La claque.
Dès les toutes premières minutes, le montage du film, encore plus impressionniste dans sa structure
stream of consciousness éclatée que
Lenny - le
consciousness en question est ici celui d'un artiste égomaniaque surmené sur le point de mourir - m'a donné l'impression de voir un film écrit par Christopher Nolan réalisé par Martin Scorsese et monté comme un Oliver Stone. En 1979.
Le film, incroyablement
showy, est à l'opposé des films de Stanley Kubrick mais je ne suis pas étonné qu'il ait trouvé à l'époque que c'était
"peut-être le meilleur film que j'ai jamais vu". C'est incroyablement moderne, pour ne pas dire post-moderne. Sorte de méta-
musical autobio, ça renvoie évidemment à
8 et demi (du moins, de ce que je me souviens) donc ça n'a rien inventé mais j'ai trouvé ça brillant sur à peu près tous les points.
Oui, c'est sursignifiant (Jessica Lange...de la Mort), après tout on parle d'un film où un chorégraphe sur son lit de mort hallucine des numéros musicaux dans un décor diégétisé dont les chansons préexistantes sont chantés par ses proches pour traiter directement de sa vie donc le film ne cherche pas la subtilité. L'impressionnisme du montage est contrebalancé par l'expressionnisme baroque de la mise en scène - ces décors, cette photo, ces chorégraphies! - et cette union parvient à rendre l'expérience proprement grisante alors que le récit est en réalité incroyablement déprimant.
C'est presque comme si on avait adapté
Le Chanteur de Daniel Balavoine.
Jerzy avait raison, ça m'a fait penser à
Birdman, pour Broadway et le portrait d'un vieux showman mais surtout pour l'aspect film-cerveau, et j'ai adoré.
C'est pas tous les jours qu'une découverte si tardive se glisse dans votre panthéon personnel.
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