Charles Berling revient à ses premières amours avec le théâtre. Moderne, ingénieuse et audacieuse, sa mise en scène est à la hauteur de la pièce camusienne. Le scénario ne trahit pas la logique implacable au coeur de la tragédie moderne.
Rien, toujours rien. C'est par ce constat cruel que débute
Caligula, constat accompagné des notes lugubres d'un piano. Mais l'humour de l'écrivain de l'Absurde n'a pas été oblitéré par le comédien. Dérision, sarcasme et bouffonnerie s'offrent des noces parfaites avec la noirceur omniprésente dans
Caligula . Le personnage éponyme s'est fait destin pour le rire et surtout pour le pire dès lors que la plèbe et les patriciens, le ciel et la mer, le juste et l'injuste deviennent égaux. Les choses sont d'une importance égale
ce qui entraîne qu'elles n'en ont pas. Ecrit autrement,
tout est capital, même la peine. Bien que plusieurs scènes suscitent le rire, un sentiment obsur emplit l'âme. Même mort, Caligula a triomphé.
Au passage : La scène où Caligula blasphème Vénus est une vraie merveille. Charles Berling en tutu, avec une perruque blonde pour parodier la déesse romaine qu'il désacralise en la déshabillant d'une certaine façon, c'est carrément génial. Et mention spéciale aux comédiens interprétant Caesonia et Helicon. Le ton de bateleur qu'ils adoptent lors de cette même scène est à la fois loufoque et efficace et la chorégraphie qu'ils exécutent est déjantee à souhait.
La pièce se joue au Théâtre de l'Atelier jusqu'à la fin du mois de mai.
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