Le retourjusqu'au 23/12 à l'Odeon
Deuxième mise en scène plate de Luc Bondy convoquant un casting all stars sur du Pinter. Une fratrie masculine se voit déboussoler par le retour du frère aîné et surtout celle de sa femme interprétée par Emmanuelle Seigner, sorte de chaudasse objet sexuel. Impression cruelle alors que la pièce se joue depuis déjà plus d'un mois que chacun joue sa propre composition (quand ils en ont une, on se demande par exemple pourquoi Pascal Greggory a accepté un rôle aussi minimal et quelconque) dans un cynisme d'ultra-misogynie pompière, avec des personnages un peu invraisemblables et une sauce qui ne prend que très rarement. Louis Garrel s'est tellement gaulé pour son rôle de boxeur que je ne l'avais pas reconnu sur les photos de plateau.
Nouveau romanLa pièce n'avait pas marqué les esprits à Avignon, car elle était probablement encore au stade embryonnaire et qu'elle durait quatre heures. Mais la version de 2h50 sans entracte vue à la Colline mérite tous les éloges tant elle excelle à transposer l'aventure presque feuilletonesque des écrivains des éditions de minuit, et à donner une structure romanesque au processus créatif (quoi de plus chiant au cinéma que tous ces films montrant des peintres en train de peindre ou des romanciers en train d'écrire?). Porté par un fabuleux élan collectif de troupes avec des comédiens complices et investis, mélangeant chansons (India Song de Duras, du Brigitte Fontaine), de l'impro (toi aussi, pose tes questions à Robbe-Grillet et Duras, et force est de constater que les comédiens ont bien bossé leur dossier) et striptease, Honoré fait oublier sa mise en scène peu convaincante d'Angelo, tyran de Padoue et interroge le devenir de la littérature par des interviews d'écrivains contemporains (Salvayre, Reinhardt ou Darrieusecq enre autres). Excellente surprise d'un spectacle stimulant.
Un chapeau de paille d'Italiejusqu'au 7 janvier
Gros succès au français actuellement pour cette transposition de Labiche dans du rock manouche, portée par l'énergie survoltée de Pierre Niney et Christian Hecq qui chantent et dansent sur tout et nimporte quoi. A vrai dire, malgré ce côté pétillant et enlevé, je trouve ce vaudeville écrit avec une lourdinguerie pas possible, mais bon je semble être un des seuls à le penser.