Forum de FilmDeCulte

« Toujours mentir. Jamais trahir. »
Afin de mettre sa famille à l'abri du besoin, Marc Duval, un français expatrié à Gibraltar, devient agent d'infiltration pour le compte des douanes françaises.
De petits trafics en cargaisons troubles, il gagne progressivement la confiance de Claudio Lanfredi, un puissant importateur de cocaïne associé aux cartels Colombiens. Cette immersion en eau profonde dans l’univers des narcotrafiquants lui fait courir des risques de plus en plus importants. Mais à mesure que Marc gravit les échelons du cartel, il découvre aussi le luxe et l’argent facile... En permanence sur le fil du rasoir, seuls ses mensonges le maintiennent encore en vie. Lorsque les douanes anglaises rentrent dans la partie pour arrêter Lanfredi, le jeu devient encore plus dangereux et sa famille risque d’en payer le prix.

Julien Leclercq ne fait pas mentir sa réputation de cinéaste carré aux films propres... Mais force est de constater qu'il manque encore de style et de nerf. S'il pensait réaliser ses incorruptibles ou ses affranchis, il a juste complètement oublié de caser une grosse scène d'action, et s'il pensait signer un polar politique, son scénario et ses dialogues pourtant signés Abdel Raouf Dafri accusent une faiblesse dans l'écriture. Après, j'aime assez comment Leclerq jongle entre une multitude d'intermédiaires et autant de personnages, et il y a une vraie ambivalence dans le personnage de Lellouche, qui acculé par ses problèmes de fric, se retrouvent en embuscade entre des douanes françaises dont il comprend vite qu'il ne pourra pas se fier à leur loyauté et la tentation de passer de l'autre côté. Mais s'il n'y a rien de vraiment honteux, difficile d'aller au-delà du 3/6 d'encouragement.

Pas si mal que ça. Le fait que ce soit inspiré d'une histoire vraie m'apparaît toujours plus captivant. Je ne suis pas sûre que le réal ait raté son film d'action au sens classique du terme parce que c'est très facile de détourner une histoire pour en faire ce que l'on veut. S'il ne l'a pas fait, c'est qu'il voulait sans doute coller le plus possible aux faits. Il y a quand même quelques scènes bien tendues (la confrontation avec les trafiquants marocains; l'exécution de Bobby Sims) et, pour moi, l'essentiel de l'action se passe dans le cerveau du perso de Lellouche dont on suit les multiples cogitations d'un homme normal, qui, ayant mis le doigt dans l'engrenage, doit composer avec les règles tordues d'un jeu dans lequel il fait figure de Petit Poucet.

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk