Forum de FilmDeCulte

- c'est quand même une histoire extraordinaire, puissante, intemporelle, divertissante, jouissive, profonde, vraiment géniale.
- j'imaginais jerome seydoux faire le tour du plateau, émerveillé, en s'exclamant "on a dépensé sans compter !".
- ce qui rendait d'autant plus pénible cette avalanche de gros plans, vraiment un crime de ne pas plus / mieux filmer tous ces décors et art direction.
- marrant parce que je trouvais l'affiche absurde avec la grosse tete de pierre niney collée dessus alors que c'était tout un univers qu'on va voir, et en fait c'est bien la ligne visuelle du film.
- et donc, de fait, ce ne sont pas des (bons) réalisateurs : c'est moins activement mal filmé que les 3 mousquetaires mais enfin vraiment ils filment des images, il n'y a jamais de coeur ou de gravitas, à part 2 ou 3 trucs tout est filmé pareil tout le temps, vraiment une usine à images, en gros plans, pour illustrer réplique par réplique.
- c'est dommage parce que c'est propre, c'est du bon travail. niney est vraiment beaucoup trop jeune ça tue pas mal le personnage, la musique est pénible, mais sinon vraiment des professionnels du cinéma qui font du bon travail.
- et c'est quand même une histoire complètement géniale.
- ca l'a été par le passé, et la serie netflix étaient une évidence : c'est donc quand même très cool que ce soit un film, un gros film à l'ancienne, que ça marche vachement bien, c'est un superbe projet très bien fait et qui fait plaisir.
- j'ai détesté les dialogues, moins pires que les 3 mousquetaires, mais là les différents niveaux de langage de manière quasi aléatoire (ils parlent de manière soutenue dans les occasions "officielles" (une fois sur deux) mais sinon on passe du familier contemporain au blc à 3 formulations d'antan d'une scène sur l'autre) c'est horrible, et du coup ça influence le jeu qui est pareil.
- sinon tous les acteurs très chouettes, pas de surrenchère de visage connus, juste tout le monde bien choisie même si les filles sont sur un modèle unique de 'beauté' alors que les hommes sont plus variés.
- pierre niney est moins hideux grimé : bonne idée du coup !
- et l'histoire est vraiment géniale.

- mais bon, un grand film populaire, qui devient un grand succès populaire, qui rassemble et élève le pays en mettant en valeur notre exceptionnel patrimoine, avec un film bien fait et riche, divertissant, c'est du caviar et j'ai pas du tout adoré chaque détail mais j'ai passé une bonne soirée et la salle était pleine et ça faisait plaisir de bout en bout.

En principe j'y serais allé mais la sortie m'a poussé à... attaquer le roman...
Je l'avais reçu de mon père genre pour mes 12 ans (il y a une éternité donc), dans l'édition de La Pléiade. J'avais évidemment abandonné. Trop jeune.
C'était donc l'occasion de le ressortir de l'étagère.

Faut bien une centaine de pages (sur les 1400 ) pour se mettre dans le rythme et dans "le bain" mais bordel une fois que t'es pris, quel régal... Oui c'est mon premier Dumas. Maintenant je comprends.

Premier roman que je lis sur du papier bible, aussi... Un délice.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Alors là, je suis totalement d'accord avec toi

c'est d'ailleurs vraiment marrant parce que la série de prestige en 10 épisodes est sous nos yeux, avec les sauts dans le temps, les grands chapitres... et c'est donc marrant que ça ait été publié en roman-feuilleton, ce qui était mal vu par rapport aux romans, qui induisait de tirer à la ligne, une consommation beaucoup plus populaire... bref le parallèle avec une mini série netflix est évident. presque 2 siècles d'ecart, des arts différents mais les mêmes caractéristiques et au final ce récit qui fonctionne aussi bien aujourd'hui qu'à l'époque.

Le film est effectivement plutôt solide mais au-delà de sa mise en image tout à fait fonctionnelle bien que relativement lisse, à quelques idées de montage près, c'est surtout l'écriture qui pèche. Il n'y a aucune faute à proprement parler - le potentiel anachronisme des dialogues ne me gêne pas - mais tout va beaucoup trop vite malgré les trois heures. Je n'ai pas lu le roman, je n'ai vu que l'adaptation par Kevin Reynolds et des bouts de la mini-série de Josée Dayan, mais j'ai l'impression que l'adaptation prend moins de libertés avec le matériau que le dyptique. Cela étant dit, je m'interroge sur ces gigantesques ellipses de plusieurs années qui interviennent régulièrement durant toute la première moitié. C'est pareil chez Dumas?

Je sais qu'il faut faire des sacrifices quand on veut tout faire entrer en un seul long métrage mais je trouve dommage que le récit réduise à ce point les personnages secondaires à leurs archétypes. J'aimerais ressentir davantage l'amitié Edmond/Fernand afin que le trahison blesse davantage mais c'est littéralement deux scènes (le déjeuner, le bateau), j'aimerais ressentir davantage le calvaire de toutes ces années de prison et surtout l'importance capitale de l'amitié avec l'abbé Faria afin que la belle réplique "ne me laisse pas" soit plus poignante mais c'est là aussi deux scènes (séparées par une ellipse de dix ans!) et j'aimerais ressentir la relation filiale viciée entre Edmond et André afin que les accusations de Haydée sur l'apprentissage de la vengeance aient un véritable impact mais on n'aura droit qu'à un montage d'entraînement à mentir classique. Et pareillement, bien qu'ils disposent de plus de scènes, je ne vois pas vraiment Haydée tomber amoureuse d'Albert.

