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Agent de police à New-York, Jimmy Doyle, alias Popeye, s'envole pour Marseille où il est chargé de collaborer avec la police française au sujet d'un vaste réseau de drogue. Arrivé sur place, confronté au choc des cultures, sans armes ni moyen de communiquer, le policier mène difficilement son enquête. Pourtant, lui seul est capable de reconnaître son vieil ennemi, Alain Charnier, le responsable du trafic de stupéfiants.

Qu'est-ce que c'est mal fichu putain.

Déjà, la justification de l'existence de la suite est vraiment ténue au vu de ce qu'elle choisit de raconter, à savoir la quête continue de Charnier par Popeye plutôt qu'une autre affaire, donnant un peu l'impression de voir le Quantum of Solace du film de Friedkin, comme un DLC sans la même portée.

Mais surtout, le film se divise en trois blocs distincts franchement inégaux.

Le premier tiers voit Popeye dans une intrigue de suite piquée au genre de la comédie ("cette fois, c'est l'Américain qui se retrouve en France!") avec des scènes de poisson hors de l'eau et de confrontation avec les forces locales censé montrer la soudaine impuissance du "héros" du premier film mais qui le font surtout passer pour un con (il croyait vraiment que sa phrase "Did you ever pick your feet in Poughkeepsie?" allait marcher sur un suspect français qui bite rien à l'anglais?) et qui ne sont foncièrement pas très intéressantes d'un pur point de vue narratif.

Si bien qu'on en vient à se demander quand le film va enfin démarrer et ça arrive avec ce deuxième acte assez surprenant où Popeye est capturé et rendu accro mais ce qui aurait pu être intéressant (le chasseur de trafiquants devient junkie) demeure superficiel (une fois sevré, le personnage est exactement le même) en plus d'être incroyablement long et de niquer tout le rythme du film. La performance de Hackman dans ces scènes est top et ça a le mérite de faire un virage à 180° par rapport au précédent mais tu pourrais couper entièrement ce passage que ça ne changerait rien vu que Popeye était déjà motivé par la vengeance dès son arrivée au début du film et que la suite du film se situe dans les 24 à 48h suivant ce sevrage donc les conséquences sont inexistantes.

C'est sans doute aussi ce que le film présente de plus personnel, tant pour ce qui est de l'addiction, reflétant celle du cinéaste, que pour l'idée que Popeye a été envoyé par ses supérieurs en France pour servir d'appât, faisant de lui un soldat sacrifié par son institution comme d'autres personnages frankenheimeriens.

Arrive donc cette dernière partie qui renoue finalement avec l'ADN de l'original, à base de filatures et poursuites, avec un peu plus de spectaculaire (un incendie! une cale sèche inondée!) et la fin la plus remarquablement abrupte du monde (qui me fait monter ma note d'un demi-point presque à elle seule). Aidé par un découpage nickel, c'est ce que le film présente de plus réussi et satisfaisant...et je suis partagé parce que c'est aussi ce que le film propose de moins original. Mais bon, parfois, if it ain't broke, don't fix it.

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