Forum de FilmDeCulte

Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir.
Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles.
Aujourd’hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d’édition.
Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.

Librement inspiré d'Arlington Park de Rachel Cusk, gros succès récent de librairie qui flirtait avec Virginia Wolf, La vie domestique transpose la lassitude des femmes au foyer dans la banlieue pavillonnaire française, toute en gardant un style parfois américain avec une histoire de disparition d'enfant et une avalanche de prénoms anglicisés hérités des soaps américains portés par des lycéennes. Si les quatre femmes ont toutes sacrifié leur carrière au profit de maris qui rentrent tard le soir, cavalant de sortie d'école en centre commercial, elles le vivent toutes différemment: L'exponentiellement amère Emmanuelle Devos (qui retrouve un film dont l'action se concentre en 24 heures après Le temps de l'aventure) essaie de retrouver un job, Natacha Rénier enceinte et totalement démissionnaire délègue l'éducation de ses gosses à une fille au pair, Julie Ferrier complexe sur le manque d'ambition flagrant de sa vie par rapport à ses anciennes copines tandis qu'Helena Noguerra excédée laisse un gamin tyran se défouler en permanence. Czajka évite de faire du Desperate Housewives (pas d'adultère dans le placard ou de jardinier bodybuildé), s'attachant plutôt à l'impasse dans laquelle se retrouve les mères de famille et la misogynie omniprésente autour d'elles. Souvent drôle mais jamais dans un registre de franche comédie, avec des acteurs très bien dirigés (avec notamment au cast masculin Laurent Poitrenaux ou Michaël Abiteboul), La vie domestique manque aussi parfois de réel mordant, comme si le décor aseptisé et confiné des maisons de banlieue contaminait les situations, sans réel ennui mais finalement avec une impression mitigée et une fin ratée.
3/6