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MessagePosté: 06 Fév 2009, 19:03 
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French Connection

Au hasard de leurs rondes, les agents de police New-Yorkais " Popeye " Doyle et " Cloudy " Russo tombent sur la piste d'un important réseau de drogue provenant de France.

French Connection a sans doute été l'un des polars les plus influents des années 70. Héros pas très propres sur eux, particulièrement Gene Hackman incarnant un Popeye bourrin, violent, misogyne, raciste et inconscient, volonté de réalisme, il est permis de se demander si des séries comme The Shield auraient pu voir le jour sans French Connection.
Si la traque des français, menés par un Fernando Rey très classieux, qui oppose un coté aristocratique et détaché à la violence des deux flics, est passionante, avec notamment une fabuleuse filature dans le métro, le point d'orgue est la fameuse scène de poursuite entre Popeye et le français ayant tenté de l'assassiner, voiture contre train, d'une intensité remarquable.
La fin achève quand à elle de donner un aspect noir et nihiliste au film, les personnages joués par Scheider et Hackman devenant assez emblématiques de la police telle qu'elle sera représentée désormais : ambigue, féroce, et toujours à deux doigts de dépasser la ligne.
Un seul défaut : des acteurs français pas toujours au top, alors que Scheider et Hackman sont exceptionnels.


Comme j'ai pu le voir également :


French Connection II ( John Frankenheimer, 1975 )

Popeye Doyle est envoyé en France pour rechercher Alain Charnier, impliqué dans l'affaire dite de la French Connection, Doyle étant le seul à pouvoir identifier Charnier. Malheureusement Doyle ne s'adapte pas aux méthodes françaises.
On reprend Gene Hackman, mais on passe de New York à Marseille. Le décalage et tout ce qu'il apporte ( Hackman ne parlant pas un mot de français, hurlant pour avoir ses cheesburgers, fonçant dans le tas avec des conséquences dramatiques ) est intéressant une demi-heure, puis retombe assez vite. La capture de Hackman relance l'intérêt du film, qui retombe avec une partie " désintox " lourde et convenue. A la différence de Friedkin, qui dans le premier film versait dans l'économie narrative et utilisait des ellipses sur tout ce qui pouvait être zappé ( comme la reprise de l'enquête après la tentative d'assassinat sur Doyle ), Frankenheimer montre tout, et si les relations entre l'inspecteur français Barthélémy et Popeye ne sont pas inintéressantes, mais trop prévisibles.
Les scènes d'action ne sont pas catastrophiques, mais rien n'entre en concurrence avec celles du premier, les passages en caméra subjective étant particulièrement laids. Reste une fin noire et un casting impeccable, le seul avantage de cet opus par rapport au premier étant le jeu des français, ici très bon.


French Connection : 5/6
French Connection II : 3/6


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MessagePosté: 06 Fév 2009, 19:16 
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Le 1 reste probablement mon Friedkin préféré. J'adore tout dans ce film, avec une vraie fascination pour la mise en scène (comme un peu tout le monde).
6/6 au premier, un bon 4/6 au second.

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MessagePosté: 06 Fév 2009, 19:21 
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Je me rends compte que j'ai oublié de parler de la musique. Ce score froid, légèrement dissonant, sombre et minimaliste de Don Ellis joue énormément dans l'angoisse que peut procurer le film, notamment dans le final.


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MessagePosté: 06 Fév 2009, 19:54 
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Le 1 m'a surpris par la noirceur de sa fin, qui finit par mettre en relief tout le film et donne presque l'envie d'une revision immediate. J'adore Fernando Rey, j'adore toute la tension accumulee qui debouche sur des bavures choquantes, j'adore le film. J'avoue juste avoir un peu ete decu par la poursuite en voiture dont on dit qu'elle est la meilleure de tous les temps; je l'attendais un peu trop.
5/6

j'ai pas vu le 2 et j'ai moyen envie vu les echos.


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MessagePosté: 06 Fév 2009, 23:07 
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Le premier est devenu un instant classic pour moi, dès la première vision, où j'étais au taquet comme jamais (et la revision en salle y a peu m'a re-achevé).
Gene Hackman et Roy Scheider, c'est la dream team quand même...

6/6

Le second a été la grosse douche froide. Roy Scheider n'est plus là, le film est lent et long. Affreux.

