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MessagePosté: 11 Juin 2015, 09:04 
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Successful superfucker
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Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n’a jamais piloté d’avion…
Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grandes traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau. Rachelle découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres.


Les films de Podalydès reposent sur une certaine fantaisie libertaire hors du temps qui arrive ici à son apogée, convoquant les heures glorieuses du cinéma des Larrieu époque Peindre ou faire l'amour. Ca m'avait déjà choqué dans le précédent et ça se confirme ici, la mise en scène se fait presque de plus en plus laide, ce qui pourrait poser problème avec un pitch aussi light (en gros c'est un quinqua qu'on qualifiera d'autiste lunaire qui décide de prendre une semaine de vacances pour faire du kayak) et pourtant ce dilettantisme finit par coller parfaitement à ce burlesque estival, cette poésie de tous les instants au ras du plancher (ou fil de l'eau) qui ne semble avoir que pour dessein de perpétuer le mojo de profiter de la vie. Et des films qui donnent la pêche comme ça, où on sort de la salle avec un sourire maousse, bercé par la voix de Bashung, il n'y en a pas des masses.
5/6


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MessagePosté: 11 Juin 2015, 21:40 
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Je veeeeeuuuuuuux!

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MessagePosté: 13 Juin 2015, 20:09 
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Sir Flashball
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DPSR a écrit:
cette poésie de tous les instants au ras du plancher (ou fil de l'eau) qui ne semble avoir que pour dessein de perpétuer le mojo de profiter de la vie.


HAHA.

On est dans le film parisien par excellence, avec ses interrogations pour upper-middle class quadra qui travaille dans l'audiovisuel ou dans l'événementiel, marié deux enfants, avec crise identitaire molle. Et toutes les tares du genre y sont : dialogue sur-littéraires sans une once de beauté au final (Michel qui laisse son épouse derrière lui en déclamant, sur son kayak, "Quelle femme admirable !"), raideur théatrale du jeu (on dirait vraiment un spectacle de fin d'année avec des élèves de collège qui jouent Racine), sexualisation débile de tous les personnages féminins, escapades sexuelles ridicules, etc.

Je ne retiens de ce truc que des blagues gamines sur les tentes Quechua.

Pour le reste, c'est d'une mollesse et d'une inconséquences totales.

1.5/6

(Zad, 5/6 ??? Tu n'as pas honte ?) :mrgreen:

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 06:48 
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En même temps je crois que Zad apprécie Poldalydès et Comme un avion a de très bons échos.
Perso je ne trouve pas que son cinéma représente "le film parisien par excellence" et qu'à la place de la crise identitaire molle on a quelque chose de léger et poétique, et en même temps assez direct, pas forcément dans les conventions non plus.
Y'a toujours eu un ton assez unique que j'ai plaisir à retrouver presque à chaque fois.
Je vais voir pour celui là.

Je me souviens que dans Dieu seul me voit y'avait des interrogations d'un Albert Jeanjean ingénu sur sa conditions , les milieux qu'ils fréquentent, les opinions politiques de ses amis (de droite donc).


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MessagePosté: 14 Juin 2015, 10:03 
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Cantal a écrit:
Perso je ne trouve pas que son cinéma représente "le film parisien par excellence"


Je ne connais pas assez Poda pour généraliser à sa filmo, je ne parle que de ce film-ci.

Cantal a écrit:
et qu'à la place de la crise identitaire molle on a quelque chose de léger et poétique, et en même temps assez direct, pas forcément dans les conventions non plus.


Moui, j'ai vraiment du mal à trouver poétique un film qui passe son temps à chercher la poésie (par les dialogues, par les hallucinations/rêves du héros, avec ces séquences de danse limite embarrassantes) sans parvenir à s'en approcher, mais qui ne s'équilibre finalement réellement nulle part.
Le réal est d'ailleurs tellement conscient de son parisianisme qu'il s'escrime à tenter de le désamorcer par de l'ironie (le héros roule en Smart, se pare de gadgets hors de prix et de confipotes pour aller dans la nature), mais ne comprend pas que c'est son écriture-même qui est déconnectée du réel.

Et puis au-delà de ça, l'ensemble est quand même très moche formellement ; la palme à la façon qu'a Podalydès de filmer la réception d'un SMS en figeant l'écran et en insérant une voix-off bien vulgos.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:23 
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Je rejoins l'avis DPSR que je partage en tous points.
J'ai eu l'impression de voir un film de Cameron Crowe à la sauce Podalydès, soit la parenthèse enchantée d'un homme dans la 2e moitié de sa vie qu'il redécouvre en solitaire, tel un pilote de l'aéropostale mais à échelle réduite, bucolique, sauf qu'ici Tom Cruise/Matt Damon est remplacé par Bruno et son physique d'Alain Chabat en plus bonhomme, avec ses inévitables jeux de mots pourris et son espèce de burlesque du quotidien.

J'ai trouvé ça très beau justement, notamment dans la première partie et la façon qu'a Podalydès de peindre le portrait de ce couple à l'amour installé, acquis, où Elle ne le comprend pas forcément mais le soutient toujours. Quand elle vient le décoincer de sa souche, ce sourire dans la voiture, et cette phrase, sentiment verbalisé, qu'Il a en la quittant, "Cette femme est lumineuse").

