Festival d'Avignon
Tragédies romaines
Ivo Van Hove/Toneelgroep Amsterdam
Sans doute l'une des plus grosses sensations au buzzomètre du Inn vu que les trois représentations de ce drame shakespearien se son ensuivies d'une standing ovation unanime d'une foule en délire visiblement pleinement conquise. Le spectacle est il est vrai très ambitieux, plaçant la chose politique au coeur des figures romaines de Coriolan, César, Antoinbe et Cléopâtre en costard biz ou tailleur chic pour l'occase. Le remix au goût du jour est une réussite totale, le texte semble avoir été écrit avant-hier. Par contre la mécanique très huilée de ce marathon de six heures tourne un peu à vide. Passé les trentes premières minutes de spectacle, un speaker annonce un changement de décor de cinq minutes et encourage le public à chnger de place, pour prendre place sur un des sofas sur la scène et suivre le spectacle au plus près à côté de téléviseurs qui retransmettent une captation vidéo en temps réel (avec les sous-titres directement intégrés sur l'image), mais aussi à venir lire la presse, se restaurer, ou checker ses mails sur une des bornes Internet
Ainsi cet enchaînement de micro-pauses prétexte à des changements de décor fantôches (on change deux tables ikea et hop) permet d'éviter les entractes qui s'éternisent habituels de 15 mn à une heure, mais il produit aussi un découpage quasi publicitaire un peu vain où finalement on encourage le spectateur à faire autre chose (résultat, j'ai bien dû lire la tribune pendant 1h30 du spectacle tellement j'étais en état de décrochage), lin de la pseudo intimité voulu par le metteur en scène. Dans le même genre un liner annonce régulièrement les morts futures des personnages: Plus que 45 minutes avant la mort de Coriolan, plus que 195 avant celle de Cléôpatre, ce qui est rigolo la première fois, mais usant à chacune des répétitions. On a aussi droit épisodiquement au liner actu de LCI. La dernière heure, où le public est prié de reprendre place au sein du public et à revenir à un rituel normal de représentation est du coup largement plus intéressante, laissant éclater la force de frappe cassavetienne d'une interprétation impressionnante, qui méritait bien qu'on les remercie à genoux.
3-4/6
Purgatorio
Romeo Castellucci
Après l'enfer, le purgatoire selon Roméo Castellucci se révèle une bonne claquasse bien salutaire dans la gueule du spectateur endormi et ronronnant. Dans un intérieur bourgeois, une famille passe une soirée banale entre une femme au foyer obéissante, un garçonnet bien peigné et le père qui rentre au boulot après une dure journée de labeurs. Dialogue insipide, ambiance glaciale, lenteur de plomb pendant la première demie-heure... On se demande ce qui se passe chez Castellucci, l'esthète démiurge qui nous avait habitué à nous régaler de ses visions cauchemardesques et irréelles. Petit à petit, la projection écrite
de l'histoire de ce qui se passe sous nos yeux, tout d'abord avec un temps de retard, s'emballe jusqu'à dépasser le récit, avec un temps d'avance jusq'au moment où ce qui y est écrit ne colle plus du tout avec ce qui est en train de passer, les cris hors champ d'un gamin et les hurlements du père lui demandant de bien ouvrir la bouche en lui collant des baffes violentes ne collant plus du tout avec cette histoire de famille qui rit doucement en écoutant de la musique. S'ensuit des images d'une force plastique époustouflante que je m'en voudrais de déflorer et des solos d'une violence telle qu'elle devrait toujours être représentée en terme d'art, dérangeante.
5/6
Mais à Avignon tu as aussi des purges comme
La pesca de Ricardo Bartis, blahblahblah argentin autour d'un étang interminable pour ses 1h15 décousues (petit imprévu une pluie torentielle qui a dix minutes la voix des comédiens qu'on ne suivait plus que grâce au sous-titres, tellement ça résonnait fort sur la toiture de l'entrepôt qui accueillait la pièce) et
L'effet de serge e Philippe Quesne, humour à froid répétitif sur un grand dadais qui organise des spectacles d'une à trois minutes pour ses amis, genre jeux de lumières de phare de voiture sur du Haendel ou effet pyrotechniques avec des pétards sur d Vic Chesnutt. Très répétitif, assez barbant. C'est la chaleureuse standardiste qui m'avait conseillé ce spectacle, décidément ce genre de trucs ne marche que dans Nuits blanches à Seattle.
1/6 aux deux