Clôture de l'amourdu 30 Septembre au 22 Octobre au théâtre de Gennevilliers
Un couple, tous deux à l'opposé d'une grande pièce vide. Il lui annonce que c'est fini, qu'il ne l'aime plus, avec une rage destructrice qui touche presque à la mise à mort, genre Stella -Jericho puissance mille. Les mots sont des poignards et font de plus en plus mal au fur et à mesure qu'on comprend qu'on n'assiste pas au terme d'une petite amourette mais au délitement d'un couple qui aura pondu trois gosses.
C'est d'assez loin le spectacle que je retiendrai d'Avignon où se sont enchaînées les déceptions, le plus intense, et pourtant au départ c'était pas gagné. Clôture de l'amour est composé finamlement de deux grands monologues et non d'une dispute qui fait voler la vaisselle dans un brouhaha poissonnier: L'autre assiste de profil à une logorrhée assassine et ses réactions décomposées restent muettes. Je n'aime pas trop Stanislas Nordey (le fils de Mocky qui a rompu tout lien avec son père, très/trop plein de sa carrure théâtrale) et le début est assez irritant, avec sa voix chuintante, ses anglicismes répétés, et l'autre qui s'en prend la gueule mais qui ne peut rien dire. Là dans ces premières quarante-cinq minutes je commence un chouille à m'agacer de ce Nordey show où la femme ne sert finalement que de potiche. Mais au milieu, par un artifice inattendu, les positions s'inversent, et petit à petit, elle, Audrey Bonnet, prend toute la place, lui claque le beignet, le démonte, le pulvérise. C'est brutal, concis, poignant, sidérant, et pourtant ce n'est que de la direction d'acteurs.
5/6