Lumineux, voilà. Comme un Cameron Crowe. Drôle aussi ("Veuve!", génial). Comme l'indique son titre, le film plane, porté par le vent ou le courant de la vie qui le ramène sans cesse au même endroit avant de repartir, tel un palindrome (sublime dernière séquence). Ça fait plaisir de voir le cinéaste revenir à ce genre de comédie moins cartoonesque que ses deux derniers (même si le cameo de Pierre Arditi est extraordinaire), moins dans la chronique que ses premiers et toujours aussi humain. Poda ne se répète pas et signe un film inattendu aux scènes inattendues. En tout cas, moi ça m'a cueilli.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:30 
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Film Freak a écrit:
Je rejoins l'avis DPSR que je partage en tous points.
J'ai eu l'impression de voir un film de Cameron Crowe à la sauce Podalydès, soit la parenthèse enchantée d'un homme dans la 2e moitié de sa vie qu'il redécouvre en solitaire, tel un pilote de l'aéropostale mais à échelle réduite, bucolique, sauf qu'ici Tom Cruise/Matt Damon est remplacé par Bruno et son physique d'Alain Chabat en plus bonhomme, avec ses inévitables jeux de mots pourris et son espèce de burlesque du quotidien.

J'ai trouvé ça très beau justement, notamment dans la première partie et la façon qu'a Podalydès de peindre le portrait de ce couple à l'amour installé, acquis, où Elle ne le comprend pas forcément mais le soutient toujours. Quand elle vient le décoincer de sa souche, ce sourire dans la voiture, et cette phrase, sentiment verbalisé, qu'Il a en la quittant, "Cette femme est lumineuse").

Lumineux, voilà. Comme un Cameron Crowe. Drôle aussi ("Veuve!", génial). Comme l'indique son titre, le film plane, porté par le vent ou le courant de la vie qui le ramène sans cesse au même endroit avant de repartir, tel un palindrome (sublime dernière séquence). Ça fait plaisir de voir le cinéaste revenir à ce genre de comédie moins cartoonesque que ses deux derniers (même si le cameo de Pierre Arditi est extraordinaire), moins dans la chronique que ses premiers et toujours aussi humain. Poda ne se répète pas et signe un film inattendu aux scènes inattendues. En tout cas, moi ça m'a cueilli.


Incompréhension totale.

Mais vraiment.

Le "cette femme est lumineuse" par exemple, c'est tellement sur-écrit... Je suis incapable de trouver ça beau et spontané.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:36 
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L'écriture a posé le personnage au préalable comme un mec qui parle tout seul donc ça passe en fait.
Tout est question de contexte.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:43 
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C'est pas le problème qu'il parle tout seul, c'est le phrasé, la façon dont c'est amené, l'intonation. Tout sonne faux ; moi j'y crois pas une seconde.

Autre exemple : le dialogue pendant le brossage de dents avec sa femme. Mais qui parle comme ça, franchement ?

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:48 
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Castorp a écrit:
C'est pas le problème qu'il parle tout seul, c'est le phrasé, la façon dont c'est amené, l'intonation. Tout sonne faux ; moi j'y crois pas une seconde.

Ah moi j'adore sa diction, à Poda, justement...

Citation:
Autre exemple : le dialogue pendant le brossage de dents avec sa femme. Mais qui parle comme ça, franchement ?

Personne ne parle comme dans un Shane Black ou un Aaron Sorkin ou un Desplechin, ça m'empêche pas d'aimer les dialogues.

Tant que ça colle à l'univers que créé le film et/ou que c'est drôle et/ou que c'est bien joué, ça me pose pas de problème.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 19:54 
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Film Freak a écrit:
Personne ne parle comme dans un Shane Black ou un Aaron Sorkin ou un Desplechin, ça m'empêche pas d'aimer les dialogues.


Mon souci c'est que je n'ai absolument pas l'impression d'être face à des êtres humains (comme chez Black, Sorkin, ou Crowe), mais face à des piquets qui récitent un texte sans âme.

Film Freak a écrit:
Tant que ça colle à l'univers que créé le film et/ou que c'est drôle et/ou que c'est bien joué, ça me pose pas de problème.


Oui en fait, je ne trouve ça ni drôle, ni bien joué. Rien que la séquence d'intro sur Jean-Sébastien Bach, je la trouvais artificielle et laborieuse : sur-écrite, du jeu qui déclame plus qu'il ne joue, et une mollesse d'ensemble que j'ai retrouvée partout dans le film.

Je n'ai ri que lors des gags muets.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 20:12 
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Castorp a écrit:
Le "cette femme est lumineuse" par exemple, c'est tellement sur-écrit... Je suis incapable de trouver ça beau et spontané.

Disons que ça aide de penser la même chose de Sandrine Kiberlain. C'est comme le plan sur Agnès Jaoui, tu peux l'apprécier simplement pour son modelé de Vénus, ou le trouver d'autant plus beau que l'actrice a la cinquantaine et pris beaucoup de poids.


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MessagePosté: 14 Juin 2015, 20:20 
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Méthode Coué, quoi.

De manière générale, j'ai beaucoup de mal quand un film me dit ce que je dois ressentir. C'est un aveu d'échec à mes yeux.

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MessagePosté: 14 Juin 2015, 20:38 
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Localisation: POEY DE LESCAR
Moi quand je me pointe avec mon film de tank on me dit non, par contre si Podalydès veut faire un film sur un Kayak alors là...
Je regarderai quand même parce qu'il y a un petit côté "Rivière sauvage".

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique


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MessagePosté: 14 Juin 2015, 20:53 
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Massinfect a écrit:
Moi quand je me pointe avec mon film de tank on me dit non, par contre si Podalydès veut faire un film sur un Kayak alors là...

Je te donne une astuce pour avoir l'aval du CNC, tu ne montres jamais le tank, comme ça ils sauront tout de suite qu'ils ont affaire à un auteur.


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