Forum de FilmDeCulte

Le point de vue d'une call girl de luxe sur la prostitution.

Un des films mineurs de Soderbergh dans tout ce que ça peut comporter de formule propre au bonhomme, leçon de cadrage et impro freestyle en tête. Après une merde telle que http://www.cliente-lefilm.com/patrick/ (si si, ils l'ont fait et je me demande si les fautes sont volontaires), qu'il est bon de voir un film aborder la thématique du commerce des corps sans crétinisme mongolo ni pudibonderie offusquée, l'escort girl vivant en couplee avec un personal trainer parfaitement au courant de la situation et voyant l'activité de sa nana comme un job lambda.

Le film peut vraiment passionner (parce qu'il est beaucoup plus consistant qu'un Bubble et qu'il trouve bien son rythme en se servant de scènes de rue à New York) comme il peut indifférer (amis pogneurs du graveleux, vous ne vous en tirez qu'avec la vue d'un string et un full frontal en pleine obscurité de miss Gray) et d'ailleurs tout dépendra de l'appréciation du jeu de Sasha Grey, actrice porno à la ville. Soit vous trouvez qu'elle n'a pas d'étoffe et qu'elle joue comme un pied (et même à 1h17 de film vous risquez de souffrir), soit on peut voir là une interprétation particulièrement troublante, entre la coquille creuse de la pute air doll et la vacuité petite-bourgeoise qu'amène tout cet argent facile. Pour ma part j'ai trouvé ça très inspiré dans la description des rapports avec une clientèle friquée qui parle autant dans le vide de leurs blems de contrats dûs à la crise financière que du lot de frustration ou de fascination qui entoure le milieu la prostitution de luxe.
5/6

Je ne connaissais pas du tout Sasha Grey - même pas de nom -, mais elle est parvenue à me serrer le coeur. Je ne goûte pourtant guère au Soderbergh expérimentalo-fumeux, mais je trouve que le film touche - par hasard ? - à quelque chose de miraculeux comme cette très belle scène finale. Pas très bien compris le rôle du petit ami par contre.

4/6

La carrière de Soderbergh n'en finit pas de m'impressionner... J'aime ce gars.

Déçu. Au final parce que j'espérais un film différent qui creuserait plus la confusion du client face à la femme-comédienne. Et Soderbergh décide d'orienter son film vers des choses qui ne sont pas inintéressantes (le rapport de l'escort vis à vis de ses clients, de sa vie quotidienne, de son univers personnel), mais qui casse assez vite pas mal de choses vis à vis du personnage, vu qu'il tient sa narration et finalement ne parvient pas à aller très loin, notamment du fait du mélange permanent avec l'histoire du petit ami, dont on se fout un peu dans ce contexte.

Je vais pas mentir et faire genre je connais pas Sasha Grey, elle fait parti de ces gens du porno qui me fascinent plutôt dans ce qu'ils apportent dans ce plutôt médiocre univers, par l'intensité et le jeu qu'il placent dans leurs scènes. Mais ici, ce n'est jamais ce personnage là qui est employé, et c'est d'un sens tant mieux, on a pas droit à un ersatz de film de cul, un emploi type. En ce sens, je trouve que le choix de la comédienne est intéressant (creuser l'image qu'elle renvoie sans l'employer de façon sournoise), et que Soderbergh offre à la miss un vrai rôle de cinéma et ne fait pas dans l'hypocrisie type du réal qui caste une actrice de cul parce que c'est plus facile de la foutre à poil et de lui faire faire des trucs à l'écran. Et, par ailleurs, il démontre une évidence, celle que le monde du porno regorge non de talents d'actrices mais de personnalités intéressantes, si tant est que l'on veuille s'y intéresser (enfin, c'est ce que je pense).

Bon, j'attendais autre chose, et au final, je trouve que le film manque de contenu, sur 1h17. Reste quelques très belles scènes (tout le début, la scène finale, terriblement sombre) et une mise en scène jamais inintéressante.

3/6

Bah moi j'ai vraiment aimé.

Faudra que je dorme un peu dessus mais je trouve que le film, en plus d'être splendidement cadré et éclairé, parvient à parler de plein de choses (de façon parfois frontale) sur la bourgeoisie, le corps, l'état de la société mercantile etc. C'est un petit film, mais un joli petit film.

