Forum de FilmDeCulte

Julien Gahyde, incarcéré et interrogé dans le cadre de l'enquête judiciaire sur la mort suspecte de son épouse Delphine, évoque sa courte relation adultère avec Esther Despierre, une amie d'enfance que la vie a remise sur son chemin, et à laquelle, dans une réponse trop empreinte de légèreté, il a déclaré un « amour » et sa possibilité de « vivre avec elle ».

C'est immédiatement sublime, et ça se prolonge jusqu'à la fin... putain ce que c'est bon. La narration est osée, non parce qu'elle est doublement structurée (interrogatoires et souvenirs passionnels), mais parce qu'elle est réussie. Ici pas de moment présent, ni de flashback... mais un assortiment de douceurs, de moiteur, de froideur, de couleurs, et même d'odeurs. C'est une sorte de Garde à vue revisitée, mais avec une grâce incommensurable, et un duel de monstres sacrés remplacé par un tête à tête sans esbroufe entre un Mathieu Amalric ultrasensible, et un Laurent Poitrenaux de juge absolument fabuleux. C'est vraiment puissant à différents moments, ça vient cueillir des choses intimes dans une histoire d'adultère mille fois vue, et la mise en scène, le 4/3, la photo, le montage et le son achèvent de donner du plaisir à chaque nouveau plan. C'en était parfois presque trop de beauté. En sus de la passion sexuelle, tenue par une bouleversante Stéphanie Cléau, s'ajoute un discours assez secondaire, mais lucide et essentiel : "l'impossibilité pour un prévenu d’établir son innocence, en face d’un système judiciaire qui fonde la prévention de culpabilité sur un ensemble d’apparences et de coïncidences". C'est vraiment fort de bout en bout, et la froideur implacable de la démonstration judiciaire de seconde partie m'a parfois fait penser aux Sentiers de la Gloire de Kubrick.

Un grand et beau film.

6/6

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I think we're gonna need a helmet.

Je tente?

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Tu resteras peut-être extérieur à la chose, mais formellement c'est absolument exceptionnel et l'intrigue est très ludique/accrocheuse, donc je pense que tu te sentiras pas floué !

Je suis tout aussi séduit que Z, mais plus mitigé, j'essaie de me botter le cul pour poser une bafouille plus tard.

Vu que ça dure 1h10, t'as rien à perdre.
Techniquement, tu vas te régaler je pense. Quant au reste, hormis peut-être le ton... je sais pas. Et je suis curieux de voir comment tu juges l'aspect adaptation de fait divers (adaptation du roman de Simenon en réalité) au milieu de tous les Omar m'a tuer du moment.

Le film épouse un point de vue malin sur le vrai mal de l'histoire, sans trop appuyer, à tel point que je pense que beaucoup de spectateurs doivent passer à côté.

SPOILERS

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I think we're gonna need a helmet.

Si la première partie est la plus forte (narration fluide, montage de ouf, plans sublimes), je trouve la seconde presque plus passionnante dans son aspect L'étranger de Camus / Le procès de Kafka. Amalric me troue le cul, parce qu'il a de vraies ambitions et un point de vue qui me réjouit.

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I think we're gonna need a helmet.

D'accord avec Tom. Si ça peut t'encourager, c'est le meilleur des films que j'ai vu à Cannes. Après, je pense que le côté ouaté et 4/3 rend mieux en salle qu'à la maison (même si Z prouve le contraire).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

SPOILERS


Bien aimé, sauf la fin que je trouve outrancière.

Sans être aussi séduit que Z, il vieillit bien ce film je trouve, mine de rien c'est un pur film comme on pouvait avoir dans les années 50/60 en France et ça fait plaisir de revoir un peu ça.

Budget peu élevè en plus (1 million) si ca pouvait rouvrir une voie....mais bon je me fais pas d’illusion.

Je vais tenter.

fuck you Léo

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Oui, tente, y a du cul.

J'ai un grand écran et un superbe rétroprojecteur maintenant, je ne regarde plus de divx crasseux les mecs.

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Projecteur. Ou vidéoprojecteur pour être exact. Rétroprojecteur c'est autre chose.

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J'accuse mon âge, mais pour moi c'est valable.

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I think we're gonna need a helmet.

Le son pourri est peut-être volontaire mais c’est aussi un manque de respect envers le spectateur (ou c’est peut-être mon enceinte).