2/6


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MessagePosté: 10 Juin 2010, 14:38 
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French Connection (William Friedkin, 1971)

Image

Un des nombreux films de mon enfance, dont j'ai usé la VHS jusqu'à implosion. J'ai toujours connu l'image granulée au possible, dégueulasse par endroits, sous-exposée à outrance, mais le film m'embarquait totalement avec ses scènes de filature, le caractère acharné et jusqu'auboutiste de Popeye Doyle (Gene Hackman) et cet acharnement dont ils font preuve, leur instinct de flic. Et le méchant du film, le (faux) français (Fernando Rey) me fascinait, avec sa barbe de sorcier et son côté maléfique. Calme et méthodique, il respirait l'intelligence, et venait directement s'opposer et s'imposer aux nombreux méchants des films des années 80-90 qui regorgeaient de gros bras pathétiques ou sans envergure, fonctionnels.

La vision Blu Ray a été un ravissement total. J'ai été piqué au vif une bonne vingtaine de fois devant le rendu dantesque du film, réussissant à rendre justice au style documentaire exigeant de Friedkin, à sa caméra épaule et son refus d'éclairer avec des projecteurs, et son élégance folle à tourner en milieu urbain, sur site, dans le métro ou la rue de sorte de trancher doublement avec l'aspect studio en vogue à l'époque. Une révolution à laquelle le BR rend hommage. Cette première filature à pieds, dans la rue puis le métro, entre Popeye et Charnier est SUBLIME. D'une intelligence tactique hors norme. En 67, Melville avait déjà posé un standard avec Le Samouraï et sa longue filature dans le métro. Après French Connection, il aura fallu attendre Carlito's Way de De Palma (1993) pour retrouver une puissance de cette évidence... et dans une certaine mesure la belle scène du musée de Thomas Crown (1999) peut s'y rattacher.

Ensuite vient la séquence explosive de la poursuite en voiture... que je considère encore aujourd'hui comme la meilleure du genre. Notamment par son originalité (une voiture suit un métro aérien) mais aussi par le choix de son découpage (caméra subjective au niveau du pare-chocs, vitesse réelle) et ses choix de mise en scène (les bruits de moteur et de freins FONT la musique, absente, comme pour Bullitt). Récemment, il n'y a que la course en mini du premier Bourne qui m'ait autant enthousiasmé.

French Connection reste une claque monumentale, et je m'amuse de constater que le style des Friedkin de cette période est le même style que Michael Mann avait à ses débuts (Thief). Les deux sont d'ailleurs des partisans du style documentaire, dont ils sont issus, privilégient la caméra épaule, l'absence de projo, l'image sous-exposée, les films de flics au réalisme poussé, mettent en avant le milieu urbain et underground des grandes cités, notamment LA... il y a une vraie et solide filiation. Sauf que lorsque Friedkin nous pond To live and die in LA en 85, dernier jalon d'un cinéma de studio aux allures de cinéma indépendant, époque providentielle pour l'industrie, Mann produit quant à lui Miami Vice, qui révolutionnera télévision et grand écran. Le premier va ensuite sombrer petit à petit, et le second s'émanciper pour nous pondre chef d'oeuvre après chef d'oeuvre, en alliant la méthode Friedkin à l'esthétique 80'.

6/6

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MessagePosté: 10 Juin 2010, 15:12 
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Le Pingouin a écrit:
Le second a été la grosse douche froide. Roy Scheider n'est plus là, le film est lent et long. Affreux.

2/6


Il faut le prendre comme un film plus pépère niveau mise en scène (mais ce n'est pas sans qualité), plus entièrement porté sur le personnage de Doyle et son obsessivité que sur une intrigue toile d'araignée et l'exploration d'un décor. La prestation d'Hackman est incroyable (la meilleur de sa carrière je pense) en déphasé culturel, torturé à la dope et toujours pret à verser dans divers excès nihilistes. C'est un film très sec et brut, pas spécialement aimable, avec guère d'affèterie.


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MessagePosté: 10 Juin 2010, 22:30 
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J'aime beaucoup le 2 également, étrangement mal aimé comparativement au premier film alors qu'il a une vraie personnalité et que Hackman y est incroyable.

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MessagePosté: 10 Juin 2010, 22:51 
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Art Core a écrit:
J'aime beaucoup le 2 également, étrangement mal aimé comparativement au premier film alors qu'il a une vraie personnalité et que Hackman y est incroyable.


Je ne comptais pas le revoir, mais pourquoi pas vous faire confiance, à vous et à Frankenheimer. J'ai un souvenir d'ennui pénible, mais j'étais très jeune.

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MessagePosté: 10 Juil 2010, 13:48 
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Je vous préviens, je vais faire grosse tâche dans ce topic. SPOILERS.