Sasha, faut qu'elle arrête les boulards hardcore et qu'elle fasse des vrais films. Charisme de feu.

Tais-toi, t'es fou ! Imagine si elle t'entend...

_________________
N'écoutez pas Film Freak

si seulement l'un n'empêchait pas l'autre...Allez Megan!

Et en y repensant, c'est vrai que toute cette intrigue autour du mec m'apparait pas bien finaude... limite en trop.

Le film est bourré de défaut, et curieusement, il vieillit bien chez moi. Je repasse à 4/6 en fait maintenant. Mais les défauts se maintiennent assez là.

Excellent film.
J'adore Bubble et ai été heureux de retrouver le même genre d'ambiance avec une mise en scène très inspirée. Beaucoup de choses assez fabuleuses, comme ces très beaux apartés musicaux lorgnant vers une pose "lounge" de pacotille transportée par des musiciens de rue. Le film est en fait filé tout en finesse par un premier degré désorienté, avec ses paroles lancinantes, ses points de vue multiples et, évidemment, sa temporalité dérangée. Comme avec Bubble, Soderbergh fait du beau et, j'ose, du grand cinéma avec le vide (intellectuel, social, etc), le pathétique et donc, la désorientation qui en découle (ici, les déviances sexuelle et économique). La photographie et les cadres fixes, picturaux, sont régulièrement dépecés par l'abstraction de l'image et du montage qui s'immisce l'espace cinématographique de quelques instants dans la pure et vraie sensation. Quand on s'attaque au monde du business et de la chair, ça prend un sens évident que Soderbergh exploite, à mes yeux, parfaitement.
On peut émettre quelques réserves comme un manque de profondeur, notamment politique, que l'on retrouve par exemple fortement dans la dernière séquence, ou encore une partie, celle du Jet, peu pertinente, mais Soderbergh joue déjà de fort belle manière avec sa chair à lui pour parler de la chair des autres, et le constat glaçant parle de lui-même.
5/6

Pas mal du tout. Sur le moment, ce film fait de petites scenettes et d'une narration compliquée intéresse mais parfois lasse, au point où on se demande où le cinéaste veut vraiment aller. Très peu de scènes fortes, beaucoup de vide à l'écran, un personnage secondaire de petit ami dont on a du mal à cerner l'utilité. Puis le générique arrive et finalement, en mûrissant le film on y trouve plein de choses, et on se rend compte que le rythme et le scénario avaient justement du bon. L'histoire du petit ami de Sasha Grey est en fait pertinente si on la prend comme un complément à la figure de la call-girl: les individus perdus dans un monde en crise ont besoin de coaches pour les écouter, leur dire quoi faire, comment agir, etc. Un peu comme pour le Che, Soderbergh sacrifie courageusement le spectaculaire pour un aspect intimiste très réussi et au final émouvant (la dernière scène est troublante de beauté et de simplicité).

4/6 solide

J'ai trouvé ça plutôt intéressant et réussi théoriquement, au niveau de la note d'intention, mais après faut avouer que ça pas bien captivant comme film.

Le principe de montage (Soderberg tourne 7-8 séquences et les mélange au montage) est pas con pour entrer dans l'état d'âme de Chelsea, où les personnages sont interchangeables, le temps répétitif, le tout condamné à une misère humaine d'arrière-boutique. L'utilisation abusive de flous, reflets, miroirs, tâches dans l'image, c'est pas con pour montrer un monde froid, d'apparences, où les gens ne sont pas véritablement là , présents, mais dans une image faussée d'eux-mêmes.
Les acteurs sont tous excellents, baignant de leurs voix, de leurs corps et de leurs vides le nihilisme du film...

... mais mais mais jamais ça n'a vraiment pris sur moi. J'étais même parfois énervé par certains tics auteurisants (apparition et disparition de la musique, entre autres). Je me suis fait un peu chier, en fait. Et puis je trouve que Soderberg utilise mal la longue focale floue (dans les parties N&B du Che, c'était déjà pas fameux).

Bref, quelque chose comme 2-3/6.

Grand Soderbergh.

5/6

C'est grave, cette absence totale de motivation pour développer.

Bon bah... Adieu forum.

_________________