Forum de FilmDeCulte

Cela fait bien longtemps que la frontière entre le cinéma et la télévision est ouverte au Festival de Cannes. Beaucoup de cinéphiles ignorent qu’«Elephant» de Gus van Sant était un téléfilm HBO à l’origine, avant de recevoir la Palme d’or en 2003, et personne ne critiquera aujourd’hui la présence de «Ma vie avec Liberace» en compétition, bien au contraire. En présentant le dernier film de Steven Soderbergh avant sa retraite dans la course aux prix, les sélectionneurs permettront peut-être à Michael Douglas d’obtenir la consécration cannoise – il ne pourra concourir pour les Oscars pour ce rôle. Et c’est peu dire que l’acteur nous touche en Liberace, cette «vieille folle» comme l’appelle son amant, surtout quand il évoque sa peur de la mort, amaigri et méconnaissable.

LE PORTRAIT DE DORIAN LIBERACE

«Ma vie avec Liberace» débute par un show du célèbre pianiste à Las Vegas. «Mais comment ne voit-il pas qu’il est gay ?», s’interroge le beau et blond Scott (Matt Damon, volontairement en retrait). Son ami hausse les épaules. Malgré le décorum façon Louis II de Bavière, les visites nocturnes dans les sex-shops ou ses nombreuses fréquentations, Walter Liberace n’a jamais fait son coming-out, même post-mortem de peur de ruiner sa carrière et de décevoir un public principalement féminin. L’homme vivait reclus dans sa villa de luxe, n’en sortant que pour ses spectacles en paillette, strass autrichien et manteau en fourrure. Une vie solitaire – il se sent même libre à l’annonce de la mort de sa mère – qu’il tente de combler aux bras de jeunes hommes – en cachette bien sûr. Pourtant sous les moumoutes et les perruques, il y a un cœur qui bat, dont l’amour pour Scott tient à la fois de sa hantise du vieillissement – il le transforme à son image pour qu’il soit son portrait de Dorian Gray -, et du désir de connaitre la paternité. En toute modestie, Steven Soderbegh s’efface derrière le sujet, n’appuie jamais les effets mélodramatiques, observe avec tendresse son personnage de Freak. Très classique dans sa narration – sa principale limite -, parfois trop hagiographique, «Ma vie avec Liberace» offre un bel envol au pianiste fou fou fou.

En images ici: http://festival-de-cannes.parismatch.co ... que-515859

Ca m'a assez surpris au début, avec cette très brève intro suivie d'une loooongue scène pour la présentation de Liberace, et pendant un moment, on se fait à cette structure épisodique qui donne des airs de chronique au film dépeignant avec justesse la relation naissante, avec cette mise en scène qui rend ces '70s à paillettes aussi véridique que la Floride filmée à la Red de Magic Mike...

...mais après, inévitablement, comme beaucoup de biopics, le récit doit se raccrocher à des trames et les habituels problèmes de couple/de drogue viennent uniformiser le tout dans le deuxième acte. Le dernier tiers, un poil plus engagé, et ce de manière subtile, parvient à remonter un peu la pente, avec ces tristes événements qui d'un coup ramènent le statut gay, déconsidéré, sur le devant de la scène.

Douglas et Damon sont parfaits à contre-emploi. Et on ne peut jamais avoir assez de Scott Bakula.

4/6

Soderbergh me paraît plus impliqué ici que sur ses derniers mais je ne peux m'empêcher de trouver ça quand même un chouille inconséquent.

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Je n'ai pas de réponse précise, mais en découvrant le film hier, j'ai eu du mal à ne pas être distrait ponctuellement par les rajeunissements numériques et autres collages de tête de Douglas sur corps de pianiste pro. C'est à la fois très bien fait et pas parfait, du coup je me suis parfois demandé s'il était toujours bien nécessaire de montrer.
Au-delà de cette observation, j'ai trouvé le film touchant, voire émouvant, ce qui en soi en fait un film de Soderbergh différent même s'il est vrai qu'il use d'un arc général très éprouvé (un peu comme pour Magic Mike finalement) et c'est donc encore une fois dans de subtils mais nombreux détails de caractérisation et d’interprétation que réside la force du film. Et toujours cette rigueur, cette élégance, ce sérieux qui n'exclue pas l'humour. J'ai pensé plusieurs fois à Sunset Boulevard.