Bon, j'ai pas compris grand chose : cette histoire de bagnole à la fin, comment ils font pour la retrouver neuve ? Une autre bagnole de remplacement trouvée viteuf à laquelle ils ont changé les plaques et dans laquelle ils ont transvasé la dope ? C'est pas un peu gros ? Et le dernier plan, what the fuck ? Et la bavure, ça donne quoi ?

Après, je ne retiendrai qu'un mot de ce film : FILATURE. Ya que de ça ! Elles sont très bien faites. Mais au bout de la 5eme, t'en as gros.

A part ça, j'adore l'image, le filmage nerveux, Hackman, et certaines ellipses bien vues. Par contre, le parain français qui sait pas parler français, faut arrêter là. Menfin les ricains s'en foutent me direz vous.


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MessagePosté: 27 Juil 2010, 00:50 
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Découverte du premier à l'instant, et j'ai été subjugué par la sécheresse du film. La réalisation est cash, dure, part dans tous les sens, n'hésite pas à se prendre des bagnoles dans la gueule ou de s'engager dans des fausses pistes inlassables, et pourtant l'action est toujours claire et limpide. ça se suit sans décrocher, sans repos, toujours en éveil.

J'ai vraiment été frappé par l'intelligence de la mise en scène, et j'ai rarement autant eu la sensation dans un autre film qu'elle soit autant guidée par l'action. On sent la caméra toujours en attente, nerveuse, au même titre que les deux policiers. Hésitante pour savoir si la "grenouille" va se décider à rentrer dans ce foutu métro, prête à bondir à chaque filature. Et c'est ça qui rend les courses poursuites du film aussi tendues, cette impression que les choix et l'instinct des personnages prennent toujours le pas sur la mise en scène, qu'ils entrainent eux-même la caméra plutôt que de se laisser guider par le champ, et qu'ils nous emmenent avec eux.

Le côté underground, réaliste, urbain rend vraiment service au film. Et je me trompe peut-être mais je trouve qu'on arrive plus vraiment à donner autant de souffle aux films du même genre aujourd'hui, qu'à trop vouloir soigner la mise en scène, on perd un peu de son aspect instinctif qui est pourtant fondamental. Ici c'est quand même fou qu'avec autant d'obsctacles et de fausses pistes lancées dans tous les sens elle retombe toujours sur ses pieds, Friedkin ne se laissant jamais débordé par l'action, et gardant une maitrise parfaite de son film.


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MessagePosté: 27 Juil 2010, 08:43 
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Mickey Willis a écrit:
Le côté underground, réaliste, urbain rend vraiment service au film. Et je me trompe peut-être mais je trouve qu'on arrive plus vraiment à donner autant de souffle aux films du même genre aujourd'hui, qu'à trop vouloir soigner la mise en scène, on perd un peu de son aspect instinctif qui est pourtant fondamental.


Pour moi tu ne compare pas les films du passé avec ceux d'aujourd'hui, mais un film du Friedkin de la grande époque avec 99% des autres ... :wink:


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MessagePosté: 27 Juil 2010, 08:54 
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Marlo a écrit:
Pour moi tu ne compare pas les films du passé avec ceux d'aujourd'hui, mais un film du Friedkin de la grande époque avec 99% des autres ... :wink:


On retrouve un peu de Friedkin dans certains films récents, par exemple dans Narc (même si je préfère 100 fois French Connexion). En dehors de ces exceptions, il est vrai que ce sont deux mondes différents. Personnellement, je préfère largement les anciens.

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MessagePosté: 27 Juil 2010, 11:47 
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Mickey Willis a écrit:
Le côté underground, réaliste, urbain rend vraiment service au film. Et je me trompe peut-être mais je trouve qu'on arrive plus vraiment à donner autant de souffle aux films du même genre aujourd'hui, qu'à trop vouloir soigner la mise en scène, on perd un peu de son aspect instinctif qui est pourtant fondamental. Ici c'est quand même fou qu'avec autant d'obsctacles et de fausses pistes lancées dans tous les sens elle retombe toujours sur ses pieds, Friedkin ne se laissant jamais débordé par l'action, et gardant une maitrise parfaite de son film.


C'est très juste. Mais je trouve que Michael Mann arrive néanmoins au niveau de Friedkin en termes de filmage à l'instinct et d'univers urbain. Heat - Collateral - Miami Vice forment un tryptique aussi maîtrisé que le dyptique French Connection - Police Federal LA.

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MessagePosté: 27 Juil 2010, 12:43 
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Oui j'ai vu que t'en as parlé dans ton premier post. Faudrait que je me remette à Mann maintenant..


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