Forum de FilmDeCulte

Avec son intrigue délibérément "faible", comme en évitement de la comédie high concept à laquelle pourrait donner lieu le postulat de départ (Denis se fait engager dans une boîte qui vire les employés s'ils ont des enfants et doit alors cacher l'existence des siens et jongler entre sa vie pro et sa vie de papa), s'en servant plutôt comme prétextes à des petites saynètes amusantes, le film s'inscrit dans la lignée d'autres Podalydès tels qu'Adieu Berthe. Ici, l'humour absurde ou cartoonesque cingle l'uberisation et le monde de l'entreprise, davantage les start ups que les bureau comme dans Bancs publics. Y a un côté vaguement boomer mais assumé (les darons qui réutilisent le "de ouf" des jeunes).

Après, si l'ensemble est mimi, c'est un peu inconséquent, avec une écriture fine dans la caractérisation mais plus grossière pour le reste. On est loin du charme de Comme un avion. Mais bon c'est mieux que Bécassine.

PS : juré, j'essayais pas de citer le plus de titres de sa filmo possible.

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C'est moins bien qu'Effacer l'historique dans le match des comédies sur l'ère numérique. Symbole de cette différence: le gag sur le livreur à vélo, ici bien feignant quand il était excellent chez Delépine et Kervern.

Mais c'est pas mal quand même, de nombreuses petites choses à glaner sur la vacuité de certaines utilisations technologiques, dont tout le monde se rend compte sans vouloir le reconnaître de peur d'être mis à l'index socialement.

Le prétexte des enfants est curieux. J'imagine que c'est le symbole ultime de la "vie personnelle" dont les startups veulent se débarrasser, mais sur la durée du film le focus est lourdingue. La romance Kiberlain/Podalydès n'est pas crédible pour un sou par ailleurs.

Le trailer de ce film tu peux pas faire plus cliché "ok boomer". Mais j'ai curieusement envie de le voir.

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CroqAnimement votre

J’ignorais l’existence même du film jusqu’à avant-hier. Les derniers Podalydès m’ont vacciné (huhu) mais peut-être me laisserai-je tenter.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Effacer l'Historique, La Belle époque, Adieu les cons, c'est la grande mode des films "Ok Boomer".

Mais celui-ci est moins détestable que les autres. Avec plus d'ambition formelle et de recherche poétique, Podalydès pourrait se rapprocher de Jacques Tati. Malheureusement il me semble toujours un peu fainéant, se contentant d'additionner de petites trouvailles burlesques sans grandes conséquences.

Ça n'est heureusement pas aussi catastrophique que ce que la BA pouvait me laisser craindre. Comme FF je dirais qu'on est entre Comme un avion et Bécassine, loin du premier en terme d'inspiration et de poésie, mais tout de même plus enlevé que le second. Le comparer à Effacer l'historique fait effectivement sens (bien que ça ne m'ait pas du tout traverser l'esprit durant la projection), mais je trouve que les deux partagent les même tares. Malgré leurs qualités, ça reste des films de vieux cons, qui en opposant modernité et passé laissent à penser que du premier n'émerge que du négatif quand le second est outrageusement idéalisé. Non pas que leur regard sur l'évolution de la société soit nécessairement erroné (uberisation, gadgetisation, novlangue, sous-traitance, certaines charges sont mêmes particulièrement bien senties), mais c'est plutôt le fait qu'en contrepartie tout ce qui est issu de l'ancien monde nous est présenté sous un aspect idyllique qui me chiffonne.

Et je trouve que le personnage incarné par Bruno Podalydès cristallise bien tout cela. Déjà il s'est donné le beau rôle, quand les autres n'ont eux hérité que de prototypes stéréotypés assez peu intéressant. Parce qu'il est le seul à faire intelligemment la jonction entre les deux mondes (il est le seul des cinquantenaires à avoir une vraie maîtrise des nouvelles technologies), mais qu'il est aussi tout au bas de l'échelle sociale, accumulant les pires jobs de la nouvelle économie (revendeur Ebay, chauffeur uber, collecteur de drones de livraison pour les recharger - excellente idée, doublure de gréviste - excellente idée numéro 2). C'est l'âme poétique du film, et donc nécessairement celui qui est le plus déclassé socialement, parce qu'il ne veut pas rentrer dans les schémas du monde moderne. Tout ce qui il y a de plus réussit dans le film tourne forcément autour de son perso (en particulier ce que je considère comme le moment le plus hilarant, la fausse démonstration de drone avec aspirateur de table et ventilateur solaire), et c'est forcément de lui que viendra le réenchantement, la ré-humanisation de The Box. Mais c'est tout de même un peu court et naïf comme programme.

Bon, je passe sur certains aspects que j'ai trouvé assez mal dosé, l'utilisation de la novlangue managériale en particulier (qui m'a fait penser à ce que nous raconte Cosmo dans la shootbox), un peu c'est bien, mais sur la longueur c'est juste gavant. Pas convaincu qu'il est fallu nous assommer avec aussi longtemps. Et pour délivrer une critique drôle et acerbe des dérives de la société actuelle, je ne pense pas que d'opposer deux mondes ait été le bon choix. Se concentrer uniquement sur les incohérences de notre époque aurait été suffisant pour faire ressortir son côté ubuesque, et même si je sais que tout le monde ici ne partage pas mon avis, je trouve que Sorry to bother you de Boots Riley est sur ce point une plus grande réussite.

3-4/6

J’y ai pensé durant tout le film, c’est du quasi « vis ma vie au quotidien » - même si globalement à mon boulot c’est plus du franglais que du langage managérial (a quelques maximes prêt, genre « y a pas de problème, y a que des solutions », et Cie).

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Chez moi c'est "si t'as pas la solution, tu fais partie du problème".

Lol, ce que ça peut être con. Mais je la ressortirai !

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putain mais la violence

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est un truc qu'on se dit entre collègues pour se taquiner mais il y a bien un ou deux chefs qui sont capables de le sortir à l'occasion. Du genre tellement connus pour pousser leur gueulante à tout bout de champ que ça n'effraie plus grand monde.

C'est un dévoiement d'une citation d'Elridge Cleaver ( il est vrai qu'il a eu une vie sinueuse)
There is no more neutrality in the world. You either have to be part of the solution, or you're going to be part of the problem.'
La langue manageriale a récupéré les Black Panthers...

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman