Moteur mon ami :
Les Bêtes du sud sauvage en français.
Je kiffe le merveilleux au cinéma, et avec
Bilbo et
Pi, c'est le troisième candidat de Noël à essayer de chopper cette magie à l'écran. J'attendais de pied ferme.
Y a deux mouvements dans ce film. D'un côté il y a l'univers ultra-cohérent. La pauvreté Crusoé du village, l'isolement, et l'ouragan permettent au réalisme de se distordre assez pour intégrer le conte et le fantastique tout en douceur. Je trouve ça très harmonieux, ça permet au film de conserver un vrai premier degré (là où le bric-et-broc aurait pu virer à la foire d'antiquaire un peu distante). Le terreau est bon.
De l'autre, il y a ce que Déjà-vu nommait très justement "l'indie cute", à savoir une sorte d'académisme qui empêche au potentiel d'exploser. Utilisation facile de la musique, aphorismes mignons à deux balles, voix-off sur-présente, émotion facile à base de gimmicks... Malgré la surcharge d'énergie qui émane du monde bricolé et des acteurs, tout se retrouve assimilé par un petit système qui nous fait comprendre, au bout de 5 minutes, qu'on ne sera pas surpris. Que le film ne cherchera jamais à se dépasser, en somme. Ça se sent particulièrement dans le final où un embryon de mouvement épique est tué dans l’œuf, le réal étant tout occupé à refermer sa boucle en bon premier de la classe.
Au final, je ne sais pas trop lequel de deux mouvements l'emporte. Y a de très jolies moments, mais toujours un peu en deça de leur potentiel.
Sinon, encore un film de fin du monde, les thésards de tous pays vont être ravis.