.. Bref, cette formule "magique" était la bonne chose à faire, car même si elle ne raconte pas grand chose, elle rend hommage à la grand dame que Barbara était, à son mystère, à son icône.. Formellement c'est un régal: le montage évidemment, mais aussi la pure mise en scène, la photo de Beaucarne, le boulot incroyable sur le son et la musique.. Respect. Après, faut vraiment rentrer dans le trip, ça risque d'en rebuter solidement quelques-uns, et ça peut se comprendre, j'ai quand même l'impression qu'il faut connaître et aimer Barbara pour apprécier (c'est mon cas).

4.5/6 qui vieillit déjà bien..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai détesté comme rarement. Je me sens seul, mais seuuuul. Cowboy va le voir, svp, ou Freak, tiens.

Tu connaissais et n'aimais pas Barbara avant de voir le film peut-être?

Arnotte je suis la preuve qu'il n'est pas nécessaire de connaître Barbara pour apprécier le film.

J'attends de voir l'avis de deudtens pour me décider.

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Netflix les gars, Netflix.

Ah oui je l'attendais de pied ferme ce film !

Oui et tant mieux! C'est juste l'impression que j'ai eu à l'issue de la vision.

Freak, Cowboy, deud, c'est même pas la peine d'essayer..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Tu déconnes ? J'adore Barbara bordel.

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Netflix les gars, Netflix.

Ouais c'est quoi ces préjugés là ?

J'ai appris L'Aigle noir en 6ème et j'adore Babar.

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Tes remarques à la con j'en ai ras la barbe.

Laissez tomber, ça vous barbera ce film. C'est même pas un film amaricain.

J'ai pas mal ri! Cons que vous êtes.

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Bon Team Lohmann et Arnotte!

Et pourtant j'avais très peur les 10 premières minutes d'un pseudo making-of artistico-chichiteux à 2 balles mais le film devient rapidement fascinant par son magma d'images (copyright Arnotte) qui avec une certaine grâce poétique célèbre autant la chanteuse Barbara que l'actrice Balibar qui est déjà favorite pour les césars. C'est super casse-gueule ce mélange de film dans le film que fait Amalric mais ça fonctionne à merveille et après Tournée, il prouve qu'il en a sous la pédale niveau mise en scène. On se laisse emporter au détriment de tout narration, c'est vraiment un film d'atmosphère. Petit regret, même si le film part de la dernière tournée de Barbara, c'est dommage que le cinéaste passe sous silence son amour avec Kamal Ricard qui a pas mal influencé l'artiste.

4,5/6

Cow Boooooy, Film Freeeeeak

souvenez-vous de Balibar qui fait le cochon aux César