Le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il prend son temps, comme dans ses deux meilleures scènes (l'histoire du Comte sur le coffre enterré dans le jardin et le trouble lors du deuxième échange entre le Comte et Mercedes) mais il perd parfois son temps sur d'autres choses ou se laisse guider par une mécanique sans véritablement insuffler la vie et l'humanité nécessaire pour incarner l'intrigue. Niney est bon mais ce qui lui manque, c'est moins les années au compteur que les scènes le montrant se perdre dans son obsession. Tout dans son plan est toujours calculé, maîtrisé, ça ne déborde pas assez.

Et le film est à cette image.

Donc c'est tout à fait agréable à suivre, on ne ressent que quelques longueurs dans le dernier tiers, Laffite est bonnard, Mille est délectable, Bouillon est pas mal mais son perso trop en retrait, l'accent de Vartolomei apparaît et disparaît par contre, c'est de la belle ouvrage, bien photographié, mais je n'ai cessé de penser à...Gladiator, un meilleur film de vengeance d'époque, tellement plus luxuriant et incarné, et je me demande si c'est pas celui-ci qu'il aurait fallu diviser en deux, avec une première partie rise et une deuxième partie fall.

Et j'ai aussi pensé à The Right Hand of Doom, l'adaptation en western crépusculaire vampirique avec un Monte Cristo pourvu d'un bras mécanique que Guillermo del Toro avait écrit il y a plus de 20 ans.

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Dumas a fait un livre qui s'appelle 20 ans après, voilà qui te donnera une idée sur les ellipses. Je me souviens juste de celle qui sépare l'évasion de Dantes et sa réapparition sous la guise de Monte Cristo sinon. Sa détention est censée durer quatorze ans sinon, etc.

Là il se fait emprisonner puis t'as un carton "4 ans plus tard", il rencontre l'abbé Faria qui lui parle du trésor, bim carton "10 ans plus tard", il s'évade, il trouve le trésor, carton "un an plus tard", il enquête et recrute André, carton "5 ans plus tard". C'est un peu dommage d'ellipser ces relations.

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Ah oui, ils se sont pas fait chier. De ce que j'ai compris t'as les quatorze ans qui sont compressés, l'évasion, une ellipse de neuf ans, puis tout se passe à peu près sur de manière continue.

Là c'est con parce que les 14 années de prison qui devraient montrer le mec vriller et fomenter sa vengeance, c'est juste une transition "ah maintenant il est maigre" puis "il fait des pompes".

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oui, ensuite en 3 heures je ne sais pas s'il y a de bonne solution, le public perdrait patience si on passe trop de temps là dessus. mais dans l'absolu tu as raison. après c'est pour ça que l'âge de niney est un problème : sa gueule et son aura devraient suffire/aider à faire comprendre le temps qui a passé et les souffrances endurées, alors que là il est jeune """"""beau"""""" et bien portant donc comme tu ne l'as pas vu, pas ressenti et qu'il n'évoque pas une vie détruite, y a un pan entier - totalement fondamental - du personnage et de l'histoire qui passent à la trappe.

Après Niney a là peu près l'âge du Comte quand il sort de prison, et j'imagine que le comte de Monte Cristo est au top quand il fait son retour.

Oui mais le fait qu'il change pas du tout entre avant (22 ans) et après (42 ans) et que même masqué il a virtuellement la même gueule....

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Vous avez tout dit.

Un film agréable, qui prend soin de raconter cette incroyable histoire du mieux possible sur trois heures qui passe à toute vitesse et qui ne fait pas de gros faux pas (du style la photo hideuse des Trois mousquetaires) mais en même temps il y a rien qui dépasse, qui s'incarne totalement, tout est un peu trop lisse et plat. J'ai trouvé le dernier acte très décevant d'ailleurs, tout va trop vite on n'a pas du tout le payoff de la révélation que Monte Cristo=Dantès tout le monde l'a grillé hors champ (c'est peut-être comme ça dans le roman ceci dit) et émotionnellement ça reste au ras des pâquerettes. Et certaines ellipses paraissent vraiment trop faciles sans qu'on sente vraiment le temps passer (notamment les dix ans à creuser le tunnel bon).

Mais c'est correctement fait, costumes, décors, musique (même si trop présente) et évidemment casting solide Niney en tête qui est très bien (moins fan de Bouillon en revanche). Il y a un petit côté Bruce Wayne, Batcave sympa dans l'antre de Monte-Cristo, d'ailleurs la redingote en cuir du perso fait un peu costume de super héros. Mais le film assume pas trop ce ton entre réalisme et quelque chose de bien plus pulp (et pourtant c'est une histoire totalement pulp qui mêle tous les meilleurs ingrédients (aventures, romantisme, vengeance etc...).

3/6

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CroqAnimement votre

quel énorme carton quand même, 600k et +22% en 8ème semaine, 6,9m de cumul.
spontanément je dirais que ça correspond à un créneau laissé à l'abandon alors que la demande était là, mais les 3 mousquetaires n'ont pas bien marché donc ça n'est pas ça.
du coup je fais le lien avec les énormes succès de vice versa 2, un p'tit truc en plus et je me dis que les gens avaient d'aller au cinéma mais avec les blockbusters qui ne semblent plus s'adresser qu'à un seule cible ça laisse beaucoup de place pour les films plus fédérateurs.
et je me demande s'il n'y a pas un "effet jo", un gros truc français positif et fédérateur qui rend fier du patrimoine tout en écrivant le présent ?

en tout cas c'est super, ça fait plaisir.

Spontanément je dirais que ça correspond à un mec hideux.