Laurent GérardA la comédie des boulevards
Ca m'a beaucoup fait penser au one man de Laurent Laffite, quelques similitudes dans les sketchs, un personnage de vieille bique excécrable, un autre dans une boîte gay, un pour se moquer des vannes obligées sur Laurent Gerra (c'était Michel Leeb pour Laffite). Mais là où Laffite donne deux pages d'interview à Têtu en rêvant de faire des photos à la Tom of Finland et situe un de ses sketchs dans une cabine du Dépôt en plein fisting et nous la joue candide "Ah mais ça veut pas dire que je suis gay" (les portes des comédies hétérobeaufs pouvant se refermer), le spectacle de Gérard, peut-être moins "efficace" dans son rendement de la vanne, sonne comme une psychanalyse cinglante qui se serait faite violence pour en arriver là, d'un comique qui se fout quasiment à poil dans les premières minutes pour racler l'os du malaise familial en gardant sa sensibilité. Je connaissais pas la comédie des boulevards, les banquettes sont beaucoup plus confortables que les bancs du point virgule, même si c'est grand comme mes toilettes.
4/6
Audrey LamyA la Cigale en Décembre
La première fois que j'ai vu les affiches du spectacle de Lamy il y a deux ans maintenant (étrange de voir des comiques tourner encore avec des spectacles vu il y a un bail, comme Warren Zavata ou le comte de Bouderbala), j'ai vite pensé à du pistonnage. Et puis on l'a vu apparaître dans des seconds rôles au cinéma, dans Tout ce qui brille, chez Klapisch, ou dans Polisse avec un rôle pas des plus évidents, et à chaque fois elle était impeccable. J'y allais donc en terrain conquis, au final mon impression est plus mitigée. Pour caricaturer, disons que la première partie à la Julie Ferrier (et vas y que je te montre mes nibs) est moisave, la seconde plus à la Foresti très bonne.
En fait, ses premiers sketchs qui tournent sur des situations de la vie quotidienne (la jalousie, la dèche dans une soirée déguisée en lapin...) sont assez faibles au niveau écriture (pas mal de vulgarité facile), et elle a tendance à se raccrocher à quelques gimmicks gogolisant, genre un rire un peu bouffon, auxquels j'accroche pas du tout, surtout que sa première partie, le normand Baptiste Lecaplain, grosse découverte dont il me tarde déjà de voir plus, était particulièrement excellent dans le registre pour chauffer la salle avec sa voix de cartoon et sa bonhommie caoutchouteuse. Par contre, quand elle se lâche dans un absurde total, qu'elle s'imagine dans une série américaine ou dans Pouf stars en train de singer les cagoles R'n'B, son spectacle décolle vraiment.
4/6