Forum de FilmDeCulte

aka Point limite



A la suite d'une erreur technique, un groupe de bombardiers nucléaires de l'US Air Force reçoit l'ordre d'attaquer Moscou. Le président des États-Unis, aidé de ses généraux et de ses conseillers, va tout faire pour arrêter les avions et empêcher le déclenchement d'une guerre nucléaire totale.

J'avais bien aimé le remake TV par Stephen Frears (diffusé en direct aux States en 2000) mais je n'avais jamais vu l'original (et je ne m'explique pas vraiment pourquoi je ne l'avais pas sélectionné pour mes rattrapages Lumet de l'an dernier). La sortie imminente du film similaire de Kathryn Bigelow m'a poussé à combler cette lacune.

SPOILERS

Je m'attendais à ce que le film soit baddant dans son final mais je ne pensais pas qu'il le serait dès les PREMIÈRES SCÈNES qui ne se passent qui plus est même pas dans les différentes pièces anxiogènes du gouvernement et se situent avant l'incident déclencheur. Un rêve symbolique et un adieu avant d'aller au travail qui croulent déjà sous le poids de la Guerre Froide, une discussion au pragmatisme désabusé suivi de l'improbable séduction d'une bandeuse d'apocalypse et un officier qu'on va chercher dans la loge miséreuse d'un concierge...la vibe est déjà déprimante avant même que les bombardiers ne soient dans le ciel.

Et une fois qu'on passe aux bunkers et sit rooms, Lumet nous réserve un découpage étrangement ostentatoire pour lui mais diablement efficace, son expertise pour le huis-clos tendu se retrouvant ici teinté d'une esthétique marquée, avec ce N&B et ces ombres à la limite de l'expressionnisme, des gros plans et grands angles amplifiant les perspectives, des axes rarement parallèles au sol... C'est 12 hommes en colère version cauchemardesque. Il n'en va plus du sort d'un accusé mais du monde tout entier. Certains font peser le poids des vies humaines dans la balance tandis que des proto-Nethanyahu opportunistes sont en mode "jamais plus" (le seul bémol dans l'exploration subtile et réaliste des réactions humaines, c'est cette tentative de putsch foireuse avec une caractérisation à la truelle de l'officier coupable).

Et la lente progression des avions comme compte à rebours mortel abat les espoirs minute après minute. C'est baddant de bout en bout. Même en assainissant les rapports de communication entre les deux blocs, le mal est fait. Comme le film l'annonçait avec sa triple intro, il est déjà trop tard.

Et la fin armageddonesque est géniale. We lose, Gracie.

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Excellent film. un des meilleurs Lumet.

C'est pas mon préféré, mais effectivement il est dans le haut du panier. Et freak, tu fais bien de rappeler l'existence du Frears qui est très réussi et soutient la comparaison. J'avais beaucoup aimé la dernière scène et la performance de Clooney.

Formellement, ce n'est pas le même level.

Souvenir d'un film sec comme un coup de trique qui t'attrape par le col dès les premières secondes et qui te lâche plus jusqu'à son final sans concession.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

J'avais fait un double feature avec le remake télé dans les années 2000, j'avais bien aimé.

Lumet est un boss de toute façon.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste