Le film dont vous allez lire la crit...non.
Déçu? Oui, un peu.
Un chouille.
Ok lançons-nous.
Je vais commencer direct par ce qui m'a gêné pour finir sur une note BIEN PLUS positive, parce que j'ai quand même beaucoup aimé, c'est juste qu'il y a plusieurs choses que j'ai moins apprécié et qui font que je n'étais pas à fond dans le film tout le temps.
Et ce n'était pas un "non-à fondisme" dû à une trop grande attente ou appréhension, comme par exemple un Zodiac où la première vision ne te laisse pas forcément rentrer dans l'ambiance du film parce que t'es trop en train de "regarder" le film plutôt que de t'y laisser prendre, MÊME SI je pense qu'une deuxième vision de Transformers viendra doucir les choses.
Pas tellement comme pour Zodiac, parce qu'il ne s'agit pas d'un problème d'ambiance ou de rythme, et parce qu'il y a des "défauts" objectifs (oui je vais m'avancer à dire ça) qui ne DISPARAÎTRONT pas...CELA DIT, ils passeront évidemment mieux la deuxième fois, enfin je pense à des trucs généraux comme les allers-retours un peu laborieux du premier tiers, une certaine surabondance de blagues pas toujours drôle (ça je m'y ferai probablement), mais surtout, je pense à des trucs plus précis comme le fait que j'attendais plus d'action, et plus de Bumblebee.
Des petits trucs comme ça. Qui tiennent de l'attente, de l'image que tu te fais du film alors que ce n'est pas ce qu'il est et donc faut l'accepter. Et donc ça, ça passera mieux la 2e fois.
Mais donc, pour cette première vision, ma plus grosse "déception", c'est de constater qu'il y a pas mal de scènes qui sont filmées de manière...un peu...bah..."confuses"...en fait, j'avais par moments l'impression de voir ce que les gens voient devant un Bay. C'est parfois trop proche de l'action, notament au niveau de certaines transformations filmées en très gros plan et qui ne laissent pas alors profiter du truc.
C'est à ce niveau surtout que j'ai déchanté...
Cela dit, la même chsoe m'était arrivé devant Bad Boys II et c'est beaucoup mieux passé en DVD...CEPENDANT, je préfère quand même la clarté de The Island, plus maîtrisé à TOUS LES NIVEAUX.
MAIS ATTENTION, dans 90% du temps, l'action est SPLENDIDEMENT filmée. Et c'est bourré d'idées. Y a pas deux scènes d'action filmées pareil. Bay se renouvelle sans cesse, et ça, putain, ça fait DIABLEMENT plaisir.
Ca commence DES LE DEPART en plus (enfin je reviendrai sur la toute première séquence un peu plus bas quand j'évoquerai le ton et le degré du film), le premier plan sur l'hélico...quand on sait que Bay est un fétichiste des hélicos, capable de te foutre 3-4 plans successifs sur les mêmes hélicos dans les airs...et ben ici, même s'il fait la même chose par la suite, dans un premier temps, il se mesure.
Déjà, au tout départ, il filme l'ombre menaçante d'un hélico qui se meut comme un serpent sur les dunes...et tu penses que c'est un méchant...mais non...et plus tard, j'adore comme il monte en parallèle d'un côté, les militaires qui se mettent à paniquer quand débarque un autre hélico non-identifié, et de l'autre côté l'hélico en question qui arrive, presque lentement, en silence (enfin juste avec le son des pales, opressant) vers la base. Le crescendo est superbement assuré.
Les deux premières scènes d'action, Blackout Vs. la base et Scorponok Vs. les soldats survivants, alternent entre chaos (à la Armageddon, adoptant le point de vue des victimes qui se font juste surprendre et qui savent pas c'est quoi le délire) et certains plans témoignant d'un point de vue empirique (à la Pearl Harbor, très clair, pour resituer l'action, remettre l'échelle en place). Super impressionnant.
On voit que Bay a tiré des leçons de CHACUN DE SES FILMS.
Il va tenter filmer comme dans l'un, puis comme dans l'autre, recyclant même une idée de Bad Boys II (le travelling "carousel" durant le gunfight/siège), revisitant son propre cinéma (l'arrivée des Autobots comme des météores qui cite LITTERALEMENT Armageddon dans le texte), sans se répéter (l'arrivée des Autobots toujours, inutile de REFAIRE de la destruction massive, on filme ça de loin et on s'éternise pas dessus parce que le vrai morceau de bravoure vient tout de suite après) et on retrouve le Bay doté de ce pouvoir incroyable de transcender l'image pour créer des icônes au moindre plan, et quand tu frissonnes déjà et que tu crois qua séquence a atteint son paroxysme, la musique fait péter les choeurs sur un plan où tu pensais même pas qu'il y en avait et là, là TU CHIALES putain...j'avais les larmes aux yeux sur cette scène, elle est juste fabuleuse, et le plan-signature de Bay, étiré à l'extrême, comme couronnement de toute cette séquence "auto-citation", vient ponctuer à la perfection le moment.
