Forum de FilmDeCulte

Mon premier Eustache (à suivre, La Maman et la Putain, mais faut que je trouve le tmeps vu qu'il fait plus de trois heures).

Sacrée surprise. Première partie : Michael Lonsdale, plus dandy génial que jamais, raconte une histoire salace lors d'une soirée mondaine. C'est craspec mais classement raconté, on se marre, quelques vérités sur les sexes et sur le sexe y sont assénées avec bcp d'esprit.

Deuxième partie : Jean-Noël Picq raconte la même histoire, mot pour mot ou presque...

Qu'est-ce à dire ? Eh bien la 1è partie est fiction. Eustache a invité des acteurs à dire les mots de Picq - la 2è partie étant documentaire. A chacun, ensuite, de donner l'avantage à l'une ou l'autre (personnellement, je trouve Lonsdale bien plus fin, drôle... et même crédible que Picq !).

C'est donc un moyen métrage très ludique, assez subtil et surtout hilarant. Je recommande notamment à Cosmo, qui, j'imagine, se poilerait bien.

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j'y reviens, même si je sais que ça n'intéresse personne, mais bon, c'est mon bidule avant de partir à Montparnasse...

Ce film mérite vraiment d'être vu, surtout par ceux qui auraient été charmés ou pour le moins intrigués par Peau de Cochon de Philippe Katerine. Je suis prêt à parier que Katerine a vu Une sale affaire, tant le ludisme et les jeux de réalité/fiction de Peau de Cochon se retrouvent dans ce film (voyez notamment la scène rejouée du monologue de sa nièce, mais aussi le dandysme de Lonsdale que Katerine a naturellement, l'embellissement du scabreux, la revendication qu'une histoire, aussi banale soit-elle, bien racontée, peut être captivante).

Voilà, c'est mon coup de coeur de début août.

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Pas vu celui-là mais La Maman et la Putain est un de mes films préférés.

Haha pareil. Mais en même temps ça vient peut être aussi simplement du fait que la partie fiction vient en première.
Sinon j'ai beaucoup aimé aussi, c'est drôle et intelligent, et puis le film arrive à être accrocheur en montrant simplement un type qui raconte une histoire (deux fois en plus!).. c'est fort.

Bon on retrouve ce mélange de langage racé finement saupoudré de "pisse", "baise", "queue", avec cette idée de mettre à l'épreuve un récit qui pour son narrateur doit servir de "loi de l'univers", sous deux représentations. Et finalement je ne sais pas quoi trop en dire si ce n'est que l'exercice de son doublon même parait avoir une certaine fascination pour le vide, la négation, paradoxalement par la virtuosité de la parole et de l'écrivain qui intervient en second lieu, très articifielle malgré que ça soit dans un cadre de "document"... Mais le web et la qualité VHS, c'est plus ambigu encore : difficile de distinguer drastiquement le 35 et le 16 mm finalement entre les deux parties (si ce n'est les génériques), l'image et le son sont sales . Puis la fiction et le doc se mélangent en prim dans l'un et l'autre des segments par les visages, avec des petits trucs comme le fait de mettre le père Douchet dans la partie 1, et de poser Françoise Lebrun dans un fauteuil de la seconde partie.

Je ne trouverai pas aussi drastiquement que Lonsdale l'emporte de façon spectaculaire, mais paradoxalement le récit de l'histoire y semble plus vulnérable, plus humaine, faillible, la mélancolie de la diction de l'acteur.. alors que Jean-Noël Picq semble dépassé par son plaisir de dandy en train de raconter, pris dans l'impact esthétique de ses paroles. Lonsdale a droit à des cadres plus variés qui créent un certain suspens, Picq n'a droit qu'au même angle, et un peu de zoom... L'attitude des auditrices est amusant aussi : elles participent plus en contrechamp dans la partie "fiction", alors qu'on ne fait quasiment qu'entendre seulement leurs répliques hors champs en seconde partie (et il y a un "running panoramique" qui s'interrompt régulièrement au milieu de l'auditoire sur 1/5eme de fauteuil, comme pour nous frustrer de leur réactions)...Dans la partie 1, on insiste plus sur les visages, on prend le temps d'interroger cette incompréhension homme / femme qui se perd dans la réception de ses paroles... tandis que la seconde partie se termine juste dans un brouhaha opaque et des verres de vin blanc (qui remplace le J&B) effectivement plus naturalistes.

Bon sang j'ai reconnu l'actrice d'Assaut dans la version Lonsdale, je ne l'avais jamais vue ailleurs ! Du coup j'apprends l'existence d'un documentaire sur sa disparition des écrans : Do You Remember Laurie Zimmer?