Je comprends pas très bien la surestimation du film. Entendons-nous bien, les acteurs sont superbes (Douglas et Damon en tête vraiment magnifiques), la reconstitution est parfaite, le décorum kitsch est étalé jusqu'à la nausée et le récit de vieux beau qui manipule son sextoy est plutôt fascinant. Mais au final je retrouve quand même les bases d'une biographie assez convenu, du schéma rise & fall classique et ça ne me touche pas plus que ça.
Pourtant contrairement à sa déco ringarde et à ses costumes brillants, les thèmes sont traités de manière très délicates avec beaucoup de retenus notamment bien sûr la question de l'homosexualité. Il y a ce plan génial sur la une du journal qui annonce la mort de Rock Hudson emporté par le Sida alors que Liberace fait tout, de manière grotesque, pour dissimuler cet aspect de sa personnalité. C'est vraiment fugace mais pourtant ça dit tout. Rock Hudson acteur adulé des femmes, jeune premier parfait à la James Dean a eu le courage d'annoncer sa maladie et il est mort digne. Liberace est mort comme il a vécu dans le mensonge, dans les apparences toutes fabriquées et factices.
Le personnage est par ailleurs fascinant. D'abord un peu naïf et généreux puis rapidement manipulateur et carrément pourri le tout macérant dans un égocentrisme psychotique. Michael Douglas est vraiment parfait, tantôt attachant, tantôt détestable, très souvent pathétique. Matt Damon est absolument parfait aussi dans le rôle du bel éphèbe naïf et influençable. Ce qui est particulièrement réussi c'est d'avoir su faire de leur histoire, une vraie histoire d'amour, quelque chose de véritablement touchant et beau là on aurait pu être dans l'ironie, dans le cynisme permanent Soderbergh parvient très délicatement une fois de plus à introduire des sentiments sincères.

4/6

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CroqAnimement votre

Si je veux le voir c'est bien pour Douglas et Damon. Il semble que Bruce Dern a un peu volé son prix si je comprends bien...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je sais pas en tout cas sur ma TL Twitter c'est l'extase, la revue de presse Allociné est très bonne etc...
Après je trouve le film bon et effectivement Michael Douglas méritait largement le prix à Cannes (pas vu Nebraska mais bon).

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CroqAnimement votre

pourquoi, il l'était ?

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N'écoutez pas Film Freak

Ca m'étonnerait pas, j'ai appris récemment que Will Smith et Tom Cruise étaient gays !

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CroqAnimement votre

WHAT ?

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N'écoutez pas Film Freak

C'est des rumeurs / légendes urbaines qui ont 15 ans ça...

Pas d'après le mec qui me l'a dit qui est parti bosser à LA cet été et qui est passé pour un con parce qu'il le savait pas et qu'apparemment dans le milieu tout le monde le sait.
Même moi ça me paraît gros. Le pire c'est qu'apparemment la femme de Will Smith serait lesbienne ! Et que d'un commun accord ils maintiennent les apparences ont fait des gosses et tout...
Enfin bon ça veut rien dire c'est que des "on-dits" mais je trouve ça marrant.

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CroqAnimement votre

Sur Tom Cruise, South Park avait fait un épisode super marrant d'ailleurs.

Tom Cruise ça m'étonnerait pas mais Smith, c'est ouf.



Oui, Out Of The Closet, il est énorme. Et tout le délire (correct) sur les scientologues, c'est génial.

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Je préfère ce que fait le père dans Tel père, tel fils.

La rumeur fabuleuse. Sinon George C le serait de source quasi sûre.