C'est beau. Beau comme un camion. Un camion qui se transforme.
Et ce n'est pas le seul moment qui touche au "merveilleux" dans le film...
La première découverte de Bumblebee en robot par Sam est là aussi très forte.
J'aime comme le film évolue entre les sensibilités du producteur Spielberg (le jeune héros un peu geek qui habite en banlieue, sa relation avec sa première voiture, etc.) et celle du réalisateur Bay (l'armée fétichisée, l'iconographie magnifiante) qui a su, une fois de plus après The Island, exploiter au mieux son imagerie publicitaire, qui trouve par moments sa justification dans la narration (les flahsbacks sur l'aïeul de Sam), même s'il se permet des écarts comme il sait si bien le faire dans des moments non-mythiques mais qu'il mythifie alors (l'amour naissant entre Sam et Mikaela).
Il s'est même ENCORE plus calmé sur la photo, très proche de son précédent film mais davantage ancrée dans le réel (beaucoup moins de filtres qu'avant, même si on reste dans les mêmes tonalités chromatiques bayiennes). J'aime le voir évoluer de ce point de vue, ça fait plaisir.
Comme je le disais, il ne filme jamais les scènes d'action pareil. La rencontre Prime/Bonecrusher sur l'autoroute par exemple, avec ses furtifs ralentis qui viennent INTERROMPRE l'action sans casser le rythme, il ya quelque chose de très fort là aussi. Les ralentis sont généralement très bien utilisés, comme durant le combat Prime/Megatron (peut-être un peu trop souvent filmé de trop près) ou surtout LE plan de Ironhide qui évite les missiles et riposte également, avec l'incursion GRTUITE d'une nana qui hurle dans le champ, au premier plan. Et dans ce genre de plan, qui joue avec l'humour et la distanciation par rapport au procédé filmique derrière (ralenti outrancier pour sublimer l'action), on sent un Bay CONSCIENT de son cinéma.
Et je le dis depuis toujours!
De toute façon, tout le film est très conscient de lui-même, de ce qu'il est, et donc n'est jamais prétentieux. Et la couleur est annoncée dès le premier plan, LE PREMIER PLAN. Voir même avant. Le deuxième nom de compagnie au générique c'est Hasbro quoi. On sait ce qu'on va voir.
Et la voix off supra-vulgaire (même la pire voix de bande-annonce n'a jamais été aussi bourrine), qui pose les bases de l'univers, donne le ton D'ENTREE.
Ca c'est un des trucs que je craignais, les voix, tout ça...et ça passe direct, enfin ça tient du saut de foi. Tu sais que tu vas voir un film de véhicules-robots géants qui se foutent sur la gueule et qu'à la base c'était des jouets et un dessin-animé pourri quoi...donc quand ils se mettent à parler avec leurs grosses voix excessives à balancer des formules toutes faites (mmm peut-être un peu trop d'ailleurs...les punchlines sont très basiques), t'es pas étonné quoi. Enfin j'étais pas étonné (je vais arrêter d'utilsier la deuxième personne, excusez-moi).
Le scénario n'est qu'un prétexte et l'intrigue tient à un McGuffin (presque littéral). C'est trop calibré, et moins bien que dans The Island, (le côté film-catastrophe, récits qui se rejoignent, on vise tous les publics, on blinde d'humour, etc.), mais ça tient la route par rapport à ce que c'est.
Je veux pas sortir l'éternel "argument" du "film décomplexé", mais quand un scénario affiche aussi ouvertement la simplicité de son récit (la réplique "eBay", en un mot, résume toute la démarche scénaristique, c'est presque : "on s'en fout"), faut pas chercher midi à quatorze heures.
Le film est là pour offrir un spectacle fun et c'est le cas.
Putain plus j'en parle et plus je me rends compte que ce que j'ai aimé est plus important que ce qui m'a gêné MAIS ce qui m'a gêné et bel et bien là...et quand je pense à des trucs comme Jazz qui parle comme un djeunz black et qui fait limite du break, je me dis que je peux pas non plus faire abstraction de détails de ce genre.
Alors certes, ça tient souvent du DETAIL, alors que ce que j'aime, c'est des trucs GENERAUX, en PLUS de DETAILS (comme les humains malmenés de ci de là), MAIS BON, c'est ce qui fait que, après cette première vision, si je devais donner une note, ce serait "seulement" 4,5/6.
Et ouais, qui l'eut cru, Ozy et Qui-Gon ont plus aimé que moi...
Je songe arrondir à 4/6 pour le site, ce qui témoigne de ma légère déception (et de mon non-vendisme, bande de bâtards), mais je mentirai si je disais qu'il était exclu que je passe plutôt à 5/6 en le revoyant dans deux semaines (ce qui témoignera de mon vendisme relatif, bande de bâtards).
Est-ce que je modifierai ma note sur le site? C'est possible. N'en déplaise aux patrons (avec moi, Zad!).
Suspense.
PS : ça fait deux fois de suite que Bay se fout de la gueule du Président des Etats-Unis dans un film. J'AVAIS RAISON!
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