Forum de FilmDeCulte

J'ai découvert La maman et la putain à la cinémathèque hier, j'en suis ressorti lessivé et bouleversé. Peu de films s'imposent de manière aussi définitive à l'esprit et il me parait évident qu'il y aura maintenant un avant et un après... Il est très difficile d'en parler.
J'ai relevé ailleurs l'expression très juste de film-miroir...Une abondance de dialogues qui traduisent et mettent à nue le cours d'une pensée dans ce qu'elle peut avoir de futile, contradictoire, fantaisiste ou impudique. C'est très rare d'arriver à cette justesse et ces mots ont résonné en moi très profondément...Eustache redonne à l'art son rôle premier qui est de dire ce que l'on ne peut pas dire et, comme dirait Deleuze de se mettre à la place de (des idiots, des sauvages et des bêtes)...Les textes arrivent à une universalité tout en montrant les limites de ce qu'ils peuvent exprimer. Dans l'étonnant dernier monologue de Françoise Lebrun, jusque là plutôt à l'écoute de JP Leaud, les mots se font cru et participent aussi à une sorte de transe (baiser, baiser, putain, baisage) où est exprimé une certaine limite. Pour ce qui est du cinéma, Eustache donne constamment l'impression de filmer des miracles et les acteurs de livrer des choses très belles et uniques. De mémoire cinéphilique, je n'ai rien vu d'aussi grand que la dernière scène où Veronika est en pleure...
C'est un film que j'irai revoir le plus souvent car il contient des personnages, des moments que je ne veux pas quitter. Une oeuvre qui me suivra longtemps, à coup sûr.
Désolé pour ces banalités.

PS: Le dernier Garrel fait penser à ce film (durée, dipositif, L. garrel a peut être voulu ressembler à Leaud) et a beaucoup de mal à tenir la comparaison.

Toujours dans mon TOP 5 de tous les temps, et je pense qu'on se comprend.

D'ailleurs, juste après avoir découvert ce film, j'ai pas arrêté de relire plusieurs fois le scénario publié aux éditions des Cahiers.

décidément, faut que je revoie ça, moi...

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La meilleure idée du monde : rentrer dans la salle de la cinémathèque pour une séance de 3h40 sans entracte en se disant innocemment "tiens, j'aurais bien envie de pisser". 3h40 plus tard et un intérêt soudain pour le port des couches, j'approchais surtout chaque minute du film en mode TIENS ÇA FERAIT UNE BONNE SCÈNE DE FIN ÇA PITIÉ. Pas trop en condition pour bien recevoir tout ça, sans doute.

Pas transcendé aux larmes, donc, mais néanmoins comblé par l'ampleur du film, qui ne tient pas seulement à sa longueur. C'est aussi celle du projet un peu fou de proposer un bilan définitif de la Nouvelle vague comme de Mai 68, mais aussi le paradoxe de la forme minimale et intime que prend le film pour s'y atteler, et son insistance à faire fleurir toute sa dramaturgie de l'ennui et du rien, sans être chiant une seconde pour autant. Et puis, c'est bête, mais j'ai aussi été touché par sa dimension comique, le fait qu'un film voie aussi grand et qu'il n'ait pas pour autant à jouer au grand sentencieux.

J'arrive à suivre émotionnellement le film dans ses circonvolutions (pourtant nombreuses et tortueuses) jusqu'au monologue de Veronika. Dans ces dernières scènes, on rentre à mon goût dans un mode assez aléatoire, dans le sens où j'aurais pas été plus choqué s'il devait se passer autre chose (voire exactement l'inverse) de ce qu'Eustache propose ici. J'ai sûrement raté une station, mais je décroche, avec l'impression que le tableau que fait Eustache de la situation, comme de l'époque, n'offrait pas réellement d'issue, ni de résolution possible.

Et si je voyais ce film?

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... tout va bien ?

Bah des fois, je suis curieux.

Ne serait-ce que pour en parler. Jeter un pavé dans la mare

Je veux brûler les idoles. Et je pense que ça s'crame, Eustache.

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Alors techniquement y a un divX qui traîne sur le net, et qu'est pas tip top. Pas de DVD (l'héritier bloque la diff). Mais une séance à Paris (à la cinémathèque ou ailleurs) une ou deux fois par an.

Voilà une fameuse tâche qui t'attend.

Un jour, peut-être. Dans le genre classique N&B de 3h40, je vais d'abord tenter Les 7 samouraïs qui ressort bientôt.

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Ah je me demandais si la ref de ma blague allait être comprise.

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Superbe !

Tom tu avais vraiment vraiment envie de pisser tout le long du film, juste vers la fin, ou jamais vraiment trop? Honnêtement ça peut tout gâcher ce genre connerie.

J'ai découvert ça il y a quelques mois pareil à la Cinémathèque, et c'est devenu direct un de mes films préférés. J'aurais trop de mal à en parler mais je dirais à tout ceux qui hésitent que les 3h40 ne se font jamais sentir, le temps est traité d'une manière très particulière, j'arrive pas encore à mettre le doigt dessus. Quand les lumières se sont rallumées je n'arrivais pas à croire qu'il s'était passé autant de temps et quand je regarde en arrière, aujourd'hui, je ne me rappelle plus ce qui peut combler ces quatre heures, comme si j'avais été hypnotisé.

Pareil. Moi qui ne supporte pas qu'un film fasse plus d'1h40, j'ai rien vu passer avec celui-ci. Je ne le recommande pas pour autant à Film Freak...

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N'écoutez pas Film Freak