Forum de FilmDeCulte

Il y a un deuxième son de cloche selon lequel en fait Lissner a déjà été choisi officieusement comme futur directeur des opéras de Paris et que Joël est en train de faire un pur coup de com pour se sauver la face.
D'ailleurs EDIT je viens de voir que ça avait été confirmé il y a une heure!

Lissner dit avoir accepté les conditions de coupe et cite déjà Simon McBurney et Romeo Castellucci comme personnes appelées à travailler sur des nouvelles productions... ALLELUIA!

http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/08/stephane-lissner-prochain-patron-de-l-opera-de-paris_1771510_3246.html

Et là le ministère de la culture vient de sortir un communiqué comme quoi ils avaient déjà annoncé à Nicolas Joël qu'ils ne voulaient plus de lui avant qu'il se pique de son petit coup de chaud au JDD...

Deux fois plus ridicule le gus...

Orphée et Eurydice mise en scène Romeo Castellucci en Juin 2014 à la Monnaie. Yeah!

Ha!

Dis c'est quand déjà le Mozart de Haneke à la Monnaie? Quelque part en 2013 je pense...?

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Juste quand tu rentreras de Cannes!

2013, mon premier Cannes!

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vu qu'une seule des deux versions (Cumberbatch en Victor, Miller en Créature) et j'aurai été curieux de voir l'autre (où les acteurs paraissent davantage à contre-emploi).
Au demeurant, c'est assez impressionnant, commençant dans le vif du sujet avec la naissance de la Créature dont on adopte le point de vue pendant la majorité de la pièce, mise en scène de manière assez massive par Boyle, parti chercher Underworld pour la zique et l'ambiance sonore, et dynamisée par la scène épatante du National Theatre de Londres, avec son infrastructure transformers là...
Evidemment, le plus époustouflant reste la prestation des acteurs, surtout celle de Miller qui se taille la part du lion avec une performance couillue de la créature, quelque part entre le bébé, le clodo bourré et l'handicapé, et campe un héros tragique profondément touchant qui a évacué toute idée reçue que j'avais du personnage, le réduisant à un monstre muet teubé.
Vision totalement erronée qu'a ancré le film de James Whale dans l'inconscient collectif (tellement ancré que j'ai cette image alors que j'ai même pas vu le film et que j'ai vu celui de Branagh, plus fidèle au livre mais que j'ai complètement oublié) alors que la Créature est davantage une brute érudite qui cite du Milton quoi...
Je flirtais déjà avec l'idée de lire le bouquin, je pense que je vais me jeter dessus.

_________________

Il faut dire que le monstre qui maîtrise la langue anglaise si bien qu'il en vient à tenir un journal intime super bien écrit, c'est très tiré par les cheveux et c'est un peu Le gros point noir du livre (au demeurant pas génial, tout comme le Dracula de Stoker). Mais c'est vrai qu'un Frankenstein plus proche du livre serait intéressant au cinéma (filmé par quelqu'un d'autre que Branagh, je veux dire ).

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Je sais pas comment c'est dans le livre ou le Branagh, mais dans la pièce, ça passe par tout un apprentissage qui prend plusieurs scènes donc c'est rendu crédible.
Et y pas de journal intime (il lit celui de Victor mais n'écrit pas).

_________________

J'ai pas vu le Whale donc je sais pas ce qu'il s'y passe mais si tu perds le thème de la Création suffisamment intelligente pour reprocher à son Créateur de l'avoir abandonné, tu perds tout ce qui fait l'intérêt du perso.

_________________

L'idée est belle mais dans le bouquin c'est vraiment traité lourdement (c'est aussi sans doute l'époque qui veut ça). D'après ce que tu écris, ça semble déjà bien plus crédible dans la pièce. il faudrait partir de là (ou d'un scénario similaire) pour faire Le film sur ce thème.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est le projet de rêve de Guillermo del Toro et il est prévu.

_________________

AH, c'est bon ça !
Il paraît que, à un autre niveau, le Roger Corman des années fin 80 était pas mal du tout. Pas vu (et pas très envie de vérifier par moi-même).

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Lulu
jusqu'au 30 Octobre à la Monnaie

Si les pièces de théâtre de Warlikowski virent depuis quelques temps au rang de collages littéraires, ses créations d'opéra ont toujours démontré une éclatante cinéphilie. Ainsi a-ton pu voir surgir dans ses créations Marilyn Monroe, Joe Dallessandro, Divine ou encore plus généralement Amy Winehouse (dans le fabuleux Médée, reprise en décembre au TCE). Sa Lulu sera donc sous inspiration Black swan, couplée au mythe de Lilith, cette fausse Eve qui préféra plaquer Adam plutôt que de manger des pommes. Lulu, la femme fatale qui fera valser le coeur des hommes en causant leurs pertes, jusqu'à elle même sombrer dans la déchéance en devenant pute et en mendiant l'affection qu'elle croyait à jamais acquise. C'est peu dire que le premier acte a l'évidence des chefs d'oeuvre avec ses images impérissables, de ce ballet de cygne noir dépoitraillé qui vacille de plus en plus, de cette ménagerie d'animaux sauvages empaillées à cette créature belphégorienne tout de strass vêtue qui surgit entre deux rats de l'opéra en tutu symbolisant l'enfance meurtrie. L'interprétation de Barbara Hannigan, qui est au chant lyrique ce qu'Isabelle Huppert est au cinéma en terme d'exigence et de curiosité artistique, et qui apparaît dans les dix premières minutes en sous-vêtements chics et sexys dont je voyais les effets de transparence au dernier rang d'orchestre, époustoufle de présence et de fragilité mêlées. Vraiment, cette première heure vaut à elle seule le déplacement. On souffre de la comparaison avec un deuxième acte moins inspiré, pour s'acheminer vers une conclusion plus fidèle à l'oeuvre (ce qui n'est déjà pas plus mal quand on voit comment Brauschweig voire même Wilson ont massacré l'oeuvre ces dernières années). Musicalement parlant, Berg ne figure pas dans mon panthéon de la panacée... Mais vraiment, cette première heure, quelle